L'espace culturel dans lequel se développe la formation des demoiselles est déterminé par deux références qui le circonscrivent : l'histoire sainte et la cosmologie 202 . En effet, les Exercices de quatrième classe commencent par développer une certaine vision du monde, au moyende l'Histoire abrégée de la Religion. La première notion est celle de la création du monde et de l'homme. Lui fait écho, en finale du programme, la dernière question du cours de géographie astronomique : « N' y a-t-il pas quelque réflexion à faire sur la place que la terre occupe parmi les planètes, sur la disposition de ses parties, et sur la place que nous y occupons nous-mêmes » 203 . Cette inclusion est significative. Avec l'Abrégé de l’Histoire sainte de J-B. Bossuet, une dramaturgie universelle est, d'entrée de jeu, située puis déployée tout au long des quatre années du cours d'éducation. Au terme des apprentissages, l'invitation est faite d'y participer.
Mais une telle question mérite quelques considérations sur son objet comme sur sa forme. S'interroger sur le sens de l'existence humaine et de l'univers, c'est, en effet, accéder à une réflexion proprement philosophique. Certes, l'intelligence des jeunes demoiselles a été exercée et tenue en éveil par l'étude des notions précédentes. Mais elle est, maintenant, sollicitée à un autre niveau de connaissance. Il s'agit de découvrir quel est le premier principe à l'œuvre dans la création du monde humain. S'affirme, ici, la réelle nouveauté du Plan d'étude provisoire à l'usage de la Maison d'Amiens.
Dans le Traité des Etudes de Rollin, ce premier principe est ainsi formulé : « L'homme, selon les vues et la destination de Dieu, est né pour l'homme" 204 . En effet, « Dieu a formé le monde entier pour l'homme, et l'homme pour lui-même, afin que par lui la nature, muette d'ailleurs et stupide, devînt en quelque sorte spirituelle et reconnaissante à l'égard de son créateur ; et que l'homme, placé au milieu des créatures, toutes destinées à son usage et à son service, leur prêtât sa voix, son intelligence, son admiration, et fût comme le prêtre de la nature entière » 205 . Et Rollin d'ajouter : « Ainsi, l'homme ne doit point borner ses vues ni son zèle au seul lieu particulier où il est né, mais se regarder comme un citoyen du monde entier, qui dans ce sens ne fait qu'une seule ville 206 ». A de tels propos, fait écho "l'idée primordiale" de Mme Barat. Par l'intermédiaire de son frère Louis, la jeune Sophie aurait-elle fréquenté ces larges vues du Traité ?
Quant à la forme du questionnement utilisée en finale du programme de géographie astronomique, elle n'est pas contraignante : « N'y a- t-il pas quelques réflexions à faire .... et sur la place que nous y occupons nous-mêmes ». Elle sollicite, tout à la fois, la liberté et l'intelligence, la découverte et la responsabilité. Par son ouverture et son orientation, elle permet de passer à un autre niveau de réflexion ou d'action. Là encore, il semble que la référence pédagogique des Maîtresses du pensionnat d'Amiens soit le Traité des Études dont l'objectif est de « conduire par la nature à la religion » 207 .Et Rollin de préciser : « Tout ce que j'ai dit jusqu'ici de la physique des savants, et de celle des enfants, montre bien clairement qu'un des grands effets et le fruit le plus essentiel de la philosophie, c'est d'élever l'homme à la connaissance de la grandeur de Dieu, de sa puissance, de sa sagesse, de sa bonté ; de le rendre attentif à sa providence, de lui apprendre à remonter jusqu'à lui par la considération des merveilles de la nature : de faire qu'il devienne sensible à ses bienfaits, et qu'il trouve partout des sujets de le louer et de lui rendre grâces » 208 .
Devant un tel panorama, l'intelligence est convoquée à l'écoute d'une parole créatrice et libératrice. Voir pour comprendre ; entendre et ressentir pour répondre avec générosité. Tel est le geste d'intériorité et d'engagement auquel les jeunes demoiselles sont conviées, l'objet étant de prendre part à l'œuvre de salut et de libération en Jésus-Christ. Chemin faisant, des déterminations culturelles ont été enseignées. Elles visent à préparer les jeunes intelligences à cette réflexion. Traduites en termes d'objectifs éducatifs, elles balisent ainsi une trajectoire :
Les premières lectures faites dans le livre d'histoire sainte les ont familiarisées à cet enjeu. Les formes d'idolâtrie de la Grèce antique, conduisant à une rupture d'Alliance avec le Créateur et Sauveur, ont été regardées dans la mythologie. Des figures exemplaires de courage, d'intégrité et de fidélité ont été étudiées en littérature et en Ecriture sainte. Au terme du cursus scolaire, incombe aux éducatrices une dernière responsabilité : donner les moyens de faire une synthèse personnelle, en vue d'orienter sa vie. C’est ce qu'offre le programme de classe supérieure.
