Du neuf et de l’ancien

De fait, selon un choix diversifié de style éducatif, plusieurs Congrégations féminines érigées au moment de la Contre-Réforme ont opté pour le modèle pédagogique de la Ratio studiorum. Car le mode de Paris, adopté par la Compagnie de Jésus, se décline en un certain nombre de règles qui concernent autant la direction d'un établissement que l'organisation du cursus scolaire et le déroulement d'une classe 321 . Et la codification de ces différents paramètres se retrouve dans les projets éducatifs de la Compagnie de Notre-Dame  322 , de la Compagnie Sainte-Ursule 323 et de la Congrégation Notre-Dame 324 .

Si le public auquel ces Instituts s’adressent, présente une certaine diversité et répond à des enjeux sociétaires quelque peu différents, plusieurs invariants sont communs dans la manière de procéder à l’éducation des filles, au moment de la réforme catholique. La forte autorité des directrices se retrouve dans chaque Institut. Le règlement des pensionnaires l’exprime de façon analogue, quel que soit l’Institut, aux articles suivants :

* admission des élèves ;

* registres des classes ;

* surveillances des livres ;

* obéissance requise de la part des élèves ;

* lecture du règlement aux pensionnaires, une ou deux fois par an.

Mais aussi et surtout, parmi ces invariants, se trouvent les principes organisateurs des plans d’études de J-N. Loriquet.

Abordons chacun de ces paramètres, à l’aide de tableaux comparatifs. Et, tout d’abord, « la distribution du temps sagement ménagée ».

Compagnie
Sainte -Ursule
XIII. De l’ordre que les pensionnaires doivent garder. & II. De leurs exercices.
XIV. L’ordre que les pensionnaires doivent garder aux jours extraordinaires  325 ..

Compagnie
de
Notre-Dame

« Que toutes obéissent à leurs Maistresses ou Prefetes, et gardent exactement l'ordre et la distribution du temps qui leur sera assigné à icelles, tant pour leurs Oraisons, que pour leurs leçons, coutures et autres exercices, et soient promptes et obéissantes à tous les sons de la cloche en quelque lieu qu'elle les appelle »  326 .

Congrégation
Notre-Dame

Chapitre XXIV. De l’ordre et distribution du temps de toute la journée 327 .

Sans entrer dans une analyse des horaires, cette représentation indique la présence du libellé, utilisé au plan d’étudesde la Société du Sacré-Cœur, dans deux corpus sur trois : ceux de la Compagnie de Notre-Dame et des Chanoinesses de Saint-Augustin. En est-il de même pour le principe de division des classes ?


Compagnie
de
Sainte Ursule

« En chaque monastère, les pensionnaires seront séparées, selon leur âge et capacité, en autant de classes que le nombre le requerra : n’en mettant au plus que dix-huit ou vingt à chaque classe : si ce n’étoit qu’il fut nécessaire d’y en laisser davantage pour quelque temps »  328 .

Compagnie
de
Notre-Dame

« Il y aura pour le moins deux classes en chaque Maison ou Collège de Notre Dame, et quatre pour le plus : mais plus commodément trois. La première, de lecture (...) La seconde, d’escriture (...) La troisième de couture (...) La quatrième, d’ouvrages »  329 .

Congrégation
Notre-Dame

« Pour procéder en tout cecy avec plus d’ordre, de profit et de facilité, toute l’école se divisera en trois classes.
En la première seront les écolières qui lisent ès Registres, et autres papiers et lettres écrites à la main.
En la deuxième, celles qui apprennent à lire ès livres imprimés, et y sont déjà quelque peu avancées.
En la troisième, les petites abécédaires qui commencent à connaître leurs lettres, et à conjoindre les syllabes ensemble, et prononcer les mots »  330

A première vue, seule la Congrégation Notre-Dame adopte le principe de gradation selon la Ratio studiorum. La division des classes est déterminée par le niveau de lecturequi, seul, permet l’accès aux autres apprentissages   331 . « Les écolières de la première et de la deuxième classe, qui voudront apprendre à écrire, y seront instruites »  332 . De même, « les leçons de l’orthographe, et du chiffre, et des jets, se feront seulement pour les plus avancées de la première classe »  333 . De plus, sur ce point, la non acquisition des prières ou du catéchisme n’est pas pertinente. « Si quelqu’une de celles qui commencent de venir à l’école est mise en la première classe ne sachant les prières, ou le catéchisme, ou les deux, la Mère Intendante donnera ordre qu’elle les étudie diligemment, ou qu’elle soit envoyée par la Maîtresse en l’une des deux autres classes, selon sa capacité, aux heures que les prières et le catéchisme s’y font réciter » 334 . Ce qui souligne la priorité accordée à la division des classes par le niveau de lecture.

Or, d’après F. Soury-Lavergne, le même choix est fait par la Compagnie de Notre-Dame : « Le critère appliqué pour cette division n’avait rien à voir avec l’âge des élèves, mais se basait plutôt sur le degré de connaissance dont celles-ci étaient capables. Le procédé était cependant assez nouveau puisque le Moyen-Age avait réuni tous les écoliers dans un unique auditoire. (...) Jeanne de Lestonnac adapta donc aux filles une organisation déjà connue des jésuites comme des protestants et des collèges universitaires de l’époque »  335 . Mais aux monastères de Sainte-Ursule, le principe de division ne semble pas correspondre à celui de la Ratio studiorum. Il conjugue, sans les spécifier, les capacités avec l’âge et le nombre d’élèves 336 .

