Avec ce paragraphe, ce sont les dynamiques endogènes (de l’acteur-utilisateur) en rapport avec l’espace public, collectif, habité, au sein duquel elles interviennent, mais aussi qu’elles transforment, qui sont abordées. Nous quittons la voirie, espace technique, pour la rue, espace vécu, des statistiques pour des pratiques (et ici sera l’une des limites de cette recherche). Nous nous tournons vers le complexe, vers cet espace vécu que la planification à Hô Chi Minh Ville a finalement ignoré, essayant de le traduire à travers une approche techniciste. Mais, comme le relève Jean Claude Gallety545 :
‘’La rue et l’espace public urbain sont, par essence, des lieux de contradictions. C’est à cette condition que se cristallise l’urbanité. Si l’on cherche à résoudre ces contradictions, on tombe dans des démarches fonctionnalistes qui, inévitablement, vont aboutir à exclure certaines fonctions pour que d’autres puissent s’exprimer pleinement. Dans son ouvrage sur le projet urbain, Christian Devillers souligne que la ’voirie’ est fonctionnelle, alors que la ’rue’ est un lieu urbain où se croisent les usages, et qu’ils changent avec le temps. Il relève que l’espace de la ville chargé de valeurs d’usage est habité, alors que l’espace fonctionnel n’est ... qu’utilisé.’’Malgré le capharnaüm ambiant issu de l’utilisation faite de cet espace limité par le bâti, la rue s’impose immédiatement comme un espace structuré, un espace libre de constructions et respecté par elles. Ce qui n’est pas le cas de la ruelle en coe ur d’îlot. L’exemple de monsieur T., cité plus haut, illustre à lui seul comment se concrétise une intervention individuelle et privée à Hô Chi Minh Ville pendant les années 1990.
J. C. Gallety - réseaux et mobilités urbaines - p. 97 (in) Toussaint J.Y, Zimmermann M. (Dirs) - 1998 - pp.85-101.