Avec générosité, par-delà les frontières

L’idéal proposé aux jeunes filles des différents établissements du Sacré-Cœur est apparu tout au long de notre étude. Néanmoins, un document intitulé Instructions du P. Druilhet sur l'esprit d'un enfant du Sacré-Cœur, permet de l’évoquer à nouveaux frais. Ce manuscrit, inédit, présente un double intérêt. Le premier relève de l’auteur : Julien Druilhet 564 a contribué à la rédaction des Constitutions à la demande du P. de Clorivière et de J. Varin. Il connaît les finalités éducatives de la Société du Sacré-Cœur, est en mesure de les transmettre aux pensionnaires de la Maison d’Amiens. Le second intérêt de ce document tient à sa datation : les instructions sont données en 1822 et 1823, c’est-à-dire à un moment où l'Institut prend sa forme définitive. La démarche d’approbation pontificale est en cours. Les règlements et plans d’étude ont été évalués en vue d’être appliqués dans toutes les Maisons.

La première instruction, donnée le 3 novembre 1822, a pour objectif de présenter aux adolescentes ce qui caractérise leur « vocation » en tant qu’élève au pensionnat du Sacré-Cœur. La seconde, datée du 1er mars 1823, définit la formation qui en découle. La troisième, exposée le 30 juillet 1823, cible les moyens que les demoiselles ont à leur disposition pour réaliser cette vocation « d’enfant du Sacré-Cœur ». L’ensemble est éclairé par un récit de fondation de l’Institut  565 .

L'entretien prend un caractère familial.Prétextant l’arrivée de nouvelles pensionnaires, le P. Druilhet se propose de présenter leur raison d’être dans cette Maison d’éducation. Pour aiguiser l’intérêt, il procède au moyen de questions-réponses : «  Vous êtes nombreuses puisque je vous vois ici près de cent. Mais si je demandais à chacune de vous pourquoi êtes-vous ici ? Je parie que peut-être pas une ne pourrait me le dire. Eh bien, supposez que je vous fais en particulier cette demande : Qu'êtes-vous venue faire ici ? Vous croyez toutes le savoir, mes enfans. Il me semble déjà entendre votre réponse »  566 . Il suggère alors ce que diraient les plus jeunes, à savoir la volonté des parents, et les réponses des aînées, leur besoin d’éducation : « Vous avez des défauts, me dîtes-vous, et vous voulez vous en corriger, vous devez apprendre votre Religion et vous former à la vertu et aux sciences nécessaires pour votre éducation, afin de pouvoir faire un jour la consolation de vos parents et votre propre bonheur en ce monde et dans l'autre. Eh bien, mes enfants, cela est bon. Mais si vous croyez être au Sacré-Coeur pour cela, vous vous trompez, et je viens vous dire que vous n'y entendez rien, car s'il ne s'agit que de cela ,il n'est pas nécessaire d'être au Sacré-Coeur ».

Puis il ajoute ces propos qui ne laissent pas de surprendre :

«  Il y a heureusement en France de bonnes et excellentes maisons d'éducation où l'on vous formera aux sciences et à la vertu et d'où vous ne sortirez que pour la consolation de vos parents, tout en vous sanctifiant et en espérant votre salut. Si vous étiez aux Dames Ursulines ou dans quelques autres saintes maisons destinées à l'enseignement de la jeunesse et que je vous fisse la même demande, vous auriez raison de me faire cette réponse, elle serait juste, elle serait bonne, et vous n'en auriez pas d'autre à me faire. Mais au Sacré-Coeur, cela ne suffit pas. Votre vocation ici est sublime, et c'est pour une toute autre raison que vous y êtes. Dieu, en vous y appelant et vous y faisant entrer a eu un autre but que de vous faire une bonne chrétienne »  567 . Pourquoi ce discours élitiste ? Quel peut en être le fondement ? En quoi leur vocation peut-elle être qualifiée de sublime ?

Au moyen d’un récit d'origine, est alors esquissée l’identité de la Société du Sacré-Cœur, telle une étoile qui guide l’itinéraire à parcourir. La première initiative de Léonor de Tournély est évoquée sur fond de contexte révolutionnaire   568 . Et c’est en référence à la Société des Pères du Sacré-Cœur que se dessine le charisme congrégationnel : le but de cette première association est de « faire refleurir et comme renaître la religion du milieu de ses œuvres »  569 . La spiritualité apostolique se trouve ainsi définie : «  La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, qui n’est autre chose que la connaissance de l’amour immense de Dieu pour les hommes et d’une reconnaissance qui nous porte à nous attacher inviolablement à son service, leur parut propice à ramener les hommes à Dieu et à rallumer dans les cœurs le feu de l’amour divin qui paraissait prêt à s’éteindre sur la terre. Ils se liguèrent donc ensemble au nombre des sept, dont l’un était M. Varin. L’âme de cette petite société était un saint prêtre qui mourut en Allemagne.

