A la mesure des demoiselles

L'étude comparative des plans d'études de 1804 et de 1808, rédigés par J-N. Loriquet, a dégagé une structure analogue, à l'exception du critère de passage d'une classe à l'autre  269 . Mais après l'examen du programme de latin du Collège de l'Argentière et celui de la Ratio studiorum, cette omission se comprend. Il est, en effet, superflu de mentionner la règle de «  démarcation entre les classes », la division des classes étant celle de la Ratio. L'admission dans les classes suit donc logiquement cet « ordo ». Par contre, la préciser dans le plan d'études des filles s'avère nécessaire. En la mentionnant, J-N. Loriquet indique quel en est le modèle inspirateur, sans toutefois le nommer. L'abstention est prudente car le gouvernement soupçonne les Pères de la Foi d'être «  des jésuites déguisés ». Mais en insistant sur la stricte application de cette règle, Loriquet garantit la persistance du modèle jésuite. Ce qui est loin d'être inutile. Deux ans plus tard, l'abbé de Saint-Estève profitera de la retraite forcée du Supérieur général, J. Varin, pour supprimer purement et simplement le plan d'études de 1804 et lui substituer une autre conception éducative. Il fera table rase des intentions des fondateurs, tant au niveau de la finalité qu'à celui des principes organisationnels du service éducatif, en vue de s'ériger fondateur de la Maison d'Amiens. Mais comment interpréter une variation importante entre les deux plans d'étude, à savoir le choix de la langue française comme « objet essentiel de l'enseignement et de la démarcation entre les classes » ? Est-ce en raison de finalités éducatives différentes ?

Le Collège-Séminaire a pour but de préparer à la rhétorique, en vue de la philosophie. C'est pourquoi  « on n'apprend les langues que pour étudier le chef d'oeuvre qu'elles ont produit, et l'on n'étudie ces chefs d'oeuvre que pour apprendre à parler et à écrire comme eux, de manière à convaincre, à toucher, à persuader ce qui est proprement l'objet de la Rhétorique ». Loriquet précise : « Ce que j'appelle Rhétorique, c'est en un mot ce qui fait qu'un homme se rend maître des esprits par la parole ». Pour cela, il est nécessaire d'acquérir la « promptitude d'invention et (la) facilité d'élocution »  270 . Une telle compétence s'analyse ainsi : « apprendre à parler sur des sujets les plus ordinaires de la vie, mais à en parler de suite avec facilité, avec grâce, et de manière à atteindre le but qu'ils se proposent ». Tel est l'objectif de la classe de rhétorique, auquel préparent les humanités.

Le projet des éducatrices du pensionnat d'Amiens s'inscrit, lui aussi, dans la ligne de la Ratio studiorum. Dans ce dernier, « cinq classes mènent (l'enfant) du rudiment au seuil de la philosophie, comme par autant de degrés parfaitement taillés et très exactement ajustés. Car la gradation en classes de grammaire, humanités, rhétorique suit les trois étapes de la pensée : énumérer, décrire, interpréter »  271 . Et F. de Dainville de préciser : « Les Jésuites, Ignace le premier, attachaient une telle importance à ces départs, qu'ils estimaient peine perdue d'établir un cours de rhétorique là où les esprits n'auraient pas été préparés par ces humanités : ce serait, disaient-ils, un édifice bâti sur le sable ». Sur cette trajectoire se situe le cours d'études du pensionnat de jeunes filles. Le point de départ en est : savoir lire et écrire. Il correspond aux premiers rudiments à acquérir pour entrer en classe de quatrième. Le point d'arrivée est l'art de discourir et de persuader, en classe de rhétorique, comme l'indique le chapitre dixième sur la didactique de la Littérature. Voici les correspondances qu'il est possible d'établir, au niveau des exercices.

Collège de l'Argentière Pensionnat d'Amiens
   
«  Il est convenable pendant l'année consacrée aux Belles Lettres d'exercer les jeunes gens sur l'Apologue et sur le genre épistolaire et historique en leur donnant à faire des lettres sur différents sujets, des fables, des narrations sim­ples d'abord, ensuite un peu plus ornées, etc... Ces premiers essais serviront comme d'introduction à la Rhétorique »   272 .

