Dans les quartiers où les rez-de-chaussée n’abritent pas d’activités liées à la vente, mais plus au service ou à l’habitat, les trottoirs568, ou du moins l’espace qui en tient lieu, montrent leurs structures et les pratiques qu’ils abritent.
Dans les petites rues des quartiers du centre ville, il s’agit d’une succession d’espaces qui appartiennent plus à la maison qu’à la collectivité. Cet espace est privatisé de fait. Et personne n’aura l’idée de garer sa moto sur l’un d’eux si ce n’est pour rendre visite à l’occupant de la maison. Ici, la structure physique de cet espace que l’on ne peut nommer trottoir montre ses antécédents : la rue était empierrée et de chaque côté, des égouts recouverts de grandes dalles occupaient les bas-cotés. De chaque côté de l’égout, les habitants s’étaient approprié l’espace qui n’était pas géré par la collectivité.
Dans les quartiers nouvellement viabilisés, tel le quartier situé derrière le parc Lê Thi Riêng, les rues étaient en terre battue. Les trottoirs ont donc été réalisés en même temps que le revêtement des rues. De ce fait, ils ont cette unité et cette largeur qui pourrait en faire un espace de circulation. Mais dans ce quartier sans enjeux et éloigné des grands axes, nombreux sont ceux qui s’approprient la portion nouvellement construite devant leur maison à travers l’installation de plantes en pot afin de séparer cette espace longiligne en de petits espaces appropriables.
Excepté dans les quartiers de villas du troisième arrondissement, tous les nouveaux trottoirs réalisés ont une bordure arrondie afin d’éviter ces ajouts de bouts de rampes bricolés569. Il est donc accepté par tous, y compris l’administration, que les deux-roues stationnent sur le trottoir.
Dans le quartier des villas, le plateau du troisième arrondissement, les trottoirs ont été refaits et la surface réalisée en gravillons lavés. Mais les entrées des propriétés ou les bouches d’égouts coupent l’espace, imposant des marches parfois supérieures à vingt centimètres. Si en plus l’on prend en compte les alignements d’arbres et les plantations personnelles, plutôt que le labyrinthe, le piéton préfère la voie.
cf. photos p.348 [Les trottoirs des secteurs d’habitat].
Ce qui dans les faits ne l’empêche pas, mais le réduit.