Cette dernière étape n'est pas mineure. Elle est comme le couronnement du cours d'étude. La réflexion, jointe au discernement, peut ouvrir un chemin d'humanité où, avec d'autres, il soit possible d'instituer la culture sur des valeurs fiables. Au centre de ce moment décisionnel, l'intelligence est convoquée à "reconnaître" une sagesse à l'œuvre dans l'histoire universelle de l'humanité. La nature en général, le cosmos, est un lieu privilégié où celle-ci fait signe. Les découvertes scientifiques récentes sont nombreuses ; des domaines du savoir - l'arithmétique, la géographie et l'histoire - commencent à prendre l'allure de sciences. Des mutations technologiques se préparent. Ouverts à ces diverses transformations culturelles, les auteurs du Plan d'Etude intègrent dans le programme d'arithmétique et de géographie ces nouvelles représentations du savoir. De tels apports ne sont pas en dissonance ou en rupture avec la vision du monde proposée, celle de l'accomplissement de l'Alliance de Dieu et de son peuple. Au contraire, les situer dans ce paradigme référentiel permet de les relativiser tout en les appréciant, de donner sens aux aléas des histoires particulières des nations.
La reconnaissance d'une sagesse à l'œuvre, "premier principe", peut s'accompagner d'une adhésion de toute la personne et être suivie d'un engagement social. C'est, en fait, ce qui est suggéré dans le Traité de Rollin et envisagé dans l'Idée primordiale de Sophie Barat, dans un autre langage. Voici ces passages-clé :
| Traité des Etudes | Idée primordiale de notre petite Société | |
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Un des plus grands services que la philosophie puisse nous rendre, c'est de nous réveiller de cet assoupissement, et de nous tirer de cette léthargie qui déshonore l'humanité, et qui nous rabaisse en quelque sorte au-dessous des bêtes, dont la stupidité n'est que la suite de leur nature, et non l'effet de l'oubli ou de l'indifférence. Elle pique notre curiosité, elle excite notre attention, et nous conduit comme par la main dans toutes les parties de la nature, pour nous en faire étudier et approfondir les merveilles. Elle présente à nos yeux l'univers comme un grand tableau, dont chaque partie a son usage, chaque trait sa grâce et sa beauté, mais dont le tout ensemble est encore plus merveilleux. En nous montrant un si beau spectacle, elle nous fait observer avec quel ordre, quelle symétrie, quelle proportion, tout y est placé ; avec quelle égalité cet ordre général et particulier s'observe et se maintient : et par là elle nous fait reconnaître l'intelligence et la main invisible qui règlent tout 209 . |
Au sortir de la Terreur et des abominations de la Révolution vis-à-vis de la religion et du Saint Sacrement, tous les cœurs restés fidèles à Dieu - et il en surgissait de tous les côtés quand les églises furent rouvertes - tous ces cœurs battaient à l'unisson. Si nous avions de jeunes élèves que nous formerions à l'esprit d'adoration et de réparation, que ce serait différent ! Et je voyais des centaines, des milliers d'adoratrices devant un ostensoir idéal, universel, élevé au-dessus de l'Eglise. C'est cela, disais-je, devant un tabernacle solitaire, il faut nous vouer à l'éducation de la jeunesse, refaire dans les âmes les fondements solides d'une foi vive au Très Saint Sacrement, y combattre les traces du jansénisme qui a amené l'impiété. |
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La visée éducative du Plan d'Etude provisoire à l'usage de la Maison d'Amiens est, en effet, de préparer au questionnement philosophique et théologique en vue de communiquer à d'autres, au plus grand nombre possible, ce qui a été découvert. Après avoir posé la visée spirituelle, il restait à baliser le chemin pour y parvenir. La finale du Programme des Exercices de 1805 laisse entrevoir comment Sophie Barat et ses premières compagnes envisagent de « former à l'esprit d'adoration par l'enseignement ». En classes de quatrième et de troisième, il s'agit de faire accéder à une certaine intelligence de l'histoire de l'humanité. A ce premier objectif succède celui des hautes classes : donner les moyens de discerner le sens de l'univers, en vue de se situer avec responsabilité dans la société globale. Dans un contexte culturel où les découvertes astronomiques suscitent curiosité et intérêt, la cosmologie est un moyen privilégié et adapté.
