Le mandarin est un intermédiaire entre le village et l’empereur. Il n’agit pas directement, visiblement sur l’organisation de la vie sociale : sa circonscription est administrative. Mais son rôle, établi au niveau du district, n’en est pas moins fondamental. Il prélève l’impôt et arbitre les conflits locaux. La hiérarchie administrative lui permet de destituer le chef de village694. Puis, contrairement à la Chine, en fin de carrière les mandarins retournent à la campagne695, dans le village où reposent les tablettes des ancêtres, pour finir leurs jours. Ils apportent leur savoir et participent alors avec les lettrés à la culture du peuple.
Dang Phuong Nghi - 1969.
Dang Phuong Nghi - 1969.
Principalement responsable de la police générale et intérieure de la commune, de la tenue du registre des inscrits, du cadastre, et de l’administration des biens communaux.
Cette désaffectation a lieu juste quelques années avant une époque troublée par des révoltes paysannes dans le Nord. Ces événements font partie du processus de dégradation de l’autorité de la cour du Nord, gouvernée par les Trân mandataires des Lê et de la sécession de la cour du Sud.
De plus, comme le fait remarquer M.E. Tavernier cité par P. Kresser [La commune annamite en Cochinchine - Thèse de doctorat - Paris - éd. Domat Montchrestien - 1935 - p. 4], ’l’autonomie n’est pas l’indépendance’.
L. Prin - 1987.
Tant que le chef de village est nommé par l’Etat, soit tant que ce dernier a un rôle important dans la gestion des affaires du village.
P. Papin - 1999.
Mais cette image symbolique du village se fonde au Nord et ne correspond pas à la réalité du Sud, à la récente colonisation et à la mise en valeur des territoires du delta du Mékong.