Un processus décisionnel bien ordonné

La dynamique de ce premier déplacement est apparente dans les lettres-circulaires de C. Camacho, où se manifeste un nouveau rapport de la Congrégation à son environnement. Voici l’ensemble des citations qui le reflètent.

lettre date page formulations

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20.10.71

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L’urgence de la tâche éducative prend de nouvelles dimensions quand nous sommes confrontées avec l’injustice du monde. Nous avons senti une réelle volonté de comprendre les conséquences de notre solidarité avec les pauvres :
-De petites fondations insérées dans les lieux les plus pauvres du pays s’interrogent sur la manière de rendre leur service plus efficace.
-On entreprend des œuvres sociales courageuses, insérées dans la pastorale d’ensemble.
- Nous avons trouvé un net appel à servir le pauvre et une généreuse réponse chez plusieurs de nos sœurs.

12

15.12.72

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(Lors de l’assemblée des provinciales, la réflexion) sembla converger peu à peu vers la prise de conscience qu’il faut nous engager avec Jésus pour un monde plus juste.
La mission, c’est l’appel de Jésus dans la puissance de l’Esprit. Le mystère de la mission est au cœur même du mystère de l’Incarnation. Jésus a reçu l’onction de l’Esprit pour aller porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le retour à la vue ; rendre la liberté aux opprimés. Inséparable de la mission, nous rencontrons nécessairement la puissance créatrice et libératrice de Jésus.

13

1.07.73

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Notre contact vivant avec la Société ces derniers mois, notre relation directe tout récemment avec les provinces de New-York et du Canada... nous
(ont permis de) constater (une) compréhension nouvelle du sens de notre mission et de notre responsabilité, pour travailler à plus de justice dans le monde.

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Noël 1973

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Vous savez que nous revenons d’Espagne : les communautés nous ont donné une grande joie par leur foi solide, leur engagement sérieux pour une éducation chrétienne dans une réalité sociale difficile, leur générosité à vivre une solidarité croissante avec le Tiers-Monde et les pauvres.

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21.06.74

38



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Dans les provinces de Saint Louis, Chicago et Washington, je dirais que nous avons constaté un grand don de soi à la tâche de l’éducation. On se demande comment éduquer aujourd’hui, former au sens social, selon les exigences d’une foi réaliste et engagée ; on essaie dans cette ligne de descendre au concret.
(Ce constat) et les échos arrivés des autres provinces nous donnent de l’espérance et me poussent à partager avec vous une conviction : nous devons vivre plus sérieusement notre charisme et croître dans un vrai sens du corps, humble chemin dans la lutte contre l’injustice.
Essayons de vivre la force de cohésion des cinq options, comme réponse à la fois large et précise à son Cœur vivant dans l’humanité. Dans la mesure où nous permettrons à la souffrance des autres de pénétrer dans notre cœur, nous vivrons avec plus de réalisme l’amour tendre et compatissant de Jésus-Christ.

17

21.11.74

42

Le bref contact que nous avons eu avec chacune, au cours de notre périgrination à travers les communautés de la Société, et les informations sincères que vous continuez à nous envoyer,
(reflètent, entre autres) :
une disponibilité croissante à l’Esprit qui nous porte ànous solidariser davantage avec nos frères et à élargir progressivement lesens dede la mission selon la ligne tracée par Notre Sainte Mère : «  ...elles embrassent tous les moyens qui sont en leur pouvoir pour procurer le Gloire du Cœur de Jésus et la salut des âmes.cf. Sommaire des Const. 2 è partie, XVI» .

Cet ensemble textuel fait apparaître un tracé progressif d’interaction et d’insertion dans les réalités sociales. Il présente aussi une dynamique d’intériorisation des nouvelles orientations du Chapitre général de 1970. En 1967, le fléau à combattre était la faim et l’ignorance. En 1970, dans un monde divisé, déchiré  834 , la Société du Sacré-Cœur s’engage à «  répondre aux besoins de tout homme opprimé par l’ignorance et la servitude, et surtout à ceux des jeunes qui cherchent le sens de leur vie ». Un an après, la lettre 6 identifie le défi auquel sont confrontées les éducatrices : l’injustice.

Cette trajectoire de rénovation institutionnelle peut, ainsi, être schématisée :

‘« travailler pour la justice
collaborer à la croissance de l’homme et à sa libération »’

Le nouveau rapport à un monde «  déchiré » par les injustices fait naître la compassion au contact de l’humanité blessée. La lettre 8 identifie ce sentiment moral qui se substitue à «  l’horreur » éprouvée devant «  les outrages » et «  l’ingratitude » des hommes (Constitutions de 1815)  835 . Puis, en 1972, les lettres 11 et 12 marquent une nouvelle étape. La conscience de la présence du Christ dans le monde des pauvres, souligne la nécessité de s’engager pour un monde plus juste. La lettre 11 en explicite la raison : «  Jésus se révèle dans les valeurs humaines de ce monde, surtout dans le monde des pauvres et des marginaux. Sa présence au milieu d’eux est celle du disciple, présence d’écoute : il se tait et ne s’impose pas ; il reçoit, il se solidarise du dedans avec leur situation d’injustice »  836 . Telle est la manière d’être du Christ vis-à-vis des pauvres et des marginaux .