Cette règle d’admission dans les classes s’accompagne du paramètre-clé : l’ordre et la distribution du temps des exercices. La procédure comprend quatre exercices : la récitation, la répétition de la dernière leçon, l’explication et le devoir. Elle apparaît au tableau de l’horaire des classes de la Compagnie de Notre-Dame  337 . En voici la représentation :

Exercice du matin Exercice du soir
Récitation
La leçon est montrée.
Lecture- Ecriture- Couture ou Ouvrages.
Catéchisme
Civilité et avis.
Antienne à Notre-Dame.

Récitation
Leçons variées.
Lecture- Ecriture- Couture ou Ouvrages.
Explication du travail à faire pour le lendemain.
Antienne à Notre-Dame.

Le déroulement de la classe, pour les pensionnaires, correspond à celui du plan d’Etude provisoire à l’usage de la Maison d’Amiens  338  : à la récitation fait suite la leçon après laquelle est donné le devoir à faire en étude.La règle 16 de la Formule des classes stipule l’usage de la répétition hebdomadaire  339 . F. Soury-Lavergne précise qu’en 1642, «  un court chapitre introduisant l’expression De la manière et ordre d’enseigner » a été joint aux Constitutions de la Compagnie de Nostre-Dame  340 . J. de Lestonnac ayant, comme P. Fourier, bénéficié de cette méthode dans sa formation initiale  341 , était en mesure d’en apprécier l’efficacité.

Pour les écolières de Lorraine, Pierre Fourier n’hésite pas à consacrer un chapitre entier des Constitutions à l’exposé de « l'ordre et distribution des heures, et des exercices durant le temps des classes »  342 . En voici une représentation synthétique :

classe du matin classe du soir
distribution du temps ordre des exercices distribution du temps ordre des exercices
première demi-heure récitation des prières première demi-heure récitation des leçons
deuxième demi-heure écriture deuxième demi-heure orthographe ou arithmétique 
troisième demi-heure travail manuel troisième demi-heure ouvrages
quatrième demi-heure instruction quatrième demi-heure orthographe ou arithmétique 

L’une des caractéristiques de la pédagogie de ce novateur tient également au fait que la même organisation des études préside aux classes des écolières comme à celles des pensionnaires  343 .

Mais à la Congrégation des Ursulines de Paris, cette manière de procéder n’est appliquée qu’à la didactique de la religion. L’ordo s’y décline en quatre règles :

«  règle 1. La classe commence par la récitation du catéchisme. Les élèves sont interrogées par une de leurs compagnes, désignée par la Maîtresse à cet effet. La mémorisation ne suffit pas. Quelques questions sont posées «  pour voir si elles comprennent ce qu’elles disent, sinon ( il est recommandé de ) leur en donner l’intelligence » . Un quart d’heure est employé à ce premier exercice.

règle 2. Lui succède la répétition de la dernière leçon. Là encore, la compréhension est vérifiée : «  On fera ensuite répéter ce qui a été dit au dernier Catéchisme, changeant quelquefois les termes des demandes, pour affermir davantage les Pensionnaires dans la connoissance de ce qu’on leur a enseigné ; et qu’elles ne retiennent pas seulement par mémoire, mais comprennent bien ce qu’elles ont retenu ».

règle 3.«  la répétition faite, on poursuivra la matière commencée, qu’il faudra traiter avec ordre, distinction, brièveté: et la dire autant qu’on pourra, historialement : principalement aux Pensionnaires qui sont encore peu instruites, ou qui ont peine à concevoir. Pour les matières qui ne peuvent être traitées historialement comme les vertus théologales, les sacrements, etc.., on se servira de comparaisons familières, et conformes à leur capacité ».

règle 4. Il est conseillé de solliciter certains sentiments religieux : la reconnaissance envers le Créateur, la crainte de Dieu et l’amour du Christ, selon le sujet traité. A la suite de quoi, l’élève est invitée à «  la pratique de ce que l’on enseigne »  344 . Si la leçon dure environ trois quarts d’heure, la trajectoire consiste à passer de l’enseignement à la pratique des vertus théologales  345 . Ce qui permet de réaliser la visée éducative  346 : «  faire de la religion une vie »  347

Sous des formes variées, l'émulation est également de mise dans ces monastères éducateurs. L’utilisation du système des «  bandes » est commune aux écoles de la Compagnie de Notre-Dame et des Chanoinesses de Saint-Augustin. De même pourles examens et les promotions. Quant à l'organisation de la classe par dizaines, selon le modèle jésuite, elle est choisie par J. de Lestonnac et apparaît aux règles 12 à 14 de la Formule des classes  348 .

