Excepté ce qui ne peut convenir au saint Concile de Trente

Les Journaux des fondations des maisons  107 permettent d'entrevoir le mode de relation à l'environnement, vécu par les Dames de l'Instruction chrétienne lors de la première étape de fondation, de 1801 et 1815. Jusqu'en 1815, les déterminations professionnelles et les exigences spirituelles régulent leurs allées et venues. Ainsi, à la Maison d'Amiens, les éducatrices conduisent les élèves à la cathédrale pour les offices du dimanche, à la place de la Hotoie ou à la Folie Binet, dans les faubourgs d'Amiens, les jours de congé. Il en est de même pour les Dames novices, à en juger par cette remarque de Mgr Baunard, au sujet de la formation intellectuelle de C. de Charbonnel : « Dans une promenade commune sur le boulevard de la ville Cécile de Cassini lui avait arraché le secret de son histoire et de son éducation » 108 . La relation à l'environnement n'est pas celui de la séparation monastique. La clôture est adaptée à l'œuvre apostolique.

Sophie Barat le signifie dès son arrivée à Grenoble, en faisant retirer les grilles du monastère. Elle choisit aussi un style de prière qui favorise le silence après les tâches éducatives. La visibilité de la vie religieuse s'en trouve donc transformée. Mais de telles modifications sont mal perçues et entraînent des critiques acerbes. D'après J. de Charry, ces attaques viendraient surtout d'anciennes Visitandines à qui l'admission à Sainte-Marie-d'en-Haut est refusée  109 .

Voici en quels termes le Journal de la Maison de Grenoble relate ces faits :

‘« La honteuse jalousie, la malveillance, l'irréligion osèrent attaquer la pure vertu des personnes courageuses qui avoient quitté le sein de la tranquillité et du bonheur pour courir les hazards d'un nouvel établissement parce qu'elles y avoient entrevu la gloire de Dieu et sa volonté. On eut l'indignité de les nommer des filles pénitentes, de rendre leur foi suspecte, on vit du mystère dans une vie toute cachée en Dieu avec Jésus-Christ. On en conclut qu'elle était blâmable. Beaucoup de personnes n'allèrent pas si loin mais s'attachèrent à critiquer la fermeté qu'on mettoit à empêcher les entrées inutiles ; à ne vouloir que des sujets jeunes et propres à se plier à la règle ; à retrancher les usages des anciens monastères qui ne pouvoient plus aller avec le tems critique où l'on est encore ; Enfin on nia leurs talents ; on rit de leur jeunesse et surtout de celle de notre mère.. Comme si les dons de Dieu ne se répandait qu'à un âge et que son esprit dépendait de notre humanité. (...) On fit de grands efforts pour nous enlever quelques-unes de nos chères compagnes surtout mademoiselle Girard, car à Lyon comme à Grenoble on critiquait avec animosité notre réunion » 110 . ’

La visibilité de la vie religieuse et le mode de relation à l'environnement ne correspondent plus à ceux de l'ancien couvent de la Visitation. Or, les anciennes images sont solidement enracinées dans la culture ecclésiale et appellent le retour à une vie conventuelle de type monastique.

De fait, la souplesse accordée à la clôture durant la période des commencements s'amenuisera avec la promulgation des Constitutions de 1815. Cela est manifeste dans l’évolution de la relation à l'environnement, subie par la Maison de Cuignières lors de son transfert à Beauvais en 1816. Dans la dynamique institutionnelle de cette Maison dirigée M me Desmarquet, à Cuignières comme à Beauvais, l'inversion du rapport sociétaire s'installe entre 1816 et 1821. A Cuignières, les tâches entreprises correspondent à la demande des familles, comme le stipule ce contrat passé avec la commune de Cuignières à la date du 2 mars 1808 : « Il est expédient d'accepter l'offre que les habitants de Cuignières font d'un local, pour commencer un petit pensionnat à l'instar de celui d'Amiens, avec la condition de porter des secours à domicile » 111 . Dans la conjoncture politique marquée par l'insécurité, en dehors des privilèges séculaires accordés à l'Eglise, la quatrième fondation des Dames de l'Instruction chrétienne s'établit selon la forme apostolique prévue par Léonor de Tournély : une pluralité de tâches éducatives, en réponse aux besoins du contexte social. Le charisme primitif de l'Institut prend forme dans des tâches d'enseignement, de catéchèse paroissiale et de soins infirmiers. « Les paroissiens aimaient venir à la chapelle des sœurs », est-il spécifié. L'espace réservé à la communauté éducative n'était signifié que par «  une petite balustrade ». Une distance est matérialisée mais le type de relation sociétaire est centrifuge.

