A la mesure des escolières

Les quelques textes permettant de procéder à cette étude n’appartiennent pas à la période dite des commencements de l’Institut  381 , ils sont postérieurs à 1815. Le Règlement de l’Ecole des pauvres fait partie des Constitutions et règles de 1820. Les deux autres manuscrits, le règlement des orphelines  382 et le plan abrégé de l’école des pauvres ne sont pas datés. L’intitulé de celui-ci présente la même calligraphie que deux documents primitifs étudiés ci-dessus, les cahiers de Complimens et de Chansons, mais le matériau est différent. En voici la forme :

Plan abrégé de l’école des pauvres

La prière au Cœur de Jésus, rythmant les apprentissages du matin, le situe après 1815. Ce document permet d’affiner la comparaison avec les règlements scolaires des Ordres féminins de la Contre-Réforme et de saisir, d’une manière moins formelle que le texte des Constitutions, la vie des écolières. Constitué d’une quinzaine de pages, ilnormalise l’entrée et la sortie de l’école, la distribution du temps et l’ordre des exercices, le matin et le soir. Il précise la règle d’admission aux classes d’écriture et d’arithmétique, le déroulement des apprentissages scolaires et la méthode d’instruction du catéchisme. Il se termine par une suite de remarques et quatre sentences, ce qui équivaut à un petit règlement scolaire. Aussi servira-t-il de complément à l’étude du Règlement de l’école des pauvres. Ce dernier document fait l’objet d’un exposé de douze pages, situé entre les « règles de la maîtresse générale des pauvres » et celles des « maîtresses des pauvres ». Ilprésente l’organisation de l’école et son mode d’enseignement. En voici le sommaire :

Article 1er Composition de l’établissement
Composition de l’établissement
De la maîtresse générale
Sa conduite envers les enfants
Admission et renvoi des sujets
Ses rapports avec M.M. les curés
Conférences
Ses soins pour les maîtresses
Rendre compte à la Supérieure
Des maîtresses
10° Leur nombre
11° Des conductrices
12° Des enfans
13° Propreté des classes
   
Art. 2e De l’instruction qui sera donnée aux enfans
14° De l’instruction religieuse
15° Moyens de l’instruction religieuse
16° Confessions des enfans - Premières communions
17° Instructions des maîtresses
18° La messe
19° L’étude
20° Travail manuel
21° Jours de congé
22° Dimanches et fêtes
   
Art. 3e De la méthode d’instruction
23° Méthode d’instruction
24° Livres à l’usage des élèves et des maîtresses
25° Lecture et écriture
26° Arithmétique
  Des classes
27° Division des classes
28° Nombre des classes
29° Classe du matin
30° Classe du soir
31° Prières aux classes
32° Signal
33° Sorties
34° Tenue des classes
35° Livret
36° Punitions
37° Récompenses
38° Examens des 4 mois
39° Examens de la fin de l’année
40° Prix
41° Nombre des prix

L’organisation de l’école est sur le même modèle que le pensionnat. La maîtresse générale est chargée de l’admission des élèves et des relations avec les parents. Elle est garante de l’application des directives concernant les classes et la préparation aux sacrements, assure les instructions religieuses. Elle veille à la santé des institutrices, à la propreté de l’école, à la bonne tenue et à la moralité des élèves. Directrice de l’établissement, elle agit de concert avec la Supérieure locale et en collaboration avec les prêtres des paroisses. Les écolières restent toute la journée dans la maison, sauf la demi-journée de congé par semaine  383 .

La simplicité de l’arrivée des écolières tranche avec la complexité et les minuties des règles de clôture des monastères éducateurs. Et, surtout, le rituel d’accueil souligne l’identité institutionnelle. Matin et soir, après leur entrée dans la cour, les jeunes filles « avancent deux à deux en saluant le Christ placé au fond de l’école » et la prière du matin se termine par cette invocation :

‘«  Cœur de Jésus, donnez-moi pour partage
De vous aimer toujours et toujours davantage » 384

Cette prière vocale est reprise à d’autres moments de la journée et avant le départ. Elle s’adresse au Christ, alors qu’aux couvents des Ursulines, de la Compagnie de Notre-Dame ou des Chanoinesses de Saint-Augustin, l’objet de l’invocation a comme médiatrice Notre-Dame ou une sainte patronne.

