III - 5.1 LES ARBRES, LA VEGETATION

Les arbres urbains, comme tout objet ou acte à Hô Chi Minh Ville, se divisent en deux catégories : les officiels et les officieux, ceux qui appartiennent à l’administration et dont elle a la charge et ceux plantés par les habitants. Dans le P.5 Q.5, je me suis livrée à un relevé systématique des arbres plantés, ce qui déjà est réducteur, parce qu’un certain nombre de petits arbres en pots caractérisent l’espace : quelle limite donner entre arbre et arbuste, l’ombre portée ?

Ce relevé montre qu’en dehors des grands axes structurants de la ville soulignés par de hauts alignements, la grande majorité des autres arbres sont le fait des habitants, généralement de l’occupant de la maison en vis-à-vis, puisque le trottoir lui appartient. Si sur le trottoir, ces plantations favorisent des activités sédentaires (l’espace de l’immobile), commerces services et jeux de cartes, au détriment du passage (l’espace du mobile est dévolu à la rue), il suffit de quelques arbres ou d’une portion d’alignement pour que la vie s’organise. Dans les ruelles, en coe ur d’îlot, ces derniers transforment un espace en cour, tout comme dans les cités où ils permettent aux habitants de se réapproprier l’espace. Ces arbres ont dans la perception de la ville un rôle majeur.

Il faut dire ici la dureté de toutes les villes nouvellement créées ou agrandies, minérales, exhibant des largeurs de rues hors d’échelles qui se voudraient de grandes perspectives et où les arbustes plantés font figures de pots de fleurs.