Ils se mirent à l’instruction de la jeunesse pour la gloire du Sacré-Cœur de Jésus qu’ils voulurent étendre et propager et dont ils prirent le nom. Tout le tems qu’ils demeurèrent en Allemagne, ils allèrent tantôt dans un lieu tantôt dans un autre et tâchaient partout d’augmenter la connaissance et l’amour du Sacré-Cœur ».

La fondation de la société féminine est relatée en termes analogues à ceux de la notice de L. de Tournély :

‘« Ces saints prêtres vinrent en France. Le premier objet de leur sollicitude, arrivés à Paris, fut de penser qu’il serait non seulement utile, mais nécessaire à l’avancement de leur œuvre et au rétablissement de la Religion, que des Dames animées du même esprit, fissent pour les jeunes personnes ce qu’ils avaient entrepris pour les jeunes gens. Et ayant communiqué cette pensée à de pieuses dames déjà toutes pleines de même zèle qu’eux, elles se réunirent peu après et se dévouèrent aussi à l’instruction de la jeunesse. C’est ainsi que commença le Sacré-Cœur » 570 . ’

A la suite de ce récit des commencements, la deuxième instruction donne le caractère symbolique du pensionnat d’Amiens : «  c’est dans cette maison comme de son berceau que (l’Institut) s’étend dans tout le reste de la France. Et la troisième instruction souligne l’extension rapide de l’œuvre : «  Depuis le commencement de la Société, vous pouvez compter plus de mille enfans du Sacré-Cœur et ce nombre s’augmente encore tous les jours, de sorte que vous finissiez par être un corps considérable qui se répandant dans le monde et animées toutes du même esprit, porte partout l’amour du divin cœur de Jésus ».

Cette évocation des origines permet de saisir le fondement de l’Institut éducatif et, par suite, la vocation missionnaire des élèves. Elle fait écho au récit de « l’idée primordiale de notre petite société », à tel point qu’elle en est comme la retranscription : « A présent donc, mes enfans, que vous connaissez l’origine et le but de cette Société du Sacré-Cœur (...), il vous sera aisé de comprendre qu'amenées ici par la Providence et élevées dans l'asile de ce Coeur Sacré, vous n'y êtes pas seulement pour vous former aux sciences et à la vertu, mais pour gagner des âmes à Dieu. Toutes ici tant que vous êtes, vous êtes appelées un jour à faire connaître l'amour de Jésus-Christ pour les hommes et à le faire aimer et glorifier par toute la terre » 571 . Ainsi est spécifiée la raison d’être de la Société du Sacré-Cœur et de ses institutions éducatives.

Le P. Druilhet met ensuite habilement en valeur cette vocation missionnaire qui assimile les élèves du Sacré-Cœur aux apôtres, leur fait partager les mêmes travaux : « Comme eux, vous allez prêcher par toute la terre. Non de la même manière puisque le ministère de la prédication ne convient pas à votre sexe. Mais par vos exemples. Et cette manière de prêcher, qui n’est pas moins réelle, est bien plus efficace. En même temps, vous pourrez annoncer Jésus-Christ à bien plus de personnes, car dans nos églises, nous ne faisons entendre notre voix qu’à un petit nombre de fidèles. Nous prêchons à la vérité pour tous, mais la plupart ne viennent pas nous entendre »  572 . Et l’orateur de préciser : «  vous chercherez à procurer la gloire de notre bon maître au milieu du monde par tous les moyens que pourra vous suggérer une industrieuse piété » 573 .

La dynamique missionnaire des élèves du Sacré-Cœur est donc celle du projet initial :

Elle reprend le schème vocationnel du récit biblique où la bénédiction divine s’accompagne d’un envoi en mission. A cette expérience spirituelle susceptible de fonder un engagement, J. Druilhet revient à chaque instruction, comme à un point focal qui détermine les décisions et la manière d’agir. En voici la première formulation : « Il vous a choisi entre mille de toute éternité et avant le commencement du monde, il avait décidé dans sa sagesse que vous seriez élevée dans l’azile de son cœur, qu’il vous y donnerait la connaissance de son amour, qu’il dévoilerait à vos yeux les secrets admirables qui y sont renfermés, et qu’en votre faveur, il vous y ouvrirait tous les trésors de ses grâces et de ses miséricordes » 574 . L’objet de la bénédiction et de la mission est la connaissance de l’amour insondable et miséricordieux qui jaillit du côté ouvert du Christ ressuscité.