Toutefois d’autres éléments gardent la marque des monastères éducateurs :

- la lecture de la prière du matin par l’élève désignée pour cet office au cours de la semaine, appelée «  l’hebdomadaire  » ;

- la durée des classes, le partage de l’effectif en deux bandes avançant aux places assignées ;

- l’alternance des exercices scolaires et du travail manuel.

Voici l’horaire quotidien ou « règlement de la journée » :

Matin Soir
7h15 Messe 12h00 Dîner
7h45 Déjeuner 12h30 Récréation avec ouvrages
8h30 Travail manuel 13h30 Chapelet, en deux bandes
9h00 Classes 14h00 Classes
10h30 Travail, en deux bandes 15h00 Instruction, en deux bandes
    16h00 Prière et départ avec les conductrices

La durée des classes est d’une heure le matin ainsi que le soir, une demi-heure d’instruction est ajoutée l’après-midi. Les écolières sont réparties en trois classes, selon le niveau de compétence en lecture :

‘« la première sera composée des grandes, c’est-à-dire des plus raisonnables, des plus âgées et des plus instruites. Pour y être admises, elles doivent savoir au moins tout le petit catéchisme, lire couramment et commencer à écrire ;
la seconde classe sera composée des enfans moins instruites, mais qui lisent un peu, assez pour apprendre le catéchisme ; ce seront les moyennes ;
la troisième classe enfin, des petites, comprendra tout le reste, et sera indubitablement la plus fatigante et la plus nombreuse »  385 .   ’

Ce critère de division correspond à celui du traité de Pierre Fourier. La classe du matin est réservée à la lecture pour les petites et les moyennes, à l’étude du catéchisme et de l’abrégé de l’Histoire sainte, pour les moyennes et les plus grandes. Quant au paramètre-clé, l’ordre et la distribution du temps des exercices, il n’est manifeste qu’au Plan abrégé de l’école des pauvres. Le règlement donne pour toute indication, à l’article III intitulé « la méthode d’instruction » : «  La voie la plus courte, la plus claire et la plus commune sera constamment employée pour l’instruction des enfants pauvres ». La maîtresse générale doit y veiller et ne jamais permettre d’innovations. Mais quelle est cette méthode qualifiée de « commune » ?

Le Plan abrégé expose ainsi le déroulement d’une classe  386  :

1°) répétition des leçons : « Après la prière, les enfants divisées en autant de cours qu’on le juge nécesssaire, suivant leur nombre et leur force, commencent la répétition des prières » ;

2°) leçon : « les enfants répétent alors, l’une après l’autre, les prières que la maîtresse leur enseigne elle-même de vive-voix, selon l’ordre indiqué dans le catalogue  387  ».

3°) les apprentissages scolaires succèdent à la leçon de catéchisme :

* 1/2 h. d’écriture ;

* 1/2 h. d’arithmétique ;

* 1/2 h. de lecture.

« Pour ce dernier exercice, on forme autant de cours que le nombre et le degré d’instruction des enfants le rend nécessaire. Si tous les cours de lecture ne peuvent se faire le matin, on en place dans l’après-midi ». La règle d’admission aux autres apprentissages est celle des monastères éducateurs : « On observe de n’admettre à l’écriture que celles qui lisent couramment et de n’enseigner l’arithmétique qu’à celles qui savent déjà écrire ».

Par rapport au traité de P. Fourier, la variation porte sur l’ordre des exercices dont l’application apparaît plus souple :

‘« On ne désigne pas d’une manière fixe l’heure de chacun de ces exercices, à cause des différentes occupations que peuvent avoir les maîtresses ; mais si l’écriture peut se faire immédiatement après la répétition des prières, cela évite des désagréments qui rendent toujours l’ordre plus ou moins difficile à conserver ». ’

La répétition hebdomadaire est également de mise : « le samedi, on fait la répétition de la prière qu’elles ont apprise dans la semaine. Cette répétition tient lieu de lecture et dure une demie-heure, en outre du temps qu’on lui consacre ordinairement ». Globalement, le plan abrégé confirme l’héritage. En est-il de même pour les didactiques ?