S'exercer sur des thèmes "tou­jours propres à laisser dans leur esprit des pensées justes, nobles et religieuses. Tout cela se traite quelquefois en latin, d'autres fois en français  273  ».
"Dès la troisième classe, on exerce les élèves à traiter divers sujets de lettres, de temps en temps ; et un peu plus souvent à la seconde classe. Dans la première classe, on continue à leur faire faire des lettres et on les exerce à traiter divers sujets de narration.

A la Classe Supérieure, on leur fait traiter par écrit et réciter de vive voix de petits discours sur des sujets instructifs ou amusants mais toujours propres à leur donner des pensées justes, nobles et religieuses"
274 .

La compétence visée est analogue. Toutefois, des différences importantes se signalent dans le contenu des Belles Lettres et l'accès aux auteurs ou aux manuels. La nomenclature des livres paraît inexistante dans le plan de 1804, en comparaison de celle du plan de l'Argentière. Seuls sont précisés :

Quant à l'enseignement de la langue française et de la littérature, il est plus que réduit "à la mesure des demoiselles", si l'on en juge par la comparaison suivante :


Plan d'études de 1804

Plan de 1808

Classe

Programme de grammaire et de littérature

Niveau

4e

(3) Grammaire française de mémoire
jusqu'aux verbes irréguliers exclusivement
(6) Fables de La Fontaine (les deux premiers livres).

8e - 7e

8e

3e

(3) Grammaire française de mémoire, explication jusqu'aux remarques exclusivement
(7) Fables de La Fontaine (3e et 4e livres)
(8) Littérature : Genre épistolaire
Esther.

7e - 6e

7e
2e

2e

(2) Grammaire française de mémoire, explication jusqu'à la construction des phrases exclusivement
(7) Littérature : Genre historique
(8) Fables de La Fontaine (5e et 6e livres), Athalie.
Elles réciteront plusieurs morceaux choisis des Poètes Français J.B.Rousseau, Boileau, Racine, etc.. et elles citeront des passages de lettres extraits des modèles que nous ont fournis, parmi les modernes, Mmes de Sévigné, La Fayette, etc...

6e

2e
6e
3e, 2e
Rhétorique

1e

(3) Grammaire et orthographe : revoir la grammaire, construction des phrases
(6) Littérature : genre poétique de mémoire.

Lettres, narrations et compositions. Poème de la Religion de mémoire.
Fables de La Fontaine (7e et 8e livres)

5e

3e, 2e
4e

6e
Classe Supérieure
Rhétorique

2e - Rhétorique

En quatrième classe, le programme de grammaire française correspond à celui de la basse classe de grammaire du Collège de jeunes gens. En troisième, il se situe, pour une part, au niveau de la classe moyenne de grammaire. Mais il introduit aussi à la littérature, par l'étude du genre épistolaire qui n'est abordée qu'en classe d'humanités dans le plan d'études de l'Argentière.

En seconde, le niveau de la classe de grammaire équivaut à celui de la classe moyenne de grammaire ; en première, à celui de la haute classe de grammaire. Par contre, le programme de littérature des classes de seconde et de première du pensionnat d'Amiens semble correspondre à celui de la classe d'humanités du Collège de l'Argentière. Y sont étudiés les genres historique et poétique ; y est assurée une introduction au genre oratoire  276 .

Quant aux Fables de La Fontaine, globalement et pour l'ensemble du cursus, elles correspondent à celles qui sont apprises dans les basses classes de grammaire, chez les garçons. Les premiers livres, les Fables d'Esope et de Phèdre traduites d'une façon poétique, sont très courts. Ils s'adressent surtout aux enfants.