Ce type de rapport sociétaire existe encore en 1816, au moment du transfert à Beauvais. Le Journal de l'Oise, décrivant la cérémonie d'inauguration, le relate en ces termes : « Le soir, il y eut le salut du saint-Sacrement, et après le salut toutes les personnes présentes furent admises à la communauté, où elles s'empressèrent de témoigner à ces dames leur satisfaction de les voir former dans cette ville, un établissement aussi précieux à toutes les classes de la société ». L'image transmise correspond au projet des fondateurs. En 1816, l'orientation congrégationnelle est d'adapter la clôture aux nécessités de l'œuvre. Le rapport sociétaire qui en découle, conjugue l'ouverture et la distance requise aux exigences de la vie spirituelle et de l'action éducative.

Néanmoins les vingt-quatre élèves arrivant de Cuignières eurent quelques difficultés à s'adapter à la clôture. « Jusque là, il n'y en avait point,fait remarquer la narratrice. On les faisait promener autour du village, dans les endroits solitaires ; les jours de congé, elles allaient à un petit bois voisin où un âne bien chargé les avait précédées, et où elles pouvaient encore cueillir des fraises et prendre leurs ébats » 112 . Bien vite les restrictions, imposées lors de la promulgation des Constitutions de 1815, ne se limiteront pas au style de vie des pensionnaires. Elles atteindront aussi les formes d'intervention éducative.

Ce fait est apparent dans les documents administratifs de la ville de Beauvais. Lors de la délibération du 1er septembre 1815, les membres du Conseil Municipal se réfèrent à l'image de l'établissement de Cuignières. Ils envisagent alors de confier aux religieuses différents secteurs d'intervention éducative :

‘« Considérant que cette Institution dont la fin principale est de former aux bonnes mœurs et à la pratique de la religion les jeunes filles, de leur enseigner la lecture, l'écriture et le calcul, enfin tout ce qu'elles devront savoir, suivant la place que chacune d'elles occupera un jour dans la société, ne peut que procurer de très grands avantages à la Ville de Beauvais, notamment à la classe pauvre des habitants, aux enfants desquels l'enseignement sera donné gratuitement, le Conseil Municipal de ladite Ville de Beauvais, arrête ce qui suit :
Les dames de l'Instruction chrétienne établies en la commune de Cuignières sont autorisées à se réunir en Communauté dans la Ville de Beauvais, et à y vivre conformément aux statuts et règlements approuvés par Mgr l'Evêque d'Amiens.
Les arrangements proposés par M r le Maire et le Conseil Municipal et acceptés par ces Dames, recevront leur plein et entier effet ».’

Les conditions édictées sont les suivantes :

‘« 1e : De ne prétendre à aucun privilège sur les autres maisons d'éducation.
2e : D'avoir au moins deux classes dans les quartiers désignés par M r le Maire pour l'Instruction gratuite.
3e : De se conformer aux lois et règlements sur l'Instruction publique ».’

La deuxième clause est appliquée avec satisfaction car la délibération du Conseil Municipal du 10 novembre 1817 « octroie la jouissance du local et des bâtiments tant que (les Dames) auront un Pensionnat et qu'elles donneront gratuitement l'instruction chrétienne aux filles pauvres de la Ville ». Elle « contient l'éloge de la Maison et des soins donnés par ces dames aux enfants pauvres »  113 .