Une telle vocation élimine les finalités éducatives qui ne lui correspondent pas : « Vous n’êtes donc pas au Sacré-Cœur pour vous corriger de vos défauts, des vertus et des sciences suivant les règles d’une bonne éducation, d’une éducation chrétienne qui vous donne les moyens d’opérer votre salut et de faire la joie de vos excellents parents. Je vais vous montrer que dans les desseins de la Providence, vous êtes ici pour tout autre chose ». A plusieurs reprises, la même idée est développée pour aboutir, au terme d’un crescendo, au profil de l’élève du Sacré-Cœur  : « C’est à la conformité de votre cœur avec celui de Jésus et à l’imitation de ses vertus qu’on doit vous reconnaître pour lui appartenir. Un enfant du Sacré-Cœur doit être une copie vivante de Jésus-Christ et porter partout avec elle cet amour et ce zèle dont il était lui-même dévoré pour les hommes. Son désir de le faire connaître, aimer et glorifier doit être ardent et continuel et ne doit lui laisser de repos que quand elle verra le Sacré-Cœur honoré et glorifié par toute la terre »  575 . Aussi la qualification de « sublime », accordée à cette vocation, relève-t-elle du modèle à imiter, Jésus-Christ, et de l’enjeu missionnaire.

L'éducation religieuse y prépare, comme le préconisent les Constitutions. Elle a un triple objet : l'intelligence de la foi, l'accomplissement des devoirs de son état et la propagation de la foi  576 . La dévotion au Sacré-Cœur est la forme que prend le zèle missionnaire  577 . Elle est proposée comme objectif final de l’éducation des pensionnaires, après la formation doctrinale et morale  578 . A ce terme, les éducatrices n’éprouvent pas de difficulté à « tourner leurs jeunes cœurs, naturellement tendres et sensibles, vers le divin Cœur de Jésus, et de leur faire reconnaître dans cet aimable Cœur le centre et le foyer de cet amour ardent dont il a brûlé pour les hommes et pour elles en particulier »  579 . Les expressions utilisées, «  tourner leurs jeunes cœurs » et «  faire reconnaître », indiquent que la personnalité entière est sollicitée par l’expérience en vue d'un engagement.

La suite du paragraphe le confirme. Le langage fait référence à un contexte social où l'amour du Christ n'est pas reconnu. Ce manque attribuable à «  la plupart des chrétiens » est qualifié «  d'ingratitude ». Il appelle une réparation à la hauteur de l’outrage : «  On leur demandera ce qu'elles éprouvent au dedans d’elles-mêmes, et ce qu'elles veulent faire pour témoigner au divin Cœur de Jésus leur amour et leur reconnaissance, et pour réparer l'horrible ingratitude dont les hommes se rendent tous les jours coupables envers lui ». Des règles de discernement accompagnent la méditation proposée  580 .

Favoriser cette reconnaissance, au double sens du terme, c’est aussi ce que préconise le Règlement de l’orphelinat de la Maison d’Amiens   581 . Cette finalité fait l’objet d’une inclusion marquant l’ordonnance du projet. En voici la représentation :

introduction conclusion

Ces enfants témoigneront au Cœur de Jésus leur reconnaissance en évitant, avec une crainte filiale, tout ce qui peut lui déplaire, en travaillant à acquérir la simplicité, la droiture, l’obéissance : ces vertus de l’enfance chrétienne qui se résumeront pour elles dans l’exacte observation de leur règlement.

Les orphelines du Sacré-Cœur, pénétrées de reconnaissance envers Notre Seigneur qui leur donne la connaissance de leurs devoirs et les leur rend faciles, apporteront une volonté franche et entière à la pratique de ce règlement. 

La parole évangélique qui inspire la conclusion est cette invitation du Christ : « Prenez sur vous mon joug car mon joug est doux et mon fardeau léger ». Le modèle proposé à la contemplation est celui de « Jésus enfant », comme le connote l’introduction et l’explicite le chapitre deuxième qui exhorte à l’obéissance et à la reconnaissance.

Dans sa troisième conférence, J. Druilhet brosse le portrait d’une élève des Maisons du Sacré-Cœur : les vertus «  que demande le titre d’un enfant du Sacré-Cœur sont mâles, fermes, courageuses», en vue du combat évangélique. Il s’agit de la modestie, du zèle, de la générosité, et qui reçoivent une signification spécifique. Ainsi la modestie est-elle à entendre au sens d’humilité et de douceur  582 .Certains accents ne sont pas sans évoquer la dévotion de Paray-le-Monial : « Ce qui doit surtout vous unir toutes ensemble, c’est le même zèle dont vous devez être toutes animées pour la gloire et la propagation du Sacré-Cœur. Vous devez être toutes si dévorées de ce zèle qu’il ne tienne pas à vous d’en embraser toute la terre, et votre plus grand désir doit être de le voir glorifier »  583 . Le Règlement des orphelines de Beauvais le stipule également :« Les orphelines élevées à l’école du Cœur de Jésus, doivent être animées de l’esprit de zèle qui est le cachet de ses vrais disciples. Elles s’appliqueront à remplir tous les devoirs que prescrit le règlement, afin que par leur bon exemple mutuel, elles s’affermissent dans le bien ». Le modèle est le Cœur du Christ ; le précepte de la charité, la boussole sur le chemin. La troisième vertu caractéristique, la générosité, est également présentée en référence au comportement du Christ : « qu’y a-t-il de plus généreux que le Cœur de Jésus ? Et qu’attend ce cœur adorable de ses enfans sinon une grande générosité ? ».

