III - 4 LE TROTTOIR : Un Sentiment de Propriété

Tout comme la ruelle sur laquelle je reviendrai plus loin, le trottoir est un espace à part dans les pratiques urbaines. Il suffit d’essayer de le parcourir pour comprendre que justement, il ne se parcourt pas : il n’est pas fait pour cela. D’ailleurs, tout habitant vous le dira : à Hô Chi Minh Ville, on ne marche pas à pied (excepté les pauvres ou les marchands ambulants) c’est trop dangereux. Il est vrai que ni le climat, ni la souplesse d’utilisation d’un véhicule à deux roues n’y incitent.

Pour les trottoirs, deux exceptions peuvent être relevées.

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Dans l’utilisation qui en est faite, le trottoir appartient à la maison ou au commerce qu’il dessert. Cette propriété, toute théorique, n’est remise en cause par personne et les petits vendeurs qui n’ont pas l’aval de la maison s’installent à la limite entre deux maisons mitoyennes ou au delà du trottoir, sur la voie. Dans les faits, souvent l’occupant de la maison se charge de l’entretien559 du trottoir, devant sa maison. Et même si c’est formellement interdit, tous construisent de mini-rampes en ciment afin de rentrer les motos à l’intérieur de la maison, dont le sol est généralement surélevé par rapport au niveau du trottoir.

Si l’utilisation faite des trottoirs dépend de la proximité d’un secteur commerçant ou d’un marché, elle dépend avant tout du statut de la rue. Encore une fois, les moins officielles sont les plus encombrées, donc les plus vivantes.

Notes
559.

Du balayage comme du remblaiement d’un trou ou de la réfection du revêtement.