I. 2. Le temps des commencements

L'événement fondateur de la Société du Sacré-Coeur de Jésus se situe dans la dynamique d'une rencontre où prend visage la reconnaissance d'un même appel missionnaire. J. Varin succède à L. de Tournély  46 comme supérieur général. Il lui incombe donc la réalisation du projet de son prédécesseur. Mais le 18 avril 1799, la Société des Pères du Sacré-Coeur se réunit à celle des Pères de la Foi dont le Supérieur général est Paccanari. Et le 31 mai 1799, à Rome, celui-ci fonde la Société féminine des "Dilette di Gesù". Léopoldine Naudet en est la Supérieure générale. Au cours de l'été 1800, J. Varin est envoyé en France pour y fonder une Maison des Pères de la Foi et une communauté de "Dilette". Quelques mois après son arrivée à Paris, par l'intermédiaire de Louis Barat, il fait la connaissance de Sophie.

Après l’évocation de cet événement de la fondation et de l’ouverture du pensionnat d’Amiens, appelé le berceau, sera abordée la crise que traverse l'Institut, de 1806 à 1815.A un moment sensible de celle-ci, J. Varin évoque les intentions du fondateur lors d’une conférence faite à la communauté d'Amiens, le 4 juin 1814. Dans ce récit, quelques traits du projet fondateur se sont atténués, d'autres s'y trouvent renforcés. Apercevoir l'évolution de la première image de l'Institut, à travers les aléas et les contradictions de l'expérience, c'est ce à quoi nous convie l'étude de ce premier récit de fondation.

En 1815, par la promulgation des Constitutions, l'Institut reçoit officiellement son identité et sa raison d'être. Son dynamisme missionnaire s'en trouve renforcé. Après avoir évoqué le départ de Philippine Duchesne en Louisiane, aux confins des territoires américains et indiens, sera brossé à grands traits le visage de l'Institut, en 1827. Un second récit de fondation, celui de Mme de Gramont d’Aster, intitulé Les 4 commencements, permettra d'identifier certaines représentations à l'œuvre dans la culture institutionnelle au moment de l'approbation pontificale des Constitutions et peu avant l'autorisation légale définitive.

Notes
46.

Léonor de Tournély meurt le 9 juillet 1797, à Hagenbrün, près de Vienne.