Mais un an après, le rapport sociétaire s'est inversé. Le service éducatif n'est pas assuré dans «  les quartiers désignés par M r le Maire ». C'est la municipalité qui se plie aux lois de la clôture religieuse, comme l'indique cette déclaration du 8 août 1821 :

‘« Le Conseil, sur le rapport d'une commission spéciale, autorise Mr le Maire à acheter la maison de la Veuve Pain, et dépendances pour agrandir l'établissement des dites dames de l'Instruction chrétienne. Madame Desmarquet accepte, sous le titre de Supérieure des dames de l'Instruction chrétienne de Beauvais, la convention stipulée le 11 septembre 1821 ». ’

Le 21 novembre 1821, une ordonnance du Roi en « autorise l'acquisition purement et simplement. A dater donc de ce moment, la maison et le jardin Pain ont été annexés à notre établissement », relate une religieuse 114  . En 1821, le rapport sociétaire de la Maison de Beauvais est devenu centripète, sur le modèle des anciens monastères éducateurs. L'évolution entre la Maison de Cuignières et celle de Beauvais pourrait être qualifiée d'atypique, vu le caractère d'urgence de la fondation de Cuignières en 1808. Mais n'est-ce pas dans de telles situations que la créativité, jointe à une nécessaire adaptation, manifeste l'originalité d'une œuvre ?

Cette transformation, l’inversion du rapport à l'environnement, est moins probante à Amiens, à Poitiers et à Niort. Mais, globalement, l’adaptation de la clôture, vécue lors des commencements, s'amenuise progressivement pour disparaître complètement après 1826. Le régime de séparation claustrale s'installe alors durablement. Ce rétrécissement est la résultante de convergences restauratrices : celles des familles, celles des religieuses et celles des clercs. Et pourtant, en octobre et décembre 1824, l’abbé Perreau intervient auprès de la Sacrée Congrégation des Instituts religieux. Dans le premier courrier, il démontre que la clôture papale n’est pas conciliable avec l’éducation. La seconde lettre porte sur l’usage des grilles et tours. « Si ces Dames y étaient obligées, elles manqueraient entièrement les fins de leur Institut, qui sont l’éducation des personnes du sexe, qu’avec la clôture elles n’auraient plus d’élèves »  115 . Malgré ce recours du délégué officiel du Cardinal Crapara, supérieur ecclésiastique, deux ans après, cet article fait encore difficulté, retarde l’approbation des Constitutions. « Mais dans le plan que l'on propose,note le rapporteur romain,une telle clôture est exclue puisqu'on donne libre accès dans le monastère aux personnes du dehors, et aux membres de la société, liberté de pouvoir changer de maison au gré de la supérieure, comme aussi à la supérieure elle-même de visiter les autres monastères ou de déléguer une autre personne pour les visiter à sa place. Tout cela me semble contredire les dispositions notoires des saints canons et les décisions du saint Concile de Trente »  116 . Il faut attendre le 22 décembre 1826 pour que les Constitutions soient approuvées par Léon XII. Cet acte de reconnaissance confirme l'Institut dans son identité.

Les conséquences ne se font pas attendre : la Société du Sacré-Cœur n’est pas érigée en Ordre religieux proprement dit, mais en Société religieuse. Elle renonce aux vœux solennels et se voit attribuer des vœux simples avec la particularité d’être « perpétuels conditionnels » dès le premier engagement, après le noviciat  117 . « C’est évidemment un droit tout-à-fait spécial qui est accordé à un Institut féminin par l’introduction de ces vœux perpétuels conditionnels sur le modèle de ceux de la Compagnie de Jésus. Dans les Instituts à vœux solennels, la profession se fait toujours, à cette époque, immédiatement après la fin du noviciat. Dans les Instituts à vœux simples, c’est un engagement temporaire qui précède les vœux perpétuels, là où ils existent »  118 . Il est attribué aux interventions du Père Rozaven auprès du Saint-Siège, en faveur de l’approbation  119 . Le vœu de persévérance  120 , inclu en finale de la consécration religieuse, donne à l’engagement sa stabilité juridique  121 .

Le rapport de Joséphine Bigeu souligne la reconnaissance acccordée à la nouveauté apostolique de l’œuvre, « manifestement différente de celles qui l’ont précédée ». Et l’assistante générale d’ajouter : « On finira par aimer à Rome la Société du Sacré-Cœur, c’est à cela qu’aura servi la longueur de notre affaire, ce qui est un bienfait du Cœur de Notre Seigneur pour une Société destinée à se répandre partout »  122 .