Le moyen préconisé pour réaliser la mission confiée est donc une manière d’être et d’agir   584 , caractérisée par les attitudes du Christ serviteur, le sens de l’engagement et des responsabilités qui en découlent. La figure est spécifique. Car pour les Congrégations de Sainte-Clotilde et de Notre-Dame, comme pour la Compagnie de Notre-Dame, les attitudes à imiter sont davantage celles de la Vierge Marie, même lorsqu’il s’agit de « la patience dans le courage » 585 .

La dernière caractéristique du style éducatif des Maisons du Sacré-Cœur est l’appartenance à une communauté engagée, militante. Face aux difficultés existant alors, l’impiété, l’irréligion, la corruption générale et tous les genres de désordres, une action concertée est requise. Pour le signifier, J. Druilhet utilise le vocable de «  ligue », terme qui a qualifié la première communauté des Pères du Sacré-Cœur. Il l’attribue, maintenant, aux deux communautés éducatives des Jésuites et des religieuses du Sacré-Cœur d’Amiens. Pour cela, il recourt, de nouveau, à une rapide évocation des commencements  586 . L’enjeu prend alors une ampleur universelle puisqu’il s’agit de combattre les puissances du mal, symbolisées par la «  bête » de l’Apocalypse.

Dans le récit de l’Idée primordiale de Sophie Barat, la cause de l’impiété est attribuée au jansénisme. Pour J. Druilhet, la responsabilité en incombe à la philosophie des Lumières :« Aujourd’hui, la Religion n’est plus attaquée par les hérésies, mais tout dans le monde s’oppose à son culte. Un Corps nombreux cherche à la détruire entièrement, et c’est la philosophie moderne qui s’attaque directement à la Religion de Jésus-Christ, et qui voudrait, s’il lui était possible, détrôner Dieu même. Il lui faut donc qu’un autre Corps lui fût opposé et soutienne contre lui, la cause de Dieu. Ce Corps, c’est vous, mes chers enfans, et toutes les âmes dévouées au Sacré-Cœur qui, rangées sous sa bannière, combattent contre l’impiété, et soutiennent les armes à la main, la gloire et l’honneur de Dieu. Or, les armes dont vous devez vous servir, mes enfans, ce sont les vertus et l’esprit du Sacré-Cœur ».Le ton est militant. Le thème de la vierge martyre est présent mais ne reçoit pas, comme chez les Ursulines, le modèle de Sainte-Ursule.

Voici la schématisation de l’intrigue et sa résolution : 

A en juger par ces propos, l’appartenance à la maison du Sacré-Cœur établirait, ipso facto, un mode relationnel privilégié avec le Christ et « incorporerait » bon gré, mal gré, dans la « milice » du Sacré-Cœur. Cette tentative d’assimilation de l’identité scolaire et de la finalité de l’Institut, dénote une utilisation quelque peu réductrice du symbole fondateur. Quels éléments culturels y contribuent ? Vraisemblablement, l’idéologie restauratrice  587 partagée par le prédicateur et un bon nombre d’éducatrices, comme l’a fait apparaître l’étude des notes de Mme de Gramont d’Aster, Une évocation des origines. Un courant millénariste s’appuyant sur une lecture fondamentaliste du livre de l’Apocalypse, axée sur le combat contre l’Antéchrist  588 , a pu également l’induire. Elle est manifeste dans les Instructions du P. Druilhet et se retrouve dans les exhortations d’autres Jésuites  589 .

Ce sens du combat pour la foi était à l’origine de la fondation des Ordres féminins de la Contre-Réforme. F. Soury-Lavergne formule ainsi cette visée : transformer la société par l’action qu’y exercera la femme  590 Dans le contexte post-révolutionnaire, l’adversaire n’est plus uniquement l’hérétique protestant mais, aussi et d’abord, l’impie révolutionnaire. Toutefois l’un et l’autre combat se fondent sur une même conviction : l’influence déterminante de la femme sur son environnement. Il importe donc de soigner son éducation, de lui donner les moyens adaptés à son milieu et à son époque, pour être agent d’édification et de transformation sociales. La spécificité de la réponse au défi sociétaire tient, tout à la fois, au modèle proposé, le Christ, à la dimension missionnaire, la dévotion au Sacré-Cœur à communiquer «  à toutes les nations » et à la visée sociale. La combinaison de ces trois éléments est propre à l’Institut.