A en juger par les consignes du Plan abrégé, la méthode préconisée pour l’enseignement religieux est celle des questions-réponses, recommandée par la tradition :

‘« On fait un ou plusieurs cours d’instruction, selon les circonstances. Quand la maîtresse fait une question, l’enfant qu’elle interroge répond, la suivante répète, et ainsi de suite.’ ‘Les explication se font très brièvement, surtout dans les commencements. Souvent, on s’en tient à la lettre du catéchisme. Il faut cependant s’assurer par des demandes simples et claires si les enfants ont compris ce qu’elles répètent »  388 .’

Le catéchisme est à apprendre à la maison, pour celles qui savent lire. Pour les autres, l’exercice a lieu deux fois par semaine, sur le temps du cours. Pour toutes, la répétition générale a lieu le samedi.

Mais les règles 14 et 15 sur l’instruction religieuse présentent une spécificité. La règle 14 nomme le besoin des écolières, considéré comme prioritaire : « être fortifiées dès leur bas âge par l’étude et la pratique de notre sainte religion ». Cet objectif éducatif appelle des moyens appropriés, sollicitant l’imagination et la sensibilité, tels que «  des tableaux de religion, des images pieuses, des sentences et de saints cantiques ». La méthode s’adapte à l’objet : il s’agit de « faire connaître et goûter » la parole biblique. Et « les jeunes maîtresses s’étudieront à y ramener toutes leurs leçons et leurs entretiens, mais sans affectation, sans efforts, sans fatigue ». L’intériorisation et la mise en pratique sont donc sollicitées, de façon simple et familière. Dans ce climat institutionnel, la formation religieuse se réalise comme par osmose, de telle sorte que « nourries du lait le plus pur de la religion, les enfans pauvres deviennent chrétiennes avant de s’en être aperçu ».

Si ce langage n’est plus celui du XVIIe siècle, les intentions ne sont guère éloignées de celles de Pierre Fourier qui recommandait de ne pas ennuyer les enfants et de respecter leur rythme. Mais la manière de procéder a des accents bien ignatiens : il s’agit de « faire connaître et goûter » les mystères et les vérités de la foi chrétienne. Et pour l’instruction de l’après-midi, proportionnée à l’âge et à l’intelligence, la visée est de les voir «  croître insensiblement dans le Seigneur »ainsi que dans la pratique de la vertu. De même, lors de la préparation à la première Communion, l’instruction spirituelle doit viser à « toucher » et à « pénétrer plus avant dans leurs cœurs ». L’enjeu en est une expérience spirituelle qui puisse fonder une vie de foi, car de la retraite « dépendra peut-être pour la plupart des enfans le bonheur ou le malheur de toute leur vie »  389 .

La méthode de lecture n’est exposée qu’au Plan abrégé  : « Lorsque les enfants ne lisent encore que sur le tableau des lettres ou sur celui des syllabes, elles se placent devant, et la maîtresse leur montre les lettres avec une petite baguette. Elle désigne celle qui doit commencer la lecture ». Pour les autres, la lecture se fait sur l’un des livres au programme. « On ne fait jamais lire plus de sept lignes à chacune, souvent moins, pour passer brusquement à une autre enfant, afin de s’assurer que toutes lisent des yeux et prononcent tout bas.

Lorsqu’une enfant fait une faute de lecture, on fait reprendre le mot par une autre et ainsi de suite, jusqu’à ce que le mot soit bien lu. La maîtresse ne reprend elle-même que dans le cas où aucune des enfants ne saurait corriger la faute »  390 . Cette recommandation vise à maintenir l’émulation et l’attention.

Pour l’écriture, on « aura soin que les exemples qu’elles copieront ne contiennent rien que d’édifiant et d’instructif »  391 .