Cet objectif final est aussi proposé parJ-N. Loriquet à un ancien élève pour lequel il rédige un "Plan de lectures classiques", sous la forme d'une longue missive. Cetouvrage, de 71 pages, à l'usage des jeunes gens, développe un cycle d'études dans lequel la philosophie se présente comme le dernier échelon à franchir. « En effet , cette étude, quand elle est bien conduite et faite avec soin, peut beaucoup contribuer à régler les mœurs, à perfectionner la raison et le jugement, à orner l'esprit d'une infinité de connaissances également utiles et curieuses ; et, ce que j'estime infiniment plus, à inspirer aux jeunes gens un grand respect pour la Religion, et à les prémunir par des principes solides contre les faux et dangereux raisonnements de l'incrédulité, qui ne fait tous les jours parmi nous que de grands progrès ».
Et J-N. Loriquet d'ajouter : « Tel est donc, mon cher Edouard, le vaste et sublime objet de la philosophie. Peut-être, et je le conçois, n'est-ce encore pour vous qu'une énigme. C'est un sanctuaire qu'un voile épais vous cache ; et ce voile ne doit se soulever à vos yeux qu'à mesure que vous avancerez. Heureux, si à votre entrée dans ce temple de la sagesse et de la vérité, plus sensé et plus courageux qu'une jeunesse frivole, hélas! trop nombreuse, vous vous laissez promptement captiver par son auguste, quoiqu'austère majesté, et si vous n'êtes point rebuté d'abord par les épines qui en couvrent le seuil ! » 210 . A cette découverte de la sagesse est orientée la formation humaniste du jeune Edouard.
Il en est de même pour les pensionnaires de la Maison d'Amiens. Dans le contexte post-révolutionnaire, une telle découverte peut susciter un élan de reconnaissance vis-à-vis de la bonté du Créateur et sauveur et provoquer à l'engagement. Devant "l'impiété", l'ingratitude et l'infidélité, ces nouvelles formes du paganisme de l'époque des Lumières, les jeunes filles peuvent désirer et vouloir réparer les dommagescommis. Mais pour un telle action sociale, il est nécessaire de les munir des moyens requis. Aux siècles précédents, certaines de ces compétences étaient réservées aux jeunes gens. Dans la conjoncture actuelle, elles ne peuvent plus être leur apanage.
Pour innover, Mme Barat s'est peut-être inspirée de ces propos du Traité des Etudes :
« Pour réussir dans l'éducation de la jeunesse, le premier pas, ce semble, qu'il y ait à faire est de bien établir quel but on se propose, d'examiner par quelle route on y peut arriver, et de choisir un guide habile et expérimenté qui soit en état de nous y conduire sûrement, affirme Rollin. Quoique pour l'ordinaire ce soit une règle très sage et très judicieuse d'éviter toute singularité et de suivre les coutumes établies, je ne sais si, dans la matière que nous traitons, cette maxime ne souffre pas quelque exception, et si l'on ne doit pas craindre les dangers et les inconvénients d'une espèce de servitude qui fait que nous suivons aveuglément les traces de ceux qui nous ont précédés, que nous consultons moins la raison que la coutume, et que nous nous réglons plutôt sur ce qui se fait que sur ce qui se doit faire » 211 . A l'image de sa propre formation, la supérieure de la Maison d'Amiens opte délibérément pour un enseignement de culture, intégrant ce qui était jusqu'alors réservé aux jeunes gens. Les femmes sont estimées capables, par leur discernement et leur influence, de contribuer à la reconstitution du tissu social sur des valeurs chrétiennes.
Cette conviction est si forte qu'elle induira ultérieurement cette réaction un peu vive, transmise dans une lettre de Sophie Barat, adressée à Eugénie Audé, directrice du pensionnat Saint-Joseph à Marseille :« ...Oui, ma fille, donnez 800 frs. à votre Aumônier, et qu'il soigne sa santé à son aise, loin de vous, et ce sera bien pour le mieux ! Vraiment les hommes deviennent des femmes : c'est à nous à retourner entièrement le monde et à les remplacer par des vertus fortes et mâles... » 212 . Ces propos de la fondatrice de la Société du Sacré-Cœur ne manqueront pas d'être commentés 213 . Ils connotent, en effet, une image de la femme et un style d'éducation.