En effet si le premier est présent dans le projet initial de la Congrégation de Sainte-Clotilde, les deux autres ne le sont pas de la même manière. Dans son exhortation du 1er juillet 1796, l’abbé Delaleu invite les adoratices de Saint-Aure 591 à opter pour une nouvelle forme de vie religieuse, centrée sur l’adoration du Cœur du Christ : «  Que le Cœur Sacré de Jésus-Christ auquel vous vous êtes consacrées soit aujourd’hui votre modèle ; devenez actives et courageuses comme Lui ; vous l’avez adoré dans le silence du cloître, adorez-le dans le tumulte du monde ; vous l’avez servi par votre amour au pied de son autel, servez-le par votre travail au milieu du siècle ; il vous a soutenues par sa grâce dans la solitude, il vous soutiendra par sa sagesse au milieu du bruit et des embarras du monde... Vous êtes adoratrices et réparatrices : n’est-ce pas adorer le cœur de Jésus que de le faire conaître .... Vous êtes à Jésus-Christ, servez Jésus-Christ ; venez travailler avec nous à ranimer l’étincelle de la foi »  592 . La Congrégation naît de cet appel et de la réponse que lui apporte Antoinette Desfontaines, avec le concours de Jean-Baptiste Rauzan, missionnaire de France.

Si la source du dynamisme apostolique est commun aux projets de fondation de la Congrégation de Sainte-Clotilde et de la Société du Sacré-Cœur, l’internationalité est propre à celui de Léonor de Tournély et de Sophie Barat. De plus, par l’union et la conformité au Christ et par le zèle missionnaire, les anciennes élèves des Maisons du Sacré-Cœur sont appelées à prolonger l’action de leurs éducatrices à travers leurs engagements. Ce que stipule la troisième instruction de J. Druilhet aux pensionnaires d’Amiens : « Puisque la charité du cœur de Jésus vous a toutes réunies dans sa maison, et qu’il vous appelle à la même vocation, vous ne devez, par conséquent, ne faire toutes qu’un cœur et qu’une âme. Et de même que dans un corps bien organisé, tous les membres sont réunis pour concourir au même but, de même en doit-il être parmi vous ». Ces propos font écho à la devise des membres de la Société du Sacré-Cœur : «  Cor unum et anima una in Corde Jesu » 593 . La vocation des élèves participe à la même spiritualité que celle de leurs éducatrices. Aussi n’est-il pas étonnant que celles-ci soient qualifiées « d’auxiliaires » des Jésuites et des Dames du Sacré-Cœur 594 .

Les premières religieuses de la Société du Sacré-Cœur ont toutes connu, d’une manière ou d’une autre, les horreurs révolutionnaires. Et, pour un cœur « bien né », l’injustice subie appelle un acte de réparation qui n’induise pas les mêmes effets de violence et d’ignominie. Combattre prend alors une forme militante et une visée éthique. Les Dames du Sacré-Cœur choisissent de s’engager pour une cause qui paraît pouvoir, à long terme, restaurer les vraies valeurs. L’éducation des demoiselles, conçue sur le modèle des humanités, en est la forme privilégiée. Cette formation permet de découvrir, par la réflexion, son identité de créature et, par suite, sa dignité humaine, ses responsabilités personnelles, ecclésiales et sociales. De même qu’Ignace de Loyola pensait qu’un fondement humaniste était nécessaire pour entreprendre des études de théologie, de même Sophie Barat estime qu’une formation intellectuelle de haut niveau est exigée pour assumer avec discernement et compétence, les tâches d’éducatrice et de mère de famille. « Les tempêtes attendent nos enfants, disait-elle. Il faut que leur foi soit établie sur le roc » 595 . Dans ce but, le projet éducatif fondateur est ordonné à la reconnaissance du Christ Sauveur et à son service.

Dans le contexte français post-révolutionnaire, l’inspiration de Sophie Barat consiste à promouvoir dans l’acte éducatif des compétences intellectuelles permettant d’accéder, par soi-même, à la conscience de l’identité humaine et de sa dignité. Et, en ce sens, cette façon de voir est dans la mouvance des « Lumières ». Elle se traduit en une utopie qui consiste à vouloir transformer la société de façon humanisante. Les jeunes filles élevées dans les maisons du Sacré-Cœur sont toutes conviées à cette tâche, même si ce projet s’adresse spécialement aux pensionnaires appartenant aux milieux dirigeants de la société. Réalisatrices, elles en sont aussi les bénéficiaires : pour un tel idéal de vie engagée, elles ont à imiter le Christ, source de vraie « restauration ». De cette Bonne Nouvelle, chacune est messagère . Toutes ensemble, elles en sont les témoins.