L’ensemble de ces moyens ne sont pas retenus au XIXe siècle par la Société du Sacré-Cœur. Est maintenu le système de l’émule, comme l’indique l’article sur les récompenses ordinaires du Règlement général des pensionnaires : «  Dans les moyens d’émulation,quand il y aura lutte entre les élèves, l’émule victorieuse gagne des points aux dépens de l’émule vaincue ». D’autres formes sont valorisées : les charges honorifiques et les prix. Le style éducatif fait constamment appel à la responsabilité, en particulier de la part des aînées. Le règlement des pensionnaires donne l’image d’une communauté éducative où les rôles d’animation, de contrôle et d’exhortation spirituelle sont distribués aux élèves, dans une étroite concertation avec les éducatrices. Les rôles, répartis chaque trimestre, sont déterminés dans des règlements particuliers. Ce qui permet la participation du plus grand nombre. L’initiative est sollicitée en divers domaines : le chant, la bibliothèque, la sacristie, les jeux, l’ordre du réfectoire, de la classe ou de l’étude.

La règle qui préside au choix de ces nominations est caractéristique du type d’éducation mis en place : « ces charges sont confiées aux plus sages et aux plus avancées, et on choisit plus volontiers celles qui joignent l’intelligence à la fidélité »  349 . Celles qui concernent l’école des pauvres, « administratrice, secrétaire ou trésorière », revêtent une importance particulière signifiée par un règlement spécifique. Les prix communs à toutes les classes sont ceux de sagesse et de succès, d’application et d’excellence. Pour tous, l’objectif est de « de récompenser le mérite et d’exciter une noble émulation entre les élèves »  350 .

Au modus parisiensis, Ignace de Loyola avait ajouté une forte instruction religieuse, en vue de former des chrétiens engagés. Cette option se retrouve dans les projets éducatifs des couvents de la Contre-Réforme, ayant un but commun : lutter contre le courant « hérétique ». L’enjeu est ecclésial. «  La femme doit être enseignée parce qu’elle est enseignante. Ce postulat partagé par l’Eglise post-tridentine est le fondement même de l’effort de scolarisation féminine qui fait éclore les Congrégations enseignantes et les petites écoles »  351 . Ainsi, J. de Lestonnac projette-t-elle la création d’un Ordre qui «  instruira les filles chrétiennes des vérités et des maximes de la foi contre tous les artifices des hérétiques »  352 . Il en est de même pour Angèle de Mérici : l’instruction des petites filles séculières a pour but de les rendre imperméables, tel un roc, aux assauts de la polémique protestante  353 . Cette priorité est d’ailleurs explicitée de manière défensive : «  Les Religieuses Ursulines se souviendront que la Doctrine Chrétienne et les bonnes mœurs sont les premières et principales choses qu’elles doivent enseigner, se tenant simplement au texte du catéchisme, sans y mêler aucuns discours ni questions recherchées, réprimant la curiosité des esprits, pour les accoutumer à traiter les choses divines avec respect et les rendre plus humbles et plus soumises à la simple croyance de notre sainte Foy » 354 . Pour la Congrégation Notre-Dame, le Règlement provisionnel exprime le même projet, en des termes adaptés à la population visée  355  : « dresser des écoles publiques et y enseigner gratuitement les filles à lire et écrire, à besogner de l’aiguille, et l’instruction chrétienne en tâchant selon leur portée et la nôtre leur faire entendre le catéchisme, et les incitant à la piété et dévotion et surtout à bien obéir leurs pères et mères, à fréquenter dignement les sacremens de confession et de la très sainte Eucharistie, à examiner leur conscience, à fuir toute sorte de vices et péchés et embrasser la vertu selon l’état, âge et capacité de chacune d’elles ». Comme le souligne Ozouf, « c'est l'ancienne société dans ses profondeurs qui est demandeuse d'écoles ; c'est elle qui a valorisé l'instruction, elle qui a effectué ce surinvestissement scolaire qu'on a cru longtemps caractéristique du XIX e siècle français, mais qui lui est antérieur. Tout a commencé dans les villes aux XVIe et XVIIe siècles, avec le grand mouvement de fondations scolaires, avec la multiplication des legs pieux destinés à l'entretien d'une école, avec l'effort des communautés protestantes, puis des sociétés de la Contre-Réforme militante pour développer l'instruction du peuple, et notamment des plus pauvres »  356 .

Au regard d’un même but, la priorité accordée à l’éducation religieuse est donc commune aux projets éducatifs de J. de Lestonnac, d’Angèle de Mérici et d’Alix Leclerc. Deux cent ans après, elle est reprise par Sophie Barat en vue de « refaire dans les âmes les fondements solides de la Foi »  357 . Et l'importance accordée à la préparation de la première Communion, qui se signale aux Journaux des pensionnats de la Société du Sacré-Cœur, en particulier à celui de Paris, ne fait que prolonger cette longue tradition ignatienne. Elle est un moyen choisi pour répondre au défi ecclésial du moment : hier, l’hérésie ; aujourd’hui, l’impiété.