En 1827, les règles de clôture deviennent plus strictes. Quelques religieuses américaines opposent toutefois des résistances, estimant que ces nouvelles normes ne correspondent pas à la demande des familles. Philippine Duchesne relate l'une de ces réactions, dans un compte rendu de visite des maisons, adressé à Sophie Barat : « Je tracerai ici un abrégé de ce que je vois de la maison de Mme Murphy. J'y ai encore plus vu que dans les autres. La crainte de déplaire aux hommes primant sur la régularité que je croyais parfaite ». Mme Anna-Xavier Murphy est d'origine irlandaise. Entrée au noviciat de Paris, elle arrive au Grand Coteau le 23 novembre 1821. Depuis 1825, elle en dirige le pensionnat. Parmi les points abordés dans la relation de la visite de cet établissement, se trouve l'observance de la clôture, telle qu'elle a été demandée en 1827. Or la communauté éducative a délibérément opté pour le maintien des usages antérieurs, selon les souhaits des parents des pensionnaires : « La maison y est comme une jolie maison séculière. On y a une porte fermée en devant, mais on peut en trouver d'ouvertes sur les côtés, y entrer sans empêchement et même parcourir la maison. Les enfants et les classes sortent de la clôture pour se promener au loin dans leurs bois et leurs prairies, où elles peuvent être rencontrées. On tient beaucoup à conserver cet usage disant que c'est cette latitude qui charme les parents, que l'exercice de la clôture est trop rétréci »  123 . Devant cette situation de fait, Philippine octroie les permissions pour les élèves, sous réserve de l'approbation de la Supérieure générale. Mais les restrictions imposées aux autres religieuses suscitent de leur part de vifs mécontentements.

Cet esprit critique vis-à-vis de normes venant d'Europe occidentale s'était déjà manifesté dès l'installation à Saint-Charles, comme le relate Louise Callan. « Une légère tension ressentie dans la communauté tout au long du printemps fut aggravée par les critiques de l'Evêque (Mgr Dubourg) sur deux points de la règle qu'il estimait incompatibles avec la condition de "pionnière" : la clôture et la distinction entre religieuse de chœur et coadjutrice » 124 . Ainsi, dès l'étape de fondation dans le « Nouveau monde », d'autres références culturelles, jointes à une certaine indépendance de jugement, se manifestent. S’y profile une conception de la femme plus autonome.

Dans le même temps, la Congrégation de Sainte-Clotilde s’instaure sous une forme plus novatrice. En septembre 1820, Mme Desfontaines, ancienne religieuse de Sainte-Aure  125 et directrice du pensionnat royal de Neuilly, rencontre le Père Rauzan, supérieur des Missions de France. Leur convergence de vues est telle que les statuts du futur Institut religieux sont bien vite rédigés et présentés à l’archevêque de Paris, le Cardinal de Périgord, qui les approuve le 6 avril 1821. Le modèle de vie religieuse rompt avec l’image conventuelle pour lui substituer celle de la vie familiale. Les éducatrices « ne réciteront pas d’office, elles s’abstiendront de toute pratique qui puissent les distraire de leur œuvre. Leur office sera de veiller jour et nuit sur leurs élèves, de les instruire, de s’appliquer elles-mêmes à l’étude des connaisances qu’elles devront leur transmettre. Elles devront partager leurs récréations, prendre avec elles leurs repas, coucher dans leur dortoir, jamais de cellules. Cette vie en commun avec leurs pensionnaires sera la vie de toutes les religieuses » 126 . Au vu de ce projet  127 , Mgr de Quélen leur propose de prendre le nom de Sainte-Clotilde, évoquant l’influence de la mère de famille dans l’éducation de la foi.

Cette modernité s’exprime aussi dans le vêtement : « Nous ne sacrifions que l’habit religieux, écrit Madame Desfontaines à Monseigneur de Quélen, coadjuteur de l’archevêque de Paris, mais nous en voulons l’esprit et la vertu et surtout cette vie intérieure qui est l’âme de tout bien. Nous désirons une règle qui puisse se concilier avec les devoirs étendus qu’inspire, aujourd’hui surtout, l’éducation de la jeunesse »  128 . S’y ajoute l’audace du recrutement des élèves. A la Maison de Neuilly cohabitent des pensionnaires de famille aristocratique et bourgeoise, sans problème majeur de la part des parents ou des enfants. Aux uns et aux autres, la fondatrice communiquent son refus des préjugés et son sens de l’ouverture aux situations culturelles nouvelles.