En ce début du XIXe siècle, cette saisie des problèmes de société se trouve, toutefois, bloquée par les limites du statut de la femme et du droit canonique des ordres religieux. L’Institut évolue dans un contexte de restauration, se renforçant de 1815 à 1826 où l’approbation pontificale marque un terme à l’étape fondatrice de la Société du Sacré-Cœur de Jésus.La lecture des récits de fondation  596 a fait apparaître ces tendances appartenant à la culture Congrégationnelle. Ce mouvement conservateur a pour effet une certaine régression de l’ambition éducative initiale. Il atteint aussi la forme juridique de l’Institut, envisagée sur le modèle ignatien où le type de rapport sociétaire signifie l’identité apostolique. Là aussi, la fondatrice a pu dire : «  on s’en tient trop à la routine par crainte d’innover : c’est faiblesse d’esprit ! ». Le compromis final porte la marque des contradictions surmontées.

Après l’époque des contradictions, les Constitutions et les règles spécifient les visées institutionnelles. Et en 1820, le plan initial, confirmé, reçoit le statut de projet éducatif fondateur. Sa maquette est celle de la Ratio studiorum, transmise par le traité éducatif de Pierre Fourier et d’Alix Leclerc, intégrant les objectifs de Jeanne de Lestonnac. Animée par les convictions de ses devancières, Sophie Barat pousse plus avant leur projet. Au XIXe siècle, former des jeunes filles « honnêtes et modestes  », exige l’intégration de nouveaux objets d’enseignement. Ce que les projets timorés de la Convention n’ont su innover, est mis en œuvre par la première communauté éducative de l’Institut, à Amiens, de 1801 à 1805. Dans une société déchirée par les débats et les violences idéologiques, la fondatrice propose une manière d’être-au-monde dont la force de transformation sociale est reçue du côté ouvert du Christ ressuscité, symbole de don, signe de régénération toujours offerte.

La deuxième partie de notre réflexion examinera si, actuellement, la Société du Sacré-Cœur continue à répondre à cet enjeu initial, former des démultiplicateurs capables d’humaniser la société, dans une même dynamique spirituelle. Elle précisera en quoi et comment les formes plurielles de son projet éducatif réalisent l’accomplissement des intuitions des fondateurs.

Notes
564.

Julien Druilhet est né le 8 juillet 1768 à Orléans, décèdé le 30 août 1845 à Toulouse. « Sous l’empire il fut d’abord précepteur puis s’agrégea aux Pères de la foi et enseigna au collège de Montdidier. Cette maison fermée, il fut poursuivi et dut se cacher, surtout après avoir aidé les « cardinaux noirs ». Retiré à Lyon, il entra dans la Compagnie de Jésus en sept. 1814. Après quelques années de ministère au cours desquelles il prononça l’oraison funèbre du duc de Berry, il fut recteur au petit séminaire de St-Acheul en 1821. Socius du provincial de France en 1824, il fut lui-même provincial en 1830. Supérieur de la résidence de Lyon en 1834 et de celle de Toulouse en 1839, il y mourut à 77 ans. Il avait publié en 1825 et 1854 et des Instructions aux Enfants de Marie en 1840 », J-M Mayeur et Y-M Hilaire, Dictionnaire religieux de la France contemporaine, 1. Les Jésuites, dir. de Paul Duclos, Beauchesne, 1985, p. 98.

565.

A chacune de ses instructions, J. Druilhet recourt, plus ou moins longuement, à ce récit d’origine.

566.

Instructions du R. P. Druilhet sur l’esprit d’une enfant du Sacré-Cœur, 1822, A.G.S-C., D-I, p.1-2.

567.

Idem, p. 3-4.

La deuxième instruction porte la même conviction : « Une enfant du Sacré-Cœur est plus qu’une chrétienne ordinaire », ibidem, p. 27. La comparaison porte, cette fois, sur les élèves des Ursulines et des Visitandines.

568.

L’enjeu est ainsi brossé : « Du milieu de ces fureurs révolutionnaires, de saints prêtres réfugiés en Allemagne, sensiblement affectés des mœurs de la religion en France, et des suites terribles que l’irréligion allait avoir, non seulement dans ce pays mais dans toute l’Europe où le feu des doctrines impies se propageait avec une rapidité effrayante, virent bien qu’à de si grands maux, il fallait de grands remèdes. Ils comprirent que si on ne pouvait faire revenir à de bons pricipes et à la religion ceux que l’impiété avait corrompus, il fallait au moins préserver de la contagion la génération future en élevant cette jeunesse malheureuse dans les principes du christianisme ».

569.

D’après P. Perdrau, la fondatrice reconnaît ce but comme celui des commencements. Le premier noviciat d’Amiens, « disait Notre Mère, avait donné à la Société des apôtres trempées dans l’héroïsme du dévouement, de l’abnégation pour faire renaître la religion dans l’âme des femmes en secondant le clergé et les Ordres religieux », . P. Perdrau, Les loisirs de l’Abbaye, Tome II, Rome, 1936, p. 13.

570.

Ibidem, p.10.

571.