Mais si ce choix est partagé par les fondatrices des monastères éducateurs du XVIIe siècle, des orientations institutionnelles spécifient chaque style éducatif. Les visées de la Compagnie de Sainte-Ursule déterminent deux priorités : la formation catéchétique et les apprentissages susceptibles de qualifier une maîtresse de maison. L’importance textuelle des règles relatives à la préparation aux sacrements  358 . est significative : 61 règles pour les pensionnaires  359 , 13 pour les écolières  360 . Les controverses animées entre protestants et catholiques appelaient «  la nécessité d’instruire solidement les enfants de la doctrine catholique et très particulièrement de celle qui concerne les sacrements ». Un événement catéchétique y concourt : l'inauguration de la première communion au début du XVIIe siècle  361 . Cet enseignement doctrinal est d’un niveau élémentaire, si l’on en juge par les ouvrages à l’usage des Maîtresses : «  le catéchisme romain, l’Instruction du Chrétien du Cardinal de Richelieu, de Bellarmin, du Père Bonefons, et semblables, sans s’attacher aux mots, ni à l’ordre. Mais elles y prendront seulement ce qui pourra les accommoder, selon la capacité de leurs Pensionnaires »  362 . La visée sociale de la Compagnie de Sainte-Ursule détermine aussi des priorités dans les apprentissages et leurs didactiques :

- l’écriture est codifiée en sept pages 363 .

- les ouvrages manuels sont très développés : couture, canevas, tapisseries, broderies.

Ce programme est commandé par les visées des monastères de Sainte-Ursule : former des mères de famille aptes à pourvoir aux soins de la maisonnée et à témoigner de l’Evangile dans la vie quotidienne.

La Compagnie de Notre-Dame s’adresse davantage au milieu aristocratique. Elle vise à préparer des femmes plus engagées, «  des chrétiennes capables de défendre leur foi et de la transmettre aussi bien par la parole que par leur témoignage ». Il importe donc de former à la réfutation des controverses hérétiques. D’où le choix du modèle ignatien. Le fait d’avoir pu établir un tableau comparatif entre la Ratio studiorum et l’enseignement des Collèges de la Compagnie de Notre-Dame, «  laisse entendre qu’on a constamment cherché à transposer au niveau des filles ce que réalisait la progression des études des garçons»  364 , estime F. Soury-Lavergne. Selon cette visée éducative, le programme comprend : l’instruction religieuse  365 , « le calcul, le déchiffrage des contrats, la lecture de livres variés » 366   et la « Civilité » 367 Et la vertu privilégiée dans cette formation est l’honnêteté. Ce terme est à entendre selon l’acception que lui donne O. Gréart : « être capable de discourir et de disserter sur une pensée morale, de composer une lettre ou de soutenir une conversation en termes de choix » 368 . Pour cela, les Quatrains de Pibrac et de Mathieu constituent un outil pédagogique adapté « à la mesure des demoiselles ». Ils transmettent un certain nombre de références sur l’histoire de l’humanité, servent de base à une culture générale, exposent ce qui contribue à faciliter « la relation entre les hommes » 369 . En bref, ils communiquent certains principes préparant à une vie sociale engagée. La lecture de contrats, registres ou manuscrits, au programme des pensionnaires, poursuit le même objectif : « L’habileté à s’y mouvoir ne permettait pas seulement le respect des droits des autres, elle prémunissait aussi les roueries dont toute personne mal informée risquait d’être victime » 370 .

Former des démultiplicateurs qui agiront sur leur environnement social, est une visée commune à Jeanne de Lestonnac et Alix Leclerc, même si les deux Ordres s’adressent à des jeunes filles de milieux sociaux différents. Au Règlement provisionnel de la Congrégation Notre-Dame, ce projet est spécifié à plusieurs reprises : « Par le moyen d’une bonne instruction diligente et fidelle, sera donné à tout cecy, et la paix, le repos, l’obéissance et crainte de Dieu mises par toutes les maisons èsquelles commanderont cy-après des femmes auparavant dressées en ces écoles.(...)

A lire et écrire, pour contenter les pères et les mères qui désirent cela en leurs enfans et pour dresser plusieurs maîtresses des externes qui pourront par après aller ouvrir de petites écoles ès villages et moindres lieux ou ès bourgs, et même ès villes, pour y enseigner la piété et autres choses qu’elles auront apprises sous les nôtres, qu’elles pourront imiter en méthode et dévotion. Et par ce moyen sera instruite la jeunesse partout»  371 . Dans les limites territoriales, l’extension envisagée est maximale.

Plusieurs invariants, présents au projet éducatif fondateur de la Société du Sacré-Cœur, semblent donc hérités de la Compagnie de Notre-Dame et de la Congrégation Notre-Dame : le principe de division des classes, l’ordre et la distribution du temps des exercices et la visée sociale qui consiste à préparer des femmes capables d’agir sur leur environnement et de le transformer.

Un autre indice porte à croire que le traité éducatif des écolières de Lorraine a pu servir de modèle au plan d’Etude provisoire à l’usage de la Maison d’Amiens. En effet, les deux textes présentent une structure analogue. La page suivante présente la représentation de ces correspondances.

Congrégation Notre-Dame (1694) Plan d’Etude de la Maison d’Amiens (1804)
Les Vrayes Constitutions des Religieuses de la Congrégation Nostre-Dame
Introduction (aux trois paramètres )

Troisième partie

Ch. V.
De ce que l’on enseigne aux filles ès écoles externes.