Mais si cette formation virile implique des compétences intellectuelles de haut niveau, elle ne détruit pas pour autant la dominante féminine du climat éducatif de la Maison d'Amiens. Quelques manuscrits relatifs à cette période des commencements, en particulier deux cahiers de chansons, en font mémoire.Le premier, daté de 1804 et intitulé Complimens 214 , est constitué de 145 pages de même matériau, de même forme et de même couleur que le manuscrit du Plan d'Etudes provisoire. Dans le but de suggérer l'atmosphère familiale du pensionnat d’Amiens lorsdes commencements de l'Institut, nous restranscrivons quelques poèmes, rédigés en septembre 1804 pour la cérémonie de distribution des prix.
J-N. Loriquet en est vraisemblablement l’auteur. Car son biographe signale qu'avant de rédiger le plan d’études, ses« vers avaient plus d’une fois secondé les élans de la piété ou de la reconnaissance (des) jeunes personnes » 215 . A. Guidée indique les titres et les raisons occasionnelles de la composition de ces poèmes. « Non seulement sa Muse facile interprétait les sentiments des élèves de l'Oratoire 216 ; mais elle se prêta avec complaisance, précise-t-il, en 1803 à exprimer les vœux et la reconnaissance des jeunes filles de la maison de l'Instruction chrétienne pour leur supérieure (couplets : Je chante, troupe chérie), et pour l'évêque d'Amiens, qui honora aussi ce pieux asile de sa présence (Enfin, nous le voyons cet auguste pasteur). La fête de S. Joseph lui inspira, en 1804, un compliment que les pensionnaires de l'Instruction chrétienne adressèrent à celui qui formait leur enfance à la piété. La distribution des prix, dans la même maison, fut précédée et suivie, cette année, de nouveaux cantiques de sa composition (Quel spectacle s'offre à mes yeux ! - Que la sagesse, etc) » 217 .
Voici quatre de ces poèmes chantés par les jeunes demoiselles. Les deux premiers sont adressés à la communauté éducative dans son ensemble ; les deux autres, aux directeurs des deux Institutions d'éducation, Mr Soyer et Mme Barat.
| Chanson avant la distribution des Prix | Après la distribution des prix |
| 1° Quel spectacle s'offre à mes yeux Quel espoir enivre mon âme A cet aspect délicieux Et je m'anime et je m'enflamme Je crois voir le ciel en ces lieux Grand Dieu c'est toi qui donne Aux travaux en ce jour - - Des prix et des couronnes 2° De nos luttes de nos combats Qui va donc recueillir la gloire Eh! quoi donc ne pouvons-nous pas Toutes prétendre à la victoire Ah pour moi qu'elle aurait d'appât Grand Dieu, etc.. 3° Mais pour qui ce prix glorieux Pour qui cette noble couronne Dont la beauté fait à mes yeux Pâlir tout ce qui l'environne Ah c'est le prix de la vertu Heureux le cœur fidèle, Qui comme nous n'a su aimer, n'estimer qu'elle. |
1° Célébrons ce grand jour par des chants d'allégresse Nos vœux sont enfin satisfaits De nos mères chantons les soins et la tendresse Chantons publions leurs bienfaits 2° Si des récompenses mortelles Ont pour nous ici tant d'appât Que ne ferons nous pas pour celles Que le tems ne flétrira pas 3° Chantons aujourd'hui la victoire Donnée à nos faibles essais Célébrons célébrons la gloire De nos travaux de nos succès. |
Le ton martial de ces deux premières chansons laisse deviner leur compositeur, J-N. Loriquet. Dans les deux compliments suivants, l'accent est plus à la reconnaissance filiale, même si le sens du combat en vue de de la victoire reste bien présent.
| A Mr Soyer air : dans cette Etable | A Mde Sophie même air |
| O jour prospère Un mentor vertueux Un guide un père Vient sensible à nos vœux Ecouter nos records Sourire à nos transports Et sa main tutélaire Couronne nos efforts O jour prospère |
1° Vous tendre Mère Ici notre bonheur Est de vous plaire Régnez sur notre cœur Le vôtre en est vainqueur Eh! que dois-je écouter Si la vertu m'est chère Et qui dois-je imiter Vous tendre Mère 2° Que la sagesse Par vous règne en ces lieux Pour la jeunesse Quoi de plus glorieux Si la terre et les cieux Des dons les plus heureux Pour vous l'ornent dans celle Qui le mérite mieux Que la sagesse. |
Ces élans de reconnaissance sont ici accompagnés d'accents virils et en particulier du sens du courage lié au combat. En d'autres circonstances, la joie de la victoire laisse place à la tendresse et à la confiance filiales. Ainsi en est-il, aux jours de congé, lors de la fête de la Supérieure ou de la première maîtresse de classe. Ce poème, composé pour Mme Debrosse, en est un exemple 218 .
