Pour accéder à ces concours, des écoles de provinces sont ouvertes à tous et les meilleurs éléments peuvent prétendre à l’enseignement donné au temple de la littérature, à coté des fils de mandarins qui y entrent de droit.
Ainsi, même s’il n’est pas égalitaire, la force de ce système a été de donner sa chance à chacun de devenir mandarin. Non seulement l’administration a su recruter les talents, y compris à la base de la société, dans la campagne ; mais aussi par le villageois devenu mandarin, l’Etat a su tisser des liens étroits entre le gouvernement et le monde rural. De plus, en donnant à toute personne instruite la possibilité de s’élever dans la hiérarchie, devenir fonctionnaire, participer au service de l’Etat, procédait du désir commun à tous, assurant ainsi nationalisme et unité du peuple par l’unification d’un idéal.
La classe des lettrés est le représentant de cet idéal. Mais surtout cette culture ’classique’, qui donne au fonctionnaire le prestige nécessaire à son autorité pour assurer la réalisation des tâches et corvées, assure une unité de mode de pensée, une cohésion de la classe dirigeante, qu’une culture scientifique ou technique, qui nécessite une diversité des connaissance, n’aurait pu garantir.
P. Papin - 1999.
Les concours provinciaux donnent le grade de bachelier ou de licencié, le concours de la capitale celui de docteur : le succès au concours provincial permettant l’accès au concours national. Avec ces différents titres, les fonctionnaires sont répartis sur neuf grades.