Une nouvelle architecture

Les enjeux de l’agir institutionnel ayant été situés à leur maximum de déploiement, un nouvel espace éducatif peut être dessiné.Huit paramètres servent à ouvrir et à articuler cette nouvelle structure. Ils sont formulés en interaction avec le monde contemporain, sous forme dialogale  ⁶⁹³ . En voici la représentation.

	Dans un monde	caractéristiques de l’agir éducatif
P.1	où l’humanité prend de plus en plus conscience de sa propre valeur,	l’éducation acquiert une importance primordiale, c’est elle qui fait que l’homme devient homme. la seule éducation pleinement humanisante est l’éducation chrétienne parce qu’elle mène à leur achèvement les valeurs humaines.
P.2	où les relations interpersonnelles prennent une valeur croisssante,	un des premiers rôles de l’éducation est de rendre l’homme capable de dialogue.
P.3	de progrès scientifiques et techniques,	il est de plus en plus nécessaire que les éducateurs chrétiens soient présents, non pour créer un monde parallèle, mais pour contribuer, en prenant part à ce progrès, à l’édification du Corps du Christ. donner à nos élèves une formation qualifiée qui les prépare à leur futur rôle. mettre l’accent, là où la chose est possible, sur des études plus poussées - c’est un patrimoine que nous a légué Notre Sainte Mère - et nous soucier davantage des normaliennes et des universitaires.
P.4	qui aspire à la fraternité universelle,	persuadée que l’union des hommes se fait surtout par l’éducation, (la congrégation) tendra autant qu’elle le pourra à la fraternisation des classes sociales et des races.
P.5	qui construit l’unité de la famille humaine, où les jeunes nations sont fières de leur indépendance,	efforçons-nous de dépasser l’esprit local et national, de nous entr’aider, de comprendre les besoins des différents pays. il est de plus en plus nécessaire en esprit de service, avec un amour fraternel. Ne leur imposons jamais une culture étrangère, l’adaptation est une vertu spécifique de l’apôtre.
P.6	où la faim et l’ignorance doivent être combattues,	nous demander si : - nos élèves nous quittent avec un sens assez réaliste de la justice sociale et la détermination à travailler à changer le monde. - si nous-mêmes nous éduquons les élèves qui ont le plus besoin de nous. Des réformes urgentes doivent être entreprises sans retard. Pour regrouper nos forces et aller vers les moins favorisés des biens de ce monde, nous aurons à supprimer des œuvres vieillissantes et parfois celles en pleine activité mais moins nécessaires, afin de créer des centres, là où le besoin d’une éducation vraiment chrétienne se fait gravement sentir.
P.7	où l’Eglise nous appelle à des tâches nouvelles,	donner à l’éducation toute sa dimension actuelle. d’autres « moyens » sont aujourd’hui « en notre pouvoir »...
P.8	qui marche vers la socialisation de l’éducation,	réévaluer constamment sa raison d’être à la lumière de sa mission. la question se pose d’entrer dans les cadres des professeurs officiels... dans un milieu laïc. Qu’on nous trouve prêtes, sans regret stérile, à vivre le Christ dans un monde aux structures nouvelles.

Les trois premiers paramètres s’inscrivent en continuité avec l’ancien plan d’études. Les cinq derniers déploient de nouveaux paradigmes. Deux fléaux sont soulignés : la faim et l’ignorance. Ils induisent des déplacements notoires, dans la manière de gérer les biens institutionnels comme dans le choix des implantations et des formes d’action éducative. Avec l’option d’engagements « en milieu laïc », l’ouverture du champ d’insertion est rendu maximale. D’où vient une telle capacité ? Quels éléments de la tradition vivante étaient porteurs d’une telle ouverture ? Pour le percevoir, considérons, tout d’abord, le premier sous-ensemble constitué des paramètres 1 à 3, puis les innovations de la maquette, aux paramètres 4 à 8.