Mais si l'on en juge par le programme de littérature de la classe de première, exposé au Programme des Différents Exercices de 1805, les "Belles Lettres" ne sont pas détachées de la culture gréco-latine. L'accès aux auteurs de l'Antiquité se fait par le biais de traductions. En guise d'illustration, voici quelques exemples :

En classe supérieure, l'étude de la rhétorique  277 reprend les différents articles du programme du Collège de l'Argentière : De l'Invention oratoire ; De la Disposition oratoire ; De l'Elocution oratoire ; De l'Action 278 . Le Cours d'études du pensionnat d'Amiens est donc dans la ligne du cycle d'humanités de la Ratio studiorum, selon le choix fait par Ignace de Loyola : « Les Lettres qui préparent à tout et tiennent lieu de tout, excellent à former l'orateur latin et à lui donner cette maîtrise du verbe "éternel et divin" qui paraît alors aussi indispensable au théologien qu'à celui qu'on devait nommer plus tard l'honnête homme »  279 . Comme au Collège-Séminaire de l'Argentière, l'étude des Lettres est placée au principe d'organisation du plan d'études des jeunes demoiselles.

Mais il convient d'y distinguer les classes selon les appellations suivantes :

‘Basses classes : quatrième classe ; troisième classe.
Hautes classes : seconde classe ; première classe.’

Ces dénominations sont d'ailleurs utilisées par les enseignantes, bien que celle de hautes classes soit parfois remplacée par l'appellation de «  hautes sciences »  280 . D'après la classification d'O. Gréart, elles correspondent au cycle des Lycées, au début du XIXe siècle. L'Arrêté ministériel du 19 septembre 1809 présente un Cours d'études en six années. Les deux premières années sont appelées « années de Grammaire », les deux suivantes « années d'Humanités ». Vient ensuite la Rhétorique suivie de la Philosophie ou des Mathématiques transcendantes  281 .

Toutefois, dans les équivalences établies entre le programme du pensionnat d'Amiens et celui du Collège de l'Argentière, une différence notoire se signale. Pour les filles, la grammaire latine ne sert pas à marquer les « degrés » qui conduisent jusqu’à la rhétorique. C'est la langue française qui est « l'objet essentiel de l'enseignement et de la démarcation entre les classes ». Comment interpréter ce choix ? Est-ce là un signe de modernité ou un accommodement aux préjugés culturels ?

Il est difficile d’apprécier avec justesse quel motif a prévalu. Les deux ont dû fonctionner de pair. De Jean-Baptiste de la Salle à Condorcet, le choix de la langue vernaculaire, comme langue de base des apprentisssages, s’affirme selon une trajectoire continue  282 :

XVIIe siècle : J-B. de la Salle - Comenius - Oratoriens - Port-Royal - Fleury, Traité du choix et de la méthode des études ;

XVIIIe siècle : Rollin, Traité des Etudes - Les Encyclopédistes -La Chalotais, Essai d’éducation nationale ; Condorcet et plans d’études de la Constituante.

Pour l’ensemble de ces pédagogues «  apprendre le latin avant la langue maternelle, c’est vouloir monter à cheval avant de savoir marcher ». Le fondateur des Frères des écoles chrétiennes détrône la priorité séculaire accordée au latin, dans l’apprentissage des langues. Jusqu’au XVIIe siècle, l’initiation à la lecture se faisait par le latin, même dans les petites écoles. Ce qui permettait de suivre les offices religieux et, également, d’accèder à une solide formation religieuse, rendue nécessaire par la Contre-Réforme. La formation doctrinale était un moyen privilégié pour combattre les « hérétiques », lutter contre leurs polémiques et limiter leur influence. De plus, pour être admis dans un collège, savoir lire le latin était le minimum requis. Mais « parce que La Salle s’efforce d’instruire surtout les enfants de familles pauvres qui ne les enverront, du moins pour la grande majorité, jamais en aucun collège, et parce qu’il ne vise pas à former de jeunes enfants de chœur, il bouleverse la tradition et initie les élèves à la lecture du français avant de leur apprendre à lire le Psautier latin. Il publie à cette fin en 1698 un Syllabaire français dans lequel ce ne sont plus le Pater, l’Ave, le Credo, le Confiteor qu’il s’agit de savoir lire, mais toutes sortes de syllabes et de mots composés selon les règles d’un Traité de prononciation française auquel renvoie sa Conduite des écoles »  283 . Ce choix de la langue maternelle est donc déterminé par un souci d’adaptation aux conditions sociales des enfants, par la nécessité de n’engager que de courtes études avant un travail professionnel. Pour une population scolaire diversifiée, Ch. Rollin commence aussi l’étude des principes en langue vernaculaire. Quant à Condorcet, il tranfère l’étude du latin au niveau du collège, l’enseignement primaire devant se faire en français. Le programme de littérature des demoiselles des pensionnats du Sacré-Cœur s’inscrit dans ce courant, aux différents ténors.

