1.3.2. Un projet éducatif fédéral

Contextualisation, en guise de préambule

Intitulé «  Objectifs et Critères », ce projet se présente sous la forme synthétique et programmatique des Options de 1970. Un préambule indique sa raison d’être et ses destinataires. Voici les points abordés :

  • Un réseau international ayant une spécificité éducative.
  • Les objectifs et les valeurs de l’éducation des écoles du Sacré-Cœur :
  • une réponse convergente aux défis modernes.
  • L’évolution des plans d’étude, dans cette tradition éducative particulière.
  • Une éducation spécifique finalisée.
  • Les matériaux d’élaboration du texte.
  • La conjoncture des écoles américaines du Sacré-Cœur induit l’explicitation de la spécificité éducative.
  • Fonction du projet ; définition du titre.

Le projet éducatif aux cinq paramètres est ensuite développé. Pour l’étudier, analysons ce qui lui sert de préliminaire.

La première mention du préambule porte sur l’appartenance des Ecoles du Sacré-Cœur des Etats-Unis, à «  un réseau de dimension mondiale » ayant une spécificité éducative. Cette indication sert d’inclusion. Elle est en effet reprise à la fin de l’article en ces termes : « les écoles se diversifiant de plus en plus, il devient de plus en plus urgent de répondre à la question “Qu’est-ce qui fait la spécificité d’une École du Sacré-Coeur ?”. Indépendante mais jamais isolée, chacune des Écoles du Sacré-Coeur est vivifiée par son appartenance à une entité plus large dont elle partage les principes et les valeurs, les vastes projets, les espoirs et les désirs ». L’objet du texte est donc d’expliciter cette spécificité.

La dialectique du particulier et de l’universel marque l’élaboration du préambule. Elle joue à l’intérieur de plusieurs sous-ensembles :

  • à l’échelle des Ecoles américaines du Sacré-Cœur, entre les établissements eux-mêmes, lycées ou universités ;
  • entre deux réseaux : celui des Ecoles américaines et le réseau international ;
  • entre « l’évolution des Ecoles du Sacré-Cœur et le contexte historique de l’Eglise catholique ».

Cette dialectique se retrouve au niveau diachronique. L’aujourd’hui du projet est resitué dans l’histoire d’une tradition éducative, depuis l’élaboration du premier plan d’études jusqu’à 1970. « Des membres de la Société du Sacré-Coeur ont rédigé leur premier “Projet d’études” en 1805, cinq ans après leur fondation, et l’ont remodelé dix fois dans les 150 années suivantes. Les Écoles du Sacré-Coeur ont proposé tout d’abord un programme scolaire unique pour toutes. Cependant, en 1958 un document intitulé à juste titre “Esprit et Plan des Études” a volontairement laissé de côté tous les détails des programmes d’enseignements, précisant que “ceux-ci sont destinés à varier suivant les lieux et places » et s’efforce de “donner l’idée claire d’un esprit qui animera tout travail éducatif » que la Société du Sacré-Coeur pourrait entreprendre ».

Sur cette trajectoire s’inscrit l’élaboration d’un nouveau projet éducatif. Les raisons d’ordre conjoncturel sont précisées. Depuis dix ans ont eu lieu les transformations suivantes :

  • décentralisation décisionnelle ;
  • diversification provenant de l’adaptation des programmes et des méthodes éducatives, à partir de la situation particulière de chaque établissement ;
  • changement du style et des modalités de direction ;
  • collaboration avec les laïcs.

Compte-tenu de ces changements, s’est posée la question des modalités nouvelles de transmission de la spécificité éducative. « Cette tradition, qui a imprégné la formation des Religieuses des Ecoles du Sacré-Coeur, est bien connue de ces dernières enseignant dans les écoles, mais peut-être moins familière aux laïcs qui travaillent en étroite collaboration avec elles », est-il constaté. « Les valeurs tenues pour évidentes ou qui ne sont plus dynamisées courent le risque de devenir inopérantes ». L’enjeu de l’élaboration du projet concerne donc la transmission des valeurs et des principes éducatifs propres au réseau international des Ecoles du Sacré-Cœur. « Cette tradition, est-il rappelé, a formé en profondeur les générations successives des Ecoles du Sacré-Coeur, car les anciennes élèves y envoient leurs enfants pour qu’ils bénéficient de l’éducation qu’elles ont elles-mêmes tant appréciée. Par ailleurs, beaucoup d’éducateurs, particulièrement les éducateurs chrétiens, se retrouveront aisément dans les objectifs proposés par les Ecoles du Sacré-Coeur ».

Par deux fois, cette spécificité est un peu explicitée. « Chaque Ecole a essentiellement pour but le développement global de l’élève : développement spirituel, intellectuel, affectif et physique, indiquent les premières lignes du préambule. Chaque Ecole du Sacré-Coeur est par essence un lieu où l’importance des études est mis en relief, le lieu d’une éducation à la responsabilité sociale, où l’élève peut construire les fondations d’une foi solide ». Cette idée d’une formation intégrale, préparant aux fonctions à venir, est reprise en finale du bref historique, c’est-à-dire au centre du préambule. Comme pour en visualiser l’importance, la typographie la singularise par un retrait.

‘« Quelle que soit l’orientation donnée aux études,
il ne faut surtout pas oublier que c’est de la formation de la femme toute entière
dont il s’agit, pour qu’elle soit à même d’accomplir sa vocation propre, selon
les circonstances et l’époque dans lesquelles elle se trouve vivre ».’

Après cette lecture du préambule, abordons les deux pages où sont développés les Objectifs et critères. Leur but, est-il spécifié, est de «  décrire ce qu’est une école du Sacré-Coeur dans les années 70 ».