Selon les prescriptions du Règlement, le niveau du programme reste élémentaire, voire inférieur au projet éducatif de P. Fourier et d’Alix Leclerc. En voici une représentation :

  Constitutions de Nostre-Dame (XVIIe ) Constitutions du Sacré-Cœur
arithmétique « Les leçons de l’orthographe, et du chiffre, et des jets, se feront seulement pour les plus avancées de la première classe, non toutes trois ensemble, pour l’ordinaire ». (...)
On enseignera les règles de :
- division et de trois, aux élèves les plus avancées ;
- multiplication, aux deuxièmes ;
- soustractions, aux suivantes ;
- addition et connaissance de la valeur des figures ou chiffres, aux moindres.
« On  se bornera aux quatre règles pour les plus savantes, et aux deux premières pour le commun des enfans ; on en donnera des explications verbales sans leur mettre les livres entre les mains ;

orthographe

On y enseignera par règles générales : le nom et le genre, l’écriture des mots et les homonymes,la ponctuation et la prononciation.
« Elle leur donnera parfois pour orthographe, des formes de quittance, de récepissé, de parties pour marchandise vendue ou pour ouvrages faits, ou pour argent prêté, et pour diverses autres choses, qui se rencontrent tous les jours parmy les affaires du monde, et qui ont besoin de s’écrire, pour plus grande assurance. Elle leur montrera la façon d’écrire, article par article, distinct, de tirer les sommes de chacun, les mettre en somme grosse, et y observer au reste toutes autres circonstances requises.
Aucune fois, elles leur dira, spécialement aux plus savantes, (...) qu’elles se composent chacune quelque orthographe d’elles-mêmes, sur quelque sujet pieux (...), ou bien d’écrire une petite missive à leurs compagnes pour l’exhorter (...) ou pour la congratuler (...) ou pour la remercier, et pourront se former divers autres sujets qui sont de pratique et séants à des filles du monde ».

et pour les plus avancées,
quelque légère teinture d’orthographe, soit en leur faisant copier exactement des pièces d’écriture bien orthographiées, soit en leur expliquant verbalement les éléments les plus simples de la grammaire »
  392 .

Le contenu de l’enseignement des écolières du Sacré-Cœur paraît plus proche de celui des monastères de Sainte-Ursule, où l’enseignement reste rudimentaire, même si un avis, ajouté aux cinq règles de la Maîtresse d’Ecriture, ouvre à d’autres apprentissages  393 . Ce choix dans l’ordre des didactiques correspond à la finalité sociale de l’Ordre : concourir à l’ordre et à la stabilité sociale  394 . Pierre Fourier vise davantage, par l’instruction, la promotion des filles de condition modeste. A bien des égards, il est novateur  395 . Certes, pour tous les Instituts, le critère de choix des enseignements est ce qui est utile à une femme en fonction de son état, comme le stipule le règlement de l’école des pauvres des maisons du Sacré-Cœur : « Quoique l’instruction religieuse doive faire la meilleure partie de l’éducation des enfans pauvres, les maîtresses ne doivent pas négliger néanmoins de leur donner les connaissances convenables à leur état et au besoin qu’elles pourront en avoir par la suite ». Mais la représentation des besoins de chaque milieu social varie selon les pédagogues, en fonction de la considération apportée à chacun de ces états et de l’enjeu social attribué au projet de fondation. Pierre Fourier a un sens aigu de la dignité humaine dont l’image est à restaurer. Ses entreprises visent à réaliser cette justice évangélique, à instituer des rapports sociaux où les différences peuvent se côtoyer sans engendrer de dégradations sur les personnes. Ce sens d’une réhabilitation de la dignité humaine s’incarne, pour Alix Leclerc et Pierre Fourier, par l’acquisition d’apprentissages scolaires qui donnent accès à certains métiers.

Pour les maisons du Sacré-Cœur, cette visée sociale se retrouve davantage au programme des orphelines qu’à celui des écolières. En voici la représentation 396  :


Division
des classes

Deux classes où les enfants des deux divisions (réparties selon l’âge) sont placées,
selon leurs forces.