Cette idée est réaffimée, en termes élitistes : « Voilà, encore une fois, mes enfans, la vocation qui vous distingue entre toutes sortes de personnes et vous élève au-dessus de tous. Voilà l’œuvre sainte qui vous est confiée : aimer Jésus-Christ, faire connaître à tous son amour, le servir et le glorifier en lui gagnant des âmes qui, à leur tour, le feront connaître et aimer par d’autres. Voilà à quoi les enfans du Sacré-Cœur sont toutes appelées !... »

572.

Ibid., p. 14.

573.

L’idée est abondamment développée : « Ah ! c’est par de bons exemples, par de bons conseils, par de charitables avertissements que vous serez un jour à même de donner. Ce sera, lorque vous serez retournées dans vos familles et répandues au milieu du monde, vous donnerez l’exemple de la modestie, de la douceur, de l’humilité etc.. , que vous ferez connaître à tous que le Cœur de Jésus est un Cœur doux et humble. Ce sera aussi par votre charité envers votre prochain et votre tendre amour pour Dieu, que vous ferez connaître la charité immense et l’amour infini dont brûle pour nous ce cœur adorable. Oui, mes enfans, ce sera par votre exemple que vous apprendrez au monde ce que c’est que le cœur de Jésus, que vous lui gagnerez les cœurs et que vous le ferez aimer et glorifier par toute la terre ».

574.

J. Druilhet reprend la même idée, dans une instruction donnée aux religieuses en 1827 : « Le Seigneur vous a choisies pour faire connaître au monde les trésors de son Cœur et lui préparer une génération pleine de foi, en déposant de bonne heure le germe de cette même foi, dans ces jeunes élèves confiées à vos soins, où il doit un jour produire au centuple », J. Druilhet, Plan d’études de 1852, Conférences aux maîtresses de classe et surveillantes, Deuxième conférence, A.S-C.F.,p.163.

575.

Ibid., p. 24.

576.

Chapitre troisième, Du pensionnat, n° 170, supra, idem, p. 78.

577.

Le paragraphe 182 porte sur la formation doctrinale, le paragraphe 183, sur la formation morale, ibidem, p.83.

578.

« Tout en visant le développement intégral de la personne en vue de sa pleine insertion dans la société, l’éducation de la foi est donc au point de départ comme au terme de toute pédagogie mise en œuvre », Dominique Sadoux, Pierre Gervais, La vie religieuse, Premières Constitutions des religieuses de la Société du Sacré-Cœur, Beauchesne, Paris, 1986, p. 296.

579.

n°184, ibid., p.83.

580.

« Mais on aura soin de diriger avec discrétion et sagesse la vivacité de leurs sentiments et de n'accorder aux élans de leur cœur que ce qui sera jugé prudemment convenir à leur âge, à leurs forces et à l'avancement spirituel dont elles sont susceptibles, leur laissant toujours quelque chose à désirer », n°184, ibid., p.83.

581.

Le même paradigme se retrouve au Règlement des orphelines de Beauvais, bien que l’ordonnance du texte soit différente, A. G.S-C., D - I, p. 1-2.

582.

« Elle est la vertu qui la rend la plus chère au cœur de Jésus, qui nous apprit lui-même qu’il était doux et humble, cette vertu aussi qui rend semblable à Marie, qui était la plus modeste et la plus douce des vierges. Mes enfants, la modestie doit régner parmi vous. Mais par ce mot de modestie, je n’entends pas seulement cette vertu qui nous éloigne de qui peut ternir ou souiller la pureté de l’âme. Mais je parle aussi de cette sage retenue, cette prudence chrétienne qui nous éloigne des occasions, cet amour de la retraite qui fait qu’on n’aime pas paraître et qui exclut tout désir de plaire et d’être applaudi. En un mot, j’entends cet esprit de douceur et d’humilité qui doit, en tout et partout, animer un enfant du Sacré-Cœur, et la rendre aimable par cela même qu’elle est vertueuse », ibid., p. 16-18.

583.

Le récit se poursuit ainsi : « Voilà, mes chers enfans, l’esprit qui doit régner parmi vous et dont vous devez être toutes pénétrées : un esprit de modestie et de douceur, un esprit d’obéissance et un esprit de charité et de zèle. C’est ce triple esprit qui vous élève au-dessus de vous-même, vous assimile même aux anges... », ibid., p. 56.

584.

En 1828, le député du Roussillon, M. de Lazerne, et le conseiller à la préfecture de Perpignan dessinent en ces termes la personnalité de la fondatrice : « La Supérieure générale est une personne éminemment remarqable, douée d’une mâle fermeté, d’une rare prudence, propre à former des sujets fortement trempés, à élever des enfants de distinction, selon leur condition et les exigences du siècle ». Cité par A. Cahier, supra, idem, p. 497.

585.

Congrégation de Sainte Clotilde, Règle de vie, Livre I, Attitudes fondamentales, Paris, 1983, p. 7.

586.

