II - 1.4 LES CONFLITS DE PROPRIETE

Il existe une situation conflictuelle au sein des immeubles collectifs. A la fin des années 1960, quelques promoteurs immobiliers ont construit des immeubles de logements pour les vendre. Pourvus des commodités modernes, ils étaient destinés à une classe moyenne. C’est le cas de la cité An Binh (P.5 Q.5) terminée en 1970.

Si les anciens occupants ne peuvent aujourd’hui justifier⁶²⁸ d’un acte de propriété, ils sont considérés comme locataires, au même titre que les nouveaux attributaires. Leur droit de résidence n’est pas remis en cause, mais le droit de propriété est dénié. Ils doivent donc payer un loyer, voire le prix d’achat pour redevenir propriétaires. Ces habitants, issus d’anciennes couches sociales aisées, ont généralement préféré ne pas trop se faire remarquer après 1975, au moment où la délation fonctionnait beaucoup. Leurs plaintes n’ont pas été prises en compte en l’absence d’une preuve de leur anciens droits.

Comme dans le cas de madame S., le temps joue en faveur des institutions. A la mort des propriétaires (qui sont tous âgés aujourd’hui), les éventuels héritiers auront beaucoup de difficultés à faire valoir leurs droits autrement qu’au travers du privilège d’acheter un appartement à prix subventionné. Le temps permet de réduire les écarts à la norme. Et l’attente se fait simplement.