Religion

Apprendre par cœur et comprendre selon son intelligence, le petit catéchisme du diocèse. Les plus instruites apprennent aussi le grand de Malines.

Objets
d’enseignement

lecture, écriture, orthographe d’usage, les quatre règles d’arithmétique.
quelques notions d’histoire sainte et de géographie.

Ouvrage
à l’aiguille

Les orphelines sont exercées à toutes sortes d’ouvrage à l’aiguille :
marquer, ourler, faire des reprises, piquer, mettre des pièces, et raccommoder.
tailler et faire des chemises, des robes, raccommoder le tulle.

Travaux
domestiques

On les forme encore aux travaux domestiques :
faire la lessive, repasser, servir la table, habiller et coiffer,
soigner les appartements.

La méthode exposée au Plan abrégé de l’école des pauvres se retrouve au programme des orphelines. Mais l’enseignement est plus développé. Il inclut des notions de culture générale et vise davantage une professionnalisation.

Au Règlement de l’école, un soin particulier est recommandé à la couture dont les différents apprentissages occupent une bonne partie de la journée : « Il est juste que ce genre d’occupation, qui leur est d’autant plus nécessaire qu’il doit servir un jour à leur subsistance, soit surveillé avec une extrême attention ». Aussi requiert-il une réelle compétence de la part des éducatrices : « des maîtresses habiles et intelligentes présideront à ces ouvrages, et dirigeront elles-mêmes les petites travailleuses »  397 .

Au Règlement des orphelines, la visée sociale est ainsi formulée : «Elles s’appliqueront avec soin à se former à tous les ouvrages manuels et travaux domestiques.

Qu’elles s’efforcent non seulement à devenir habiles à la couture, mais à travailler proprement et avec une certaine économie ; car si elles désirent dans la suite obtenir une position, il faut qu’elles se distinguent par l’adresse jointe au dévouement et à l’ordre, qualités qu’on exige avant toute chose »  398 . Au sortir de l’orphelinat, la jeune fille doit être en mesure d’assurer la fonction de femme de chambre ou de gouverner sa propre maisonnée. Cette qualification professionnelle caractérisera, quelques années plus tard, l’école de la rue de Babylone, à Paris  399 .

Les moyens d’émulation diffèrent quelque peu de ceux utilisés pour les écolières des monastères éducateurs. Ils sont les mêmes à l’école, à l’orphelinnat et au pensionnat : examens de fin d’année, prix et récompenses, charges honorifiques. Ce que relate le Journal de la maison de Grenoble, au sujet de l’école : «  on leur distribue comme aux pensionnaires des notes et des points de mérite, des prix et des médaillons. Leur grande fête est le 19 juillet, fête de Saint Vincent de Paul. Le jour de leur première Communion, tout le tems qu’elles ne sont pas à l’église, elles le passent dans la maison où les élèves décorées se font un devoir de les accueillir »  400 . Des charges sont également confiées : les « conductrices » accompagnent les élèves par bandes, matin et soir, dans leur quartier, les «  collectrices » distribuent les dés et les aiguilles pour les ouvrages, les plumes et les modèles pour l’écriture. Comme pour les pensionnaires, le sens du « devoir » ou de la responsabilité constitue l’un des objectifs prioritaires du plan éducatif des écolières et des orphelines.

Des finalités sociales et spirituelles caractérisent donc l’éducation des écolières et des orphelines des maisons du Sacré-Cœur. Le modèle pédagogique inspirateur de leur plan d’études est celui de la Ratio studiorum, selon le tracé des projets éducatifs des monastères éducateurs.

Notes
381.

Sont relatives à cette période les Notes sur les commencements de la Société, données par Mère Deshayes, auxquelles il sera fait recours, ci-après, A.G.S-C., copie, A - II.

382.

En réponse à des nécessités locales, un orphelinat a pu être joint au pensionnat et à l’école gratuite. Avant 1820, c’est le cas de Sainte-Pezenne à Niort, en 1812, et de Bordeaux en 1819. De leurs règlements, nous n’avons pas de trace. Nous disposons, par contre, de celui d’Amiens et de Beauvais.