« Car, vous le savez, mes enfans, il est une société de prêtres, dont j’ai le bonheur de faire partie, qui se consacrent à l’instruction des jeunes gens, et tâchent par ce moyen de faire revivre la foi sur la terre. Mais cela ne suffisait pas, il fallait qu’une société de femmes fisse parmi les jeunes personnes de votre sexe ce que nous faisions parmi nos jeunes gens, afin que tous ensemble concourussent par leurs discours et leurs exemples et fissent comme une sainte ligue pour faire connaître et aimer la dévotion au Sacré-Cœur, se servant de ce moyen pour ramener les hommes à la foi, et aux principes religieux dont toutes les classes de la société sont aujourd’hui dépourvues ».

587.

S’y ajoute une certaine conception providentialiste du monde qui apparaît dans la formulation de l’enjeu ecclésial.

588.

Cette vue est partagée par Louis Barat comme le reflètent ces propos, adressés à son neveu Stanislas Dussaussoy : « Vous aurez besoin d’une force héroïque pour vous soutenir contre les attaques de l’impiété et les amorces de la volupté ; car Paris est la Babylone de l’Europe ». Cité par Phil Kinroy, Madeleine-Sophie Barat, Une vie, chap. VII, Cork University Press, Cork, Irlande, 2000, p. 199.

589.

Les critiques sur l’instruction religieuse de Marie de Flavigny, pensionnaire à Paris de 1818 à 1819, se comprennent en référence à de telles invectives. Daniel Stern, Mémoires, souvenirs et journaux de la Comtesse d’Agoult, Mercure de France, 1940, p. 153-154.

590.

« Cette participation active au combat pour la foi était bien dans la ligne de la personnalité de la Fondatrice qui resta fortement convaincue de la puissance de la femme dans la transformation de la société », F. Soury-Lavergne, supra, idem, p. 80.

591.

« En 1779, Antoinette Desfontaines devient, à dix-neuf ans, religieuse au monastère de Sainte-Aure, à Paris, après y avoir vécu comme élève. A l’instigation du Père Verron, jésuite, la Communauté se consacre à l’adoration perpétuelle du Cœur de Jésus dans l’Eucharistie (1 er juilet 1779). Cette contemplation du Christ est étroitement liée à la dévotion au Cœur de Marie »,

592.

Congrégation de Sainte Clotilde, Règle de vie, Origines de la Congrégation, Paris, 1983, p. 1.

593.

Constitutions, idem, p.134. Le paragraphe XXV l’exprime également : « C’est donc sur cette union formée par la grâce que reposent toutes les espérances de cette petite Société ; c’est par cette union des esprits et des cœurs qu’elle se soutiendra, qu’elle se fortifiera, qu’elle s’étendra de plus en plus pour la plus grande gloire de Dieu, pour la propagation du culte du Sacré-Cœur, et pour la sanctification des âmes », ibidem, p. 132.

594.

En 1827, dans ses Conférences aux maîtresses de classe et surveillantes, J. Druilhet reprend la même idée sous une autre image : «  Quels ravages l’impiété de nos jours n’a-t-elle point fait dans le champ du Seigneur !... Ah! C’est pour y porter remède que Dieu, dans sa bonté, a sucité deux compagnies destinées à être comme le boulevard de la religion et les ancres de la foi : la Compagnie de Jésus, destinée à seconder, par ses travaux apostoliques, le zèle des pasteurs, à faire retentir aux oreilles des peuples les grandes et salutaires vérités de l’Evangile, à conserver surtout le dépôt de foi dans le cœur de la jeunesse, à veiller sur ses mœurs, et la formant à toutes les sciences utiles, à les préparer, par une éducation soignée et solide, à devenir un jour de vertueux chefs de famille, de véritables et courageux serviteurs de Jésus-Christ. L’autre Compagnie, mes très chères Sœurs, c’est la vôtre, c’est celle du Sacré-Cœur, dont le but n’est, pour ainsi dire, que le développement des vues de notre saint fondateur, puisque, tandis que nous nous occupons à former les jeunes gens aux sciences et à la vertu, vous, vous y formez les jeunes personnes, vous les affermissez dans la foi, vous les préparez à être un jour des femmes fortes au milieu du monde, vous rendez à ce flambeau divin de la foi, dont elles avaient, pour ainsi dire, toujours été en possesion, et qui commençait à pâlir, vous lui rendez cet état pur et doux qui doit, un jour, dans leurs mains, lancer au loin de vives et pénétrantes étincelles », J. Druilhet, Plan d’études de 1852, Conférences aux maîtresses de classe et surveillantes, Première conférence, A.S-C.F.,p.136.

595.

Geneviève Deshayes, Notes, A.G.S-C, p. 40.

596.

Il s’agit de la prophétie de Charles Nectoux, de la conférence de J. Varin du 4. 06. 1814 et des notes de Mme de Gramont d’Aster, rédigées pour « servir d’éclaircissements à la notice de M r Picot ».