| 1er Couplet | 2e Couplet |
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A sainte Rosalie Offrons respect, honneurs; A sa fille chérie Laissons parler nos cœurs. (bis) Ecoutez les accens De vos petits enfans. C'est avec allégresse Qu'ils répètent sans cesse Ce refrain de tendresse : Ma Mère, qu'il est doux Pour nous (bis) De vivre (bis) près de vous (bis). |
Il faut sur cette terre A tout âge un soutien ; Le nôtre, bonne mère, En vous trouve le sien. (bis) Mille soins et bontés Toujours multipliés, Vous assurent d'avance Notre reconnaissance ; Amour et confiance Répétez qu'il est doux Pour nous (bis) De vivre (bis) près de vous (bis). |
Ces quelques poèmes laissent résonner les valeurs transmises par un moyen privilégié : la musique et le chant. Ils montrent aussi comment la visée éducative s’exprime dans la relation éducative et la formation morale. Les vertus de courage, de fidélité et de reconnaissance, particulièrement valorisées, correspondent au style d'éducation mis en place.
En fonction du programme mis en œuvre de 1801 à 1804 au pensionnat de l'Instruction chrétienne d’Amiens, Mme Barat confie au Père Loriquet l’élaboration d’un plan d’études, avant de passer la direction de la Maison à Mme Baudemont, ancienne clarisse, plus douée pour le gouvernement que pour l'enseignement. Cela, en vue d’assurer la cohérence et la stabilité du système mis en place. Mais quel en est le modèle inspirateur ?
Si le Programme des Exercices semble se référer au Traité des Etudes de Rollin, le critère de passage d'une classe à l'autre du Plan d'Etude provisoire à l'usage de la Maison d'Amiens n’est pas sans évoquer la division des classes d’humanités par les règles de la grammaire de la Ratio studiorum jésuite. Pour pouvoir juger des apports respectifs et avancer dans l’identification de la spécificité éducative du pensionnat d'Amiens, il est donc nécessaire de recourir au plan d'études rédigé et mis en œuvre par le même auteur, de 1805 à 1808, pour le Collège-Séminaire de l'Argentière.
La découverte de la planète Uranus au XVIIIe, suivie de celle de Pluton au XIXe, incitait à l'étude des différentes constellations de la galaxie.
Programme des Exercices, Annexe 2, p. 419.
Ibid., p. 167. Cette conception rejoint celle d’E. Kant, à savoir l’homme conçu comme finalité dernière de la création.
Ibid., p. 162.
Ibid., p. 166.
"Un maître attentif trouve par là le moyen d'enrichir l'esprit de son élève d'un grand nombre de connaissances utiles et agréables et, y mêlant à propos de courtes réflexions, il songe en même temps à lui former le coeur, et à le conduire par la nature à la religion", ibid.,p. 188.
Ibid., La philosophie sert à inspirer un grand respect pour la religion, p. 205.
Ibid., p. 177.
J-N. Loriquet, Plan de lectures classiques, AFSJ., Vol. EF. 268, p. 62-63.
Ibid., Quel but on doit se proposer dans l'éducation, Tome 3, p. 221. .
Lettre 148 à Eugénie Audé à Marseille. Rome le 18 mars 1837, C.I, A I, A. G. S-C.
En exergue de son livre, Femmes et religieuses au XIX ème siècle, Le féminisme en religion, Y. Turin choisit ces propos de S. Barat, portant la même conviction : « Plus que jamais, l'espoir du salut sera dans le sexe faible. Les hommes de notre siècle deviennent des femmes ; transformées par la foi, les femmes peuvent devenir des hommes », Nouvelle Cité, 1989, p. 6.
Il comporte une table des matières. ce qui laisse entendre qu'il était tenu par C. de Charbonnel qui avait l'habitude de procéder ainsi pour les documents dont elle avait la charge. Complimens, A.G.S-C., Dossier D-I d-1) Song and vers, special occasions.
A. Guidée, Notice du R. Père Jean-Nicolas Loriquet, Paris, 1845, AFSJ., p. 75.
Il s'agissait, en 1803, du Collège de garçons transféré en 1804 au Faubourg St-Acheul.
Idem, p. 72.
Mme Debrosse accompagne Mme Barat, en novembre 1804, à Grenoble. La chanson comprend huit couplets. Seuls, les trois premiers sont retranscrits.