« Ces statuts rencontrèrent chez certains membres du clergé une opposition assez vive et jusque parmi les prêtres de la Mission de France dont le P. Rauzan était le supérieur, remarque Louis Foucher. Ils n'admirent pas son idée hardie d'une congrégation purement enseignante, sans clôture, sans office de choeur, sans habit particulier, sans voeu de pauvreté. Mais le P. Rauzan tint bon »  129 . Toutefois les Constitutions de Sainte-Clotilde, élaborées en 1847, ne seront approuvées qu’en 1887 par Léon XIII.

Dans la Société du Sacré-Cœur, les règles de clôture, « verrouillées » en 1826, occulteront l'image initiale du projet de Léonor de Tournély durant un siècle et demi. L'étude d'un manuscrit, daté de 1827, permet d'apercevoir les représentations de la culture congrégationnelle, qui concourent à cette tendance restauratrice.

Notes
107.

En particulier les journaux des Maisons de Cuignières et de Niort.

108.

Abbé Baunard, Histoire de la Vénérable Mère Barat, Tome premier, Livre I, Chapitre IV, quatrième édition, Paris, 1879,p. 87-88.

109.

J. de Charry, ibid., note 94, p. 340.

110.

Journal de la Maison de Grenoble, 13 déc. 1804 - 27 déc. 1813, Sainte-Marie-d'en haut (Grenoble) Transcript copy, p. 4., A - II D, Sainte-Marie-d'en haut (Grenoble).

111.

Cette clause, soulignée sur le manuscrit, reçoit cette justification : « attendu que c'est se procurer par la suite une ressource en cas de besoin ». L'offre des habitants de Cuignières, faite par l'intermédiaire de Mr Bailly, propriétaire de la Maison, avait un double objectif : garantir la bonne éducation de leurs filles ; bénéficier des soins infirmiers assurés par les sœurs de la Charité, avant la Révolution. La maison qui leur était attribuée avait, autrefois, servi d'hospice aux Sœurs de St. Vincent de Paul. Elle était désaffectée depuis 1793. Son état de délabrement contrastait avec les promesses de Mr Bailly d'Arquivilliers. L'offre de ce dernier avait été acceptée dans la précipitation provoquée par l'urgence d'un repliement éventuel de la Maison d'Amiens à la campagne, si les mesures de dissolution appliquées aux Pères de la foi s'étendaient aux Dames de l'Instruction chrétienne dont l'approbation légale n'était que provisoire.

112.

Relation, Sur la Fondation de Cuignières, A.S-C.F., B. 05, p. 27.

113.

« Sous la direction de la R. Mère Desmarquet, en 1820, le pensionnat pouvait être cité comme un modèle, pour sa bonne tenue et son excellent esprit. Il était alors composé d'environ 80 élèves. (...) Un très nombreux externat, parfaitement dirigé par la Mère Duchastaignier, renfermait plus de 400 enfants, avec des ateliers de couture, de repassage, etc, pour les jeunes filles après leur première Communion. Le plus grand bien en résultait ». Souvenirs recueillis de diverses personnes du dedans et du dehors", A.S-C.F., B. 05, 117, p. 5-6.

114.

Détails sur l'Etablissement des Dames de l'Instruction chrétienne, à Beauvais. A.S-C.F., B.05.

115.

J. de Charry, Histoire des Constitutions, Tome II, 2, n° 100, idem, p.287 et p. 300-301.

116.

J. de Charry, ibid. Seconde partie, Les constitutions définitives et leur approbation par le Saint-Siège, Volume I, Exposé historique., p. 339.

117.

M-T. Virnot évoque ainsi ce dilemme : la fondatrice souhaitait que « la Société du Sacré-Cœur ne soit pas astreinte à la clôture papale, tout en désirant que ses membres soient de vraies religieuses. Cette insistance était commandée par le souci de sauvegarder les conditions d'une éducation vraiment humaine et vraiment chrétienne de la jeunesse, celles-ci ne pouvant se concilier avec une vie totalement cloîtrée... Elle a fini par accepter de sacrifier les vœux solennels auxquels elle tenait tant..., ce fut uniquement pour ne pas abandonner l'œuvre d'éducation de la jeunesse qui, plus que la clôture papale et les vœux solennels, était considérée par elle comme un élément essentiel du charisme de la société » A.G.S-C, novembre 1978.