Ch.I
art 1. Distribution du temps (cf. règlement)
art 2. Division des classes
art 3. Objet de l’enseignement dans chaque classe (5e, 4e, 3e, 1e, classe supérieure)

Ch. VI. De la méthode

Ch.II. De l’admission dans les classes

Ch. VII. De la façon d’enseigner et d’apprendre les prières

Ch.III. Distribution du temps dans chaque classe

Chap. VIII. Du catéchisme et de la doctrine chrétienne
 

Chap. IX. Des instructions chrétiennes
 

Chap. X. Des instructions civiques et morales
 


Ch.IV. De la récitation des leçons


Ch.V. De la correction des devoirs

Chap. XI. De la lecture

Ch.VI. Lecture

Chap. XII. De l’écriture

Ch.VI. Grammaire française et orthographe

Chap. XIII. De l’orthographe

Ch.VII. Arithmétique

Chap. XIV. De l’arithmétique

Ch.VIII. Histoire

Chap. XV. Des ouvrages manuels

Ch.IX. Géographie
 
Ch.X. Littérature

Chap. XVI. Des devoirs et comportements des Religieuses envers les écolières.


Chap. XVII. Des devoirs et comportements des écolières.
 

Chap. XVIII. De l’ordre et distribution des heures, et des exercices durant le temps des classes.
 

Chap. XIX. De la continuation de cette instruction gratuite dans tous les monastères.
 

Les objets d’enseignement varient. Mais la disposition du texte est semblable. Le chapitre VI, De la méthode, présente la règle d’admission dans une classe. La seule variation structurelle concerne la place du paramètre-clé : l’ordre des exercices et la distribution du temps dans une classe, mis en finale des didactiques. Mais cette manière de procéder a déjà été exposée au chapitre VII, intitulé De la façon d’enseigner et d’apprendre les prières. Cette récurrence assure l’unité du « traité éducatif des écolières », constitué par les chapitres V à XVIII et comparé au Plan d’Etude provisoire à l’usage de la Maison d’Amiens.

Il est fort vraisemblable que J-N. Loriquet se soit inspiré du traité de P. Fourier pour rédiger le premier plan d’études de la Société du Sacré-Cœur de Jésus. Un autre indice confirme cette hypothèse : la correspondance existant entre l’objectif final de la formation des écolières de la Congrégation Notre-Dame et celui du plan d’Etude de 1804. En voici la représentation :

Congrégation Notre-Dame (1694) Société du Sacré-Cœur (1804)
« Elles pourront lors, chacune selon sa capacité, (...) les plus avancées écrire quelques belles sentences ou prières, dans un petit livret, ou faire quelque autre chose aisée, profitable, et pieuse, pour se désennuier et s’avancer au bien toujours de plus en plus »  372 .
« Elle leur dira, spécialement aux plus savantes (mais sans trop les presser, et sans les ennuier) qu’elles se composent chacune quelque orthographe d’elles-mêmes, sur quelque sujet pieux, feignant, par exemple, d’adresser quelque prière à la Vierge Marie, ou à quelque saint ou sainte, et leur exposer leurs bons désirs et leurs necessités : ou bien d’écrire une petite missive à quelqu’une de leurs compagnes, pour l’exhorter à la confession, ou autres bonnes œuvres, ou pour la congratuler de quelque bien qu’elle aura fait, ou reçu, ou pour la consoler, ou la remercier, et pourront se former divers autres sujets qui sont de pratique et séants à des filles du monde » 373 .
« Dès la troisième classe, on exerce les élèves à traiter divers sujets de lettres, de temps en temps ; et un peu plus souvent à la seconde classe.
Dans la première classe, on continue à leur faire faire des lettres et on les exerce à traiter divers sujets de narration.
A la classe supérieure, on leur fait traiter par écrit et réciter de vive voix, de petits discours sur des sujets instructifs ou amusants, mais toujours propres à leur donner des pensées justes, nobles et religieuses »  374

Si le niveau de compétence est différent, la façon de concevoir les apprentissages est analogue. Ici et là, l’enseignement vise à rendre apte à communiquer d’une manière édifiante. Le plan d’éducation de Pierre Fourier a pu servir de maquette à l’élaboration du premier plan d’études de 1804.

Mais il reste que, entre les deux projets, la population visée est différente. La demande sociale qui détermine l’ouverture d’une maison de la Société du Sacré-Cœur est l’éducation des jeunes filles de milieu influent. Ce choix initial est ratifié au Conseil général de 1826. L’école des pauvres ne commande pas, sauf cas exceptionnels, une implantation alors que pour la Congrégation Notre-Dame, cette œuvre est considérée   375 comme « la pièce essentielle et principale » de l'Ordre. Le Règlement provisionnel   376 et les Constitutions de l’Ordre stipulent ce but institutionnel.En ce sens, le type de population à laquelle s’adresse de façon prioritaire la Société du Sacré-Cœur est plus proche de celui de Jeanne de Lestonnac que du projet d’Alix Leclercl  377 .