Toutefois, dans cette adaptation à la modernité, il ne faut pas écarter la contrainte du préjugé social que, par son autorité, Rollin a pu contribuer à perpétuer. En effet, à la question : «  l'étude de la langue latine convient-elle aux filles ? », l’auteur du Traité des Etudes répond négativement en s’appuyant, tout d’abord, sur le dessein providentiel de Dieu.« Le sexe par lui-même ne met point de différences dans les esprits. On a vu des femmes réussir dans les sciences autant que les hommes. Mais ce n'est point sur ce principe que la question dont il s'agit doit être décidée. Le monde n'est point gouverné au hasard : les différents états qui le partagent ne sont point abandonnés à notre caprice. Il y a une Providence qui règle les conditions, et qui assigne à chacun des devoirs ». A cet argument théologique que nul n'oserait alors contredire, se joint une conception éducative ordonnée aux futures fonctions sociales.

‘« Parmi les hommes, plusieurs sont destinés à des emplois qui demandent une certaine étendue de connaissances pour en bien remplir les fonctions. Et comme les langues grecque et latine ouvrent l'entrée à toutes les sciences et en sont comme la clef, voilà pourquoi on les fait apprendre à ceux des jeunes gens que l'on prévoit devoir être un jour appelés aux emplois où ces connaissances sont nécessaires.
Il n'en est pas ainsi des femmes, ajoute Rollin. Elles ne sont point destinées à instruire les peuples, à gouverner les Etats, à faire la guerre, à rendre la justice, à plaider des causes, à exercer la médecine. Leur partage est renfermé dans l'intérieur de la maison, et se borne à des fonctions non moins utiles, mais moins laborieuses, et plus conformes à la douceur de leur caractère, à la délicatesse de leur complexion, et à leur inclination naturelle. Il faut bien que ce partage de fonctions entre les hommes et les femmes soit fondé dans la nature, puisqu'il est le même dans tous les temps et dans tous les pays. Il est vrai que l'histoire nous montre des femmes qui ont excellé dans le métier de la guerre, dans le gouvernement des Etats, dans l'étude des sciences : mais ces exemples sont rares, et ne doivent être regardés que comme des exceptions qui, loin de détruire la règle générale, ne servent qu'à la confirmer »  284 . ’

Cette argumentation et la vision du monde qui la sous-tend, continuent à faire loi dans la première moitié du XIXe siècle. Les préjugés ancestraux et le statut social de la femme déterminent le choix des matières au programme. « Les filles constituent un domaine séparé qu'on se soucie de spécifier, constate Françoise Mayeur. Dans la hiérarchie des besoins reconnus et des frais consentis, elles passent toujours après les garçons. Beaucoup d'ouvrages de pédagogie sont rédigés de telle sorte qu'on pourrait croire que les filles n'existent pas (...). Dans la mesure où il existe pour elles des manuels scolaires, on en abrège le contenu à la mesure des demoiselles »  285 . Un règlement, édicté le 7 mars 1837 pour le département de la Seine, en fait foi  286 . L'enseignement dispensé dans les institutions féminines n’intègre pas l’enseignement de la rhétorique, encore moins les premiers éléments de physique. « La tradition est là, si contraignante qu'elle semble aller de soi : les filles ne doivent avoir accès ni au latin, ni à la philosophie,jugée dangereuse pour leur modestie et pour le développement de leur esprit »  287 . Une telle discrimination persiste donc, trente ans après l’élaboration du Programme de 1805 de la Maison d’Amiens.

