- Le Maillon Intermédiaire
par ’‘groupement d’individus fixés au sol qui rend le culte au génie de la terre’’689.
n’a pas d’équivalent en français, c’est qu’il englobe dans une entité physique, une entité administrative et religieuse. Ainsi, de tout temps, la communauté se reconnaît au niveau du village, caractéristique vietnamienne de l’organisation de la société traditionnelle régulièrement mise en avant.
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ng) n’est plus nommé par l’Etat, mais choisi par les villageois sans l’obligation de s’être présenté aux examens, tout comme les membres du conseil. Ainsi, les communes accèdent à l’autonomie692 de gestion, mais les chefs de villages perdent de leur autorité. Parallèlement le conseil, généralement constitué des notables, s’impose, effaçant l’intérêt général et le pouvoir central derrière des considérations personnelles et locales693. Cet état de fait traduit un affaiblissement du pouvoir central qui se concrétise par la division du territoire entre deux dynasties, puis mènera à la révolte des Tay Son.Le mandarin est un intermédiaire entre le village et l’empereur. Il n’agit pas directement, visiblement sur l’organisation de la vie sociale : sa circonscription est administrative. Mais son rôle, établi au niveau du district, n’en est pas moins fondamental. Il prélève l’impôt et arbitre les conflits locaux. La hiérarchie administrative lui permet de destituer le chef de village694. Puis, contrairement à la Chine, en fin de carrière les mandarins retournent à la campagne695, dans le village où reposent les tablettes des ancêtres, pour finir leurs jours. Ils apportent leur savoir et participent alors avec les lettrés à la culture du peuple.
nh, ou maison communale, lieu administratif et de culte tout à la fois, accueillait les activités du village. Relais pour le mandarin en tournée, lieu du culte du génie tutélaire, salle de réunion pour le conseil des notables ou le banquet villageois, il était généralement construit au centre du village. Le Đ
nh, devenu avec la haie de bambous l’attribut symboliquedu village696 (x
), est d’abord la transcription physique du rôle politique et religieux de l’Etat, de la doctrine confucéenne.Dang Phuong Nghi - 1969.
Dang Phuong Nghi - 1969.
Principalement responsable de la police générale et intérieure de la commune, de la tenue du registre des inscrits, du cadastre, et de l’administration des biens communaux.
Cette désaffectation a lieu juste quelques années avant une époque troublée par des révoltes paysannes dans le Nord. Ces événements font partie du processus de dégradation de l’autorité de la cour du Nord, gouvernée par les Trân mandataires des Lê et de la sécession de la cour du Sud.
De plus, comme le fait remarquer M.E. Tavernier cité par P. Kresser [La commune annamite en Cochinchine - Thèse de doctorat - Paris - éd. Domat Montchrestien - 1935 - p. 4], ’l’autonomie n’est pas l’indépendance’.
L. Prin - 1987.
Tant que le chef de village est nommé par l’Etat, soit tant que ce dernier a un rôle important dans la gestion des affaires du village.
P. Papin - 1999.
Mais cette image symbolique du village se fonde au Nord et ne correspond pas à la réalité du Sud, à la récente colonisation et à la mise en valeur des territoires du delta du Mékong.