Toutefois, au pensionnat d’une maison du Sacré- Cœur est presque toujours jointe une école gratuite. L’un va rarement sans l’autre, cela, pour plusieurs raisons. La tradition vivante allègue volontiers le motif spirituel. Ce dernier est également présent aux règlements des monastères éducateurs  378 malgré les difficultés relatives à la clôture. Une spécificité se fait entendre au règlement des pensionnaires de la Société du Sacré-Cœur : une «  foi vive » est recommandée aux pensionnaires chargées des relations avec les écolières. En effet, cette vertu, sollicitée pour l’adoration eucharistique, l’est aussi pour percevoir ou contempler la présence du Christ dans le visage des pauvres : « L’administratrice et la trésorière des pauvres envisageront leurs fonctions auprès des pauvres comme étant le plus beau de leurs droits. Quel plus noble, quel plus doux privilège que d’être les dépositaires et les distributrices des bienfaits de leurs compagnes. C’est donc avec une foi vive qu’il faut qu’elles s’acquittent de leurs fonctions en regardant toujours dans la personne des pauvres la personne des pauvres la personne de Jésus-Christ et en se persuadant bien que les pauvres enfans qui leur sont confiées doivent être d’autant plus chères à leur zèle que Jésus-Christ les a toujours honorées de Sa prédilection »  379 .

A cette finalité spirituelle de la formation des demoiselles se joint celle de la justice sociale. Si la scolarité des pensionnaires contribue à subvenir aux frais de l’école, réciproquement, la proximité de l’école permet d’éveiller au sens social. Le règlement de l’école le stipule ainsi : «  on viendra s’il est possible au secours des plus pauvres  : on dirigera de ce côté-là la bonne volonté et la piété des pensionnaires » 380 . Et le règlement général du pensionnat réserve deux articles aux devoirs et services à rendre aux écolières le jour de leur première Communion à la paroisse et le jour de la distribution solennelle des prix de l’école, le 19 juillet. Les charges de « l’administratrice et de la trésorière des pauvres » ont un double objet : «  ménager toutes les ressources de l’instruction et de la piété pour le salut de leurs âmes et distribuer avec un saint empressement les largesses que leurs compagnes sont en usage de faire sur le faible produit de leurs travaux et de leurs économies ». Il ne s’agit donc pas uniquement d’éveiller au sens social mais de donner l’occasion de petites instructions spirituelles et morales. De tels « exercices » préparent à une vie chrétienne engagée. En ce sens, le style éducatif des pensionnats du Sacré-Cœur se situe dans la ligne du projet de Jeanne de Lestonnac. Mais la finalité missionnaire lui est propre. Elle s’exprime, de manière inédite, dans ces « règles particulières des administratrices et trésorières des pauvres » à demander « d’être les images vivantes » de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Et, par là même, à susciter chez leurs compagnes, « la compassion et le zèle » vis-à-vis des pauvres.

Ces quelques études comparatives permettent d’inscrire le projet éducatif des pensionnaires de la Société du Sacré-Cœur dans une longue tradition féminine ayant adopté le modèle pédagogique de la Ratio studiorum. Il semble, en effet, que ce soit l’apport conjugué des projets éducatifs de la Compagnie de Notre-Dame et des Chanoinesses de Saint-Augustin, qui ait servi de références à la première communauté éducative de la Société du Sacré-Cœur.Mais si le plan d’Etude provisoire à l’usage de la Maison d’Amiens a été composé sur le modèle du traité d’éducation de Pierre Fourier, en est-il de même pour le règlement de l’école des pauvres ?

Notes
321.

Voici une liste non exhaustive des paramètres institutionnels que codifient ces règles :

- horaires ;

- nombre et dénomination des classes ;

- stricte réglementation des disciplines ;

- division ou gradation des classes selon la capacité des élèves ;

- ordre et progression dans les études ;

- exigence de solides bases grammaticales ;

- fréquence des exercices scolaires, à côté des cours ;

- répétitions du samedi ;

- émulation, examens et promotions ;

- contrôle des étudiants par leurs maîtres ;

- forte autorité des supérieurs. Cf, Codina Mir, supra, idem,p. 140 à 150.

322.

La Compagnie Notre-Dame a été fondée par Jeanne de Lestonnac, en 1606, à Bordeaux.

323.

La Compagnie de Sainte Ursule est fondée à Brescia, par Angèle de Mérici, en 1535 ; la branche des Ursulines de Provence prend naissance à l’Isle-sur-Sorgue, en 1592.

324.

La Congrégation Notre-Dame, dite des Chanoinesses de Saint-Augustin, a été fondée par Alix Leclerc et Pierre Fourier, à Noël 1597, à Mattaincourt, en Lorraine.

325.

Règlemens des Religieuses Ursulines de la Congrégation de Paris, Livre premier, De ce qui concerne l’instruction des petites filles, Première partie, Des pensionnaires, XIII- XIV, p. 110-129.

326.

F. Soury-Lavergne, Chemin d'éducation sur les traces de Jeanne de Lestonnac, 1556-1640, Annexe n° 2, C.L.D., Rome, 1984, p. 361.

327.

Les vrayes Constitutions des Religieusees de la Congrégation de Notre-Dame, Troisième partie, Des pensionnaires, XXIV, Toul, 1694, p. 127.

328.

I, De l’ordre général des classes, 2., idem, p.4.

329.

Idem, Annexe n° 3, Formules des classes, Chap. III, règle 6., p. 363.

330.

Chapitre VI, idem, p. 19. 