383.

A Grenoble, en 1805, l’école des pauvres n’était ouverte que de 9h. à 11h., le matin et de 2h. à 4h., l’après-midi. Ce qui correspondait à la durée des classes des monastères éducateurs : une heure et demie, le matin ; deux heures et demie, l’après-midi. Mais en 1808, les écolières arrivent à 9 h. pour ne repartir qu’à 18h. (en été). Cité au Journal de la Maison de Grenoble (13 décembre 1804 - 27 décembre 1813), rédigé par Philippine Duchesne, p. 3.

384.

Plan abrégé de l’école des pauvres, A.G.S-C., D - I, Rome, p. 2.

385.

Règle 27, p. 97.

386.

Plan abrégé de l’école des pauvres », A.G.S-C., D - I, p. 4.

387.

Il s’agit d’un tableau à double entrée - noms des élèves et liste de prières-, servant de référence pour cocher les leçons acquises, ou pointer celles qui sont à revoir parce qu’oubliées.

388.

Ibidem, p. 11-12.

389.

De l’instruction qui sera donnée aux enfans, règle 16, Ibid., p. 227.

390.

Plan abrégé, idem, p.8.

391.

Le même procédé se retrouve au chapitre XII de L’instruction qui sera donnée aux écolières externes, des Vrayes Constitutions de le Congrégation Nostre-Dame, supra, idem, p. 55-57.

392.

Idem, règle 19, 1820, p. 95.

393.

« S’il y a des Religieuses destinées pour montrer les ouvrages, le jet, la lecture en écriture à la main, et l’orthographe, elle suivront ce qui a été prescrit cy-dessus à celles qui montrent aux Pensionnaires, autant que la Mère Supérieure et la Maîtresse générale le trouveront à propos »Règlemens des Religieuses Ursulines de la Congrégation de Paris, 2 e partie : Des écolières externes, V, idem, p. 172.

394.

Philippe Annaert, Les Collèges en féminin, Les Ursulines, C.D.R.R., Vie consacrée, 1992, p.141.

395.

Avant J-B. de la Salle, P. Fourier est le premier à préconiser l’usage du tableau noir : « On reprendra ces figures, et l’assemblage et la valeur d’icelles, par des petites sommes au commencement, et dans les plus grandes après, sur une ardoise, ou planche, ou tableau, attaché en un lieu éminent de l’école, en sorte que toutes celles qui y apprennent le puissent aisément voir, et y être instruites toutes ensemble, lorsque la Maîtresse les y apellera pour les exercer », Règle 3, chapitre XIV, De l’arithmétique, ibid., p. 62.

396.

Règlement des orphelines de Beauvais, chapitre IV, « Moyens d’émulation », A.G.S-C., D-I.

397.

Ibidem, règle 20, p. 95.

398.

Règlement des orphelines, Beauvais, A.G.S-C., D - I, p. 20.

399.

« L’enseignement congréganiste vient d’obtenir un véritable triomphe. L’école chrétienne de la rue de Babylone, dirigée par les Dames du Sacré-Cœur, présentait sept de ses élèves à l’examen pour l’obtention du certificat d’études. Toutes les sept ont été reçues. Après l’examen oral, l’une d’elles, Mlle Lautenbourg, a été félicitée par le président au nom de la commission. Déjà, aux épreuves écrites, sur quatre cents concurrentes environ, un nom, un seul nom avait été proclamé avec éloge : c’était celui de cette jeune fille. Une des compagnes de Mlle Lautenbourg, Mlle Brehm, a été, dans les mêmes examens, encouragée à embrasser la carrière de l’enseignement, pour laquelle un examinateur lui reconnaissait une aptitude spéciale. (...) Hier, au résultat final, l’école chrétienne de la rue de Babylone a été proclamée »,

L’observateur français, A.G.S-C., mardi 12 juillet 1887.

400.

Journal de la Maison de Grenoble (13 décembre 1804 - 27 décembre 1813), A.G.S-C., p. 21.