118.

J. de Charry, Histoire des Constitutions de la Société du Scaré-Cœur, seconde partie, Les constitutions définitives et leur approbation par le Saint-Siège, Volume I, Rome, 1979, p. 468-469.

119.

L’une des asssitantes générales, J. Bigeu, fait les démarches auprès du Saint-Siège. Elle est conseillée par le Père Rozaven.

120.

«C’est un bienfait du Pape pour suppléer aux vœux solennels que l’on ne peut faire sans clôture (papale) », Rapport de la Mère Bigeu à Sophie Barat, cité par J. de Charry, idem, p.438.

121.

Ce vœu de satabilité permet, en particulier, la renonciation aux biens personnels, au moment de l’engagement définitif. Voir J. de Charry, ibidem, p. 470.

122.

Cité par J. de Charry, ibid., p. 438.

123.

Philippine Duchesne, A Madame Barat, supérieure générale des maisons du Sacré-Cœur, rue de Varenne, à Paris, France, lettre du 20 janvier 1830, C - VII Duchesne, p. 1.

124.

L. Callan, R.S.C.J., Philippine Duchesne 1769-1852, Traduit de l'américain par Jacqueline Erulin, Deuxième partie, Chapitre VI, Première année à Saint-Charles 1818-1819, Imprimerie G. de Bussac, 1989, p. 167.

125.

Le monastère de Sainte-Aure accueillait des pensionnaires. Antoinette Desfontaines, élève puis religieuse augustine en 1779, connaît les persécutions révolutionaires. Sous l’instigation de l’aumônier de la commaunauté, le Père Delaleu, elle ouvre une école rue de la Ceriseraie, vraisemblablement en 1801. En 1816, le pensionnat est transféré rue de Neuilly, en qualité de Maison royale.

126.

Documents d’Archives de la Congrégation, 1841, Souvenirs de M. Marie Sainte-Bathilde, cité dans la Règle de vie de la Congrégation de Sainte-Clotilde, Origines de la Congrégation, Paris, 1983, p. 4.

127.

«Mme Desfontaines exposa ses vues. Le P. Rauzan répondit qu'il les comprenait, que lui-même s'était souvent entretenu avec Mgr d'Aviau, archevêque de Bordeaux, de la nécessité d'une congrégation nouvelle vouée à l'éducation des femmes et dont la création dans un diocèse paraissait même à l'archevêque une oeuvre plus urgente que celle d'un séminaire. Il est vrai, déclara-t-il, que « depuis quelques années, beaucoup de congrégations se sont formées dans ce but. Ces congrégations produisent un très grand bien, mais elles ne réalisent pas entièrement mes vues. Selon moi, elles ne sont pas assez exclusivement consacrées à l'oeuvre d'éducation ; même les **** elles-mêmes ne sont pas sous ce rapport tout ce que je voudrais » ; elles retiennent trop de l'ancien idéal monastique. Si l'on veut restaurer la famille chrétienne, il faut que la congrégation place son but de perfection religieuse dans le don entier de l'insittutrice à son élève, et qu'on réalise pour l'éducation, qui est la plus belle forme de la charité intellectuelle et morale, la même transposition de l'idéal conventuel que Saint-Vincent de Paul a opéré pour la charité aux pauvres, aux malades, aux délaissés. Mais le P. Rauzan présenta ses vues comme des souhaits, non comme un projet réalisable ; il dit que c'était la forme de congrégation dont il rêvait souvent, dégagé de la clôture et des formes de la vie monastique ne pouvant s'harmoniser avec l'assiduité constante de l'institutrice auprès de l'élève ». Louis Foucher, Madame Desfontaines et la Congrégation de Sainte-Clotilde de 1757 à nos jours, Paris, Institut Sainte-Clotilde, 1965, p. 57-58.

128.

Lettre à Mgr de Quelen, idem, p. 3.

129.

Louis Foucher, idem, p. 66.