331.

Cette règle est reprise pour les pensionnaires : «  Quel que soit le nombre des pensionnaires ; et quand bien elles seroient toutes logées et instruites dans une même chambre, et sous la conduite d’une seule Maîtresse, la Prefete les divisera comme en trois classes, et asssignera à l’une des trois chaque pensionnaire, après l’avoir examinée, et porter jugement de sa capacité », XXIII, De ce que l’on enseignera aux Pensionnaires, et de la Méthode qu’y tiendront les Prefetes et Maîtresses, idem, p. 124.

332.

Chapitre XII, ibidem, p. 55.

333.

Chapitre XIII, ibid., p. 57.

334.

Chapitre VI, ibid., p. 20.

335.

F. Soury- Lavergne, idem, p.235-236.

336.

Toutefois, dans la partie didactique, il est précisé que l’orthographe et le calcul sont enseignés dès que les élèves savent lire et écrire.

337.

F. Soury-Lavergne, ibid., p. 247.

338.

Il est à noter que l’appellation de « Maison » (et non celle de couvent ou de collège), a été utilisée par la Société du Sacré-Cœur pour désigner chaque institution éducative. Est-ce en référence avec la Compagnie de Notre-Dame ? Vraisemblablement.

339.

« 16. Une demi-heure ayant été employée en toutes les Classes, sauf celle de lecture, on apprendra l’écriture ou la couture, et doit-on bien prendre garde que ce qui a été appris ne s’oublie. C’est pourquoi il sera bon de répéter le samedi ce qu’on aura appris toute la semaine ». Ibid., p. 365.

340.

Ibid., p. 328.

341.

Vers l’âge de sept ans, chez son oncle et sa tante, les Bauregard, lui avait été dispensé un enseignement d’obédience janséniste dont certains éléments proviennent de la pédagogie des Frères de la Vie Commune.

342.

Les Vrayes Constitutions de la Congrégation Notre-Dame, Troisième partie, De l’instruction des filles séculières, XVIII De l'ordre et distribution des heures, et des exercices durant le temps des classes, ibid., p.85-89.

343.

ChapitreXXIII, De ce que l’on enseignera aux pensionnaires, et de la méthode qu’y tiendront les Prefetes et maîtresses, ibid., p. 122.

344.

Ibid., IV « De la manière dont les Maîtresses doivent instruire les pensionnaires aux choses de piété », p. 44-48.

345.

Cette façon de procéder est reprise au chapitre suivant, relatif à la préparation à la première Communion, libellé : « De l’ordre qu’il faut tenir à l’instruction » ibid., V, De la manière de disposer les Pensionnaires pour leur première Communion, et II, p. 61- 65.

346.

C’est au regard de cette visée que cette recommandation se comprend : « Elle fera tous les efforts pour porter davantage les pensionnaires à la piété, et à la vertu, qu’à la science, encore que l’un et l’autre soient nécesssaires : étant plus agréable à notre Seigneur, et plus utiles pour elles, d’être dévotes et vertueuses, que savantes » Ibid., V, De l’ordre qu’il faut tenir à l’instruction, règle 2, p. 61.

347.

Chantal Geudré, Catherine Ranqué, une éducatrice, p.261

348.

Ibid., p. 364.

349.

Règlement des pensionnats de la Société du Sacré-Cœur, seconde partie, règles particulières, art. 8, A.G.S-C., p. 53.

350.

Règlement des pensionnats de la Société du Sacré-Cœur, seconde partie, règles particulières, art. 8, A.G.S-C., p. 53.

351.

Chartier, Compère, Julia, L’Education en France, du XVI e au XVIII e siècle, Sedes, 1976, p. 232.

352.

J. Bouzonnie, Histoire de l’Ordre des Religieuses Filles de Notre-Dame, Tome I, Poitiers, 1697, p. 68, cité par F. Soury-Lavergne, idem, p 136.

353.

Chapitre VI, article 1, Les Constitutions des Religieuses Ursulines, de la Congrégation de Paris, A Paris, chez Louis Josse, 1705, p.27-28.

354.

Règlement des Religieuses Ursulines de la Congrégation de Paris, Livre premier, De ce qui concerne l’instruction des petites filles, Première partie, Des pensionnaires, VI et VIII. Chantal Gendré relate un bon nombre de situations où l’une ou l’autre ancienne élève ou future religieuse, a résisté aux polémiques protestantes. Catherine Ranquet, idem, p. 270.

355.

Extrait de quelques articles du règlement provisionnel que gardoient les Filles de la Congrégation Notre-Dame avant qu’elles fussent religieuses, Archives générales, Paris, p. 1.

356.

François Furet, Jacques Ozouf, Lire et écrire, Ed. de Minuit, 1977,p.77.

357.

Pauline Perdrau, Les Loisirs de l'Abbaye, Tome I, l’Idée primordiale de notre petite société, Rome, 1936, p. 423. Les Constitutions expriment ainsi ce but : « C’est donc la religion avant tout qui doit être la base et le terme de l’éducation qu’elles se proposent de donner, et par conséquent le premier objet d’enseignement », Constitutions de 1815, n° 176, Rome, 1987, p. 80.

358.

Ibidem p.258

359.