Ce fait souligne le caractère novateur du premier plan d’études de la Société du Sacré-Cœur. Le choix de la langue française, comme objet essentiel de division des classes du pensionnat d'Amiens, peut être considéré comme adaptation «  à la mesure des demoiselles » ou à la mentalité de l’époque. Qu’importe. La véritable ouvertue à la modernité est d’avoir opté pour une initiation à la rhétorique et à la philosophie. Une telle décision dénote une certaine audace, en ce début de XIXe siècle. Pour pouvoir affirmer que le modèle éducatif du plan d'études de la Maison d'Amiens est celui de la Ratio studiorum, un dernier élément reste à vérifier : la manière de procéder en classe.

Notes
269.

Le chapitre II du Plan d'Etude provisoire à l’usage de la maison d’Amiens, de 1804, avait comme libellé : "l'admission dans les classes" , qui devient en 1810 : "objet essentiel de l'enseignement et démarcation des classes".

270.

Plan d'Etudes de 1808 du Collège de l’Argentière, Article de la Rhétorique, p 26.

271.

F. de Dainville, L'ordre des études, idem, p. 85.

272.

Ibidem, p. 26.

273.

J-N. Loriquet, Plan d'Etudes de 1808 pour le Collège-Séminaire de l'Argentière Article de la Rhétorique, p 27.

274.

J-N. Loriquet, Plan d’Etude provisoire à l'usage de la Maison d'Amiens, p. 26.

275.

Voir annexe 1, p. 386.

276.

Programme des différents Exercices 1805, Annexe 2, p. 416-417.

277.

Ibidem. p. 417.

278.

N. Loriquet, Plan d'Etudes du Collège-Séminaire de l’Argentière, Article de la Rhétorique, p.31.

279.

F de Dainville, La naissance de l'humanisme moderne, p. 24.

280.

G. Deshayes, Notes autographes, p. 10.

281.

O. Greart, Education et Instruction, Tome 2, Annexe n°1, p. 246 -247.

282.

O. Gréart présente cette évolution : Education et instruction, Tome II, Paris, Hachette, 1887, p. 22-47.

283.

Yves Poutet, Genèse et caractéristiques de la pédagogie lasalllienne, Ed. Don Bosco, Collection « Sciences de l’éducation » dirigée par Guy Avanzini, Paris, 1995, p. 169-170.

284.

Rollin, Traité des Etudes, Tome I, Livre premier, chapitre II, De l'éducation des filles, p. 75.

285.

F. Mayeur, L'Education des filles au XIXe siècle, p. 8.

286.

« Lorsqu’il ne s’agit plus de l’instruction populaire, mais de l’éducation des jeunes filles des classes moyennes et aisées, les établissements, tous privés, font l’objet de règlements particuliers. Celui qui les résume tous et qui est comme leur charte, édicé le 7 mars 1837, distingue deux types d’établissements autres que primaires pour les filles. Les pensions sont les établisements d’ordre « inférieur », tandis que les « institutions », d’ordre « supérieur », non contentes de donner les rudiments de l’instruction, enseignent « les éléments et l’histoire de la litérature française, avec des exercices de grammaire et de style, la géographie ancienne, l’histoire ancienne et moderne, les éléments de la cosmographie. (...) Le réglement de 1837, au reste, n’est valable que pour la Seine : en 1842, y sont donc assujettis les 339 institutions et pensions laïques et trente établissements congréganistes », Histoire mondiale de l'éducation, chapitre III, Origines, utopies et principes, La ségrégation des filles, p. 135.

287.

Et l’historien d’ajouter : « On le voit, cette instruction "supérieure" des filles aurait l'ambition d'être "secondaire", c'est le mot qu'on commence alors à employer, et pourrait en somme l'être, si précisément, dans le même temps, l'enseignement secondaire des garçons n'avait un tout autre contenu, puisque fondé sur les humanités, la rhétorique, et couronné par la philosophie »,idem., p. 135.