IV- V, Louis Josse, Paris, 1705, p. 44 à 74.

360.

Ibidem, Deuxième partie, Des Ecolières externes, III, Règlement des maîtresses des Ecolières externes, règles 12 à 20, p.162-165.

361.

Le journal et les registres du pensionnat du Sacré-Cœur de Paris présentent aussi cette priorité, par trop exclusive, de recevoir des élèves pour un court séjour, en vue de la préparation à la première Communion. Cela entraîne un manque de suivi dans la formation dont la fondatrice se plaint, dans ses correspondances.La directrice, E. de Gramont, a été formée à Amiens sous l’influence conjuguée de Sambucy de Saint-Estève et de Catherine de Charbonnel. Aussi, malgré son adhésion aux Constitutions de 1815, certaines de ses priorités éducatives resteront proches du modèle éducatif de Monistrol.

362.

Ibid;, IV, et I, Avis aux Maîtresses pour faire le catéchisme, règle 9, p. 48.

363.

Ibid., VI, De la Maîtresse de l’Ecriture, p. 74-81. Nota : Si Sambucy de St Estève a opté pour le modèle éducatif des Ursulines, l’on comprend pourquoi le plan d’études de 1810 intègre cet enseignement à l’article sur les didactiques.

364.

Ce que corroborent les choix faits au Réglement d’Albi. Ci-après, Le plan d’études est excellent, p. 189-190.

365.

« l’Exercice quotidien du matin et du soir, le Sommaire du Catéchisme, ou la petite Doctrine de Bellarmin, puis le Catéchisme entier, des Oraisons plus dévotes à Notre Seigneur, à Notre Dame, et aux saints, (...), les heures du Père Edmond ; le Manuel du Père Ribadeneyra, du P. Coton, et autres, les quatrains de Pybrac et de Mathieu » Annexe n° 3, Formule des classes, chap. III, Formule des Classes, Règle 15, ibid., p.365.

366.

F. Soury-Lavergne, ibid., p. 240.

367.

Le contenu de l’enseignement apparaît dans l’horaire des classes, ibid., p. 247.

368.

O. Gréart, supra, idem, p.31.

369.

Ibid., p. 227.

370.

Ibid., p. 229.

371.

Extrait de quelques articles du règlement provisionnel que gardoient les Filles de la Congrégation Notre-Dame avant qu’elles fussent religieuses, Archives générales, Paris, p. 1-2.

372.

Les vrayes Constitutions des Religieuses de la Congrégation de Nostre Dame, Troisième partie, De l’instruction des filles séculières, Des écolières externes, VI, Toul, 1694, p. 24

373.

Chapitre XIII, De l’orthographe, idem, p. 57.

374.

Ibid., p. 399.

375.

De ce fait, "tous les monastères de la Congrégation seront obligés de (la) maintenir à perpétuité". Et comme pour asseoir cette norme au caractère apparemment rédibitoire, la sensibilité des éducatrices est sollicitée. Les religieuses "seront obligés de maintenir à perpétuité cette instruction des filles seculieres, et l'estimer de la cherir, de la conserver, et l'orner ( ) : et ne jamais la delaisser, ou l'intermettre, ny permettre, ou consentir qu'elle soit délaissée, ou intermise..." Les vraies Constitutions, Chapitre XIX., De la continuation de cette instruction, p.89.

376.

« dresser des écoles publiques et y enseigner gratuitement les filles à lire et écrire, à besogner de l’aiguille, et l’instruction chrétienne (..) Et à cet exercice principalement avons-nous désiré nous employer, à raison du manquement, importante nécessité qui se retrouve en cette part en plusieurs endroits où la jeunesse est ignorante et corrompue en ses mœurs, adonnée à jurer, maudire, injurier, désobéir, dire et écouter des propos et chansons deshonnêtes etc. Pour de quoy détourner les filles et les rendre pleines de piété, obéissance et modestie, il est entièrement nécessaire et requis qu’elles soient instruites de bonne heure en toute diligence et fidélité », Extrait de quelques articles du règlement provisionnel, Congrégation Notre-Dame avant qu’elles fussent religieuses, Archives générales, Paris.

377.

Aussi, en 1919, ces propos sont un fidèle écho des textes primitifs : « Nous pûmes enfin le 17 octobre de cette année voir l’un de nos plus grands buts rempli : l’éducation des pauvres. Mille obstacles étaient venus jusque là déranger nos projets, et ce fut avec une grande joie de toute la maison que se fit l’ouverture des classes », Mémoires du Couvent des Oiseaux, 1919, Archives générales de la Congrégation Notre-Dame, p. 152.

378.

Les Mémoires du Couvent des Oiseaux, 1920, l’expriment en termes analogues à ceux de la Société du Sacré-Cœur : «  Trois jeunes novices travaillèrent avec la mère Saint-Pierre à instruire et à former le cœur de ces jeunes enfants, la portion chérie du troupeau de Jésus-Christ », idem, p. 152.

379.

Règlement général des pensionnats du Sacré-Cœur, A.G.S-C., 1820, p. 127.

380.

Constitutions et règles de la Société du Sacré-Cœur, Règlement de l’école des pauvres, règle 12, Paris, 1828, p. 93