Cette solidarité agissante est réaffirmée dans les lettres suivantes. Et la lettre 17 inscrit ce mouvement en fidélité à la pensée de la fondatrice. En cette période de rénovation de l’Institut, pour ceux et celles dont le regard  837 rencontre le Christ dans l’humanité blessée par l’injustice, «  se solidariser davantage avec nos frères », est estimé être dans « la ligne » des commencements. Communier aux souffrances de l’humanité et lutter contre les formes du mal, c’est l’expression actuelle du charisme d’union et de conformité au Cœur du Christ, comme le stipulait déjà le livret de 1970. Huit ans après, cela s’affirme comme tel dans le vécu collectif. Et cette forme de solidarité devient même le principe régulateur de l’action.

Un tel processus décisionnel présente des analogies avec celui des commencements » de l’Institut. Cela apparaît dans la manière de former de futures apôtres de la dévotion au Sacré-Cœur, ainsi que dans l’élaboration de «  l’idée primordiale » de Sophie Barat.

En 1815, l’éducation chrétienne des jeunes demoiselles sollicitait l’engagement par la conscience du «  dommage » subi, conscience qui suscitait la générosité. Ainsi, dans cette manière de procéder, la démarche spirituelle proposée, présentait trois éléments dont le rapport est ainsi schématisable :

«  L’horrible ingratitude » appelait une forme d’intervention déterminée par la force du sentiment éprouvé. Celle-ci, la réparation, était à la fois d’ordre spirituel et social. Elle était un moyen «  obligé », c’est-à-dire nécessaire pour restaurer l’honneur du sujet bafoué, humilié, non reconnu à sa juste valeur.

Ces trois éléments : l’outrage fait à l’humanité du Christ - le sentiment éprouvé - la réponse, se retrouvent dans le récit de l’Idée primordiale de l’Institut. Ils concourent même à son élaboration. Reprenons brièvement le texte, pour faire apparaître ce processus décisionnel. «  Au sortir de la Terreur », M-S Barat médite sur les «  abominations de la Révolution vis-à-vis de la religion et du Saint Sacrement ». Elle constate une urgence : faire revivre Jésus Christ dans les familles. Elle regarde les moyens utilisés par les «  cœurs restés fidèles à Dieu » : rétablir le culte du Saint Sacrement, faire vivre le clergé, aider et soutenir l’épiscopat. La personnalité entière est engagée dans l’expérience. La sensibilité est affectée. L’imagination et la volonté, subsumées par la réalité spirituelle rencontrée, développent alors des potentialités non investies. L’imagination devient créatrice dans l’élaboration de «  l’idée primordiale ». Et le vouloir se laisse guider par l’intelligence qui abandonne un premier projet. Un déplacement est consenti. Un nouveau chemin de service et d’adoration du Dieu vivant s’ouvre dans le discernement 838 .

Cette analogie entre l’éveil missionnaire des élèves et le processus de l’intuition créatrice de Sophie Barat est significative, au sens où elle est la marque d’une forme de vie particulière, d’une manière de se rapporter au réel et d’y intervenir. Ici et là, le facteur déterminant l’action est la conscience d’un sentiment éprouvé en contemplant la réalité. Ce regard est dit contemplatif car il a sa source dans une intériorité animée par le charisme institutionnel. Cette grâce d’union et conformité au Cœur du Christ détermine, en effet, la manière de recevoir le réel, d’en sélectionner certains besoins plus que d’autres et d’y répondre. L’élément médiateur est le sentiment. «  Sentir la réalité avec son Cœur »  839 en est l’expression familière, bien que naïve d’un point de vue réflexif et critique. Elle revient constamment dans les lettres-circulaires de C. Camacho, comme si, dans cette manière d’être en relation, s’exprimait le don reçu, le patrimoine à faire fructifier. La condition d’effectivité est «  la rencontre » avec la personne du Christ. Vouloir «  faire revivre Jésus-Christ dans les familles » est la résultante de cette expérience où est reconnu l’amour du Christ. Cet acte de reconnaissance est une première manière de Le glorifier. Le second moyen, «  réparer les outrages », équivaut à mettre en œuvre la visée éthique Congrégationnelle. Mais, précisons-le de nouveau, «  vouloir reconstituer le tissu social » n’est pas propre à la Société du Sacré-Cœur. Vouloir le réaliser par l’éducation, non plus. Sont spécifiques la manière de procéder et la forme de vie proposée.

Le sentiment moral, la compassion, peut aussi être inducteur de déplacement de projet. Ce fait est récurrent dans les choix institutionnels. Il est repérable dans la démarche décisionnelle des grandes figures de la fondation comme dans le processus de rénovation. L’image des «  milliers d’adoratrices devant un ostensoir universel » est le condensé d’une réponse qui s’accompagne d’un déplacement de projet de vie. Madeleine-Sophie quitte son projet de vie monastique parce qu’elle est touchée par l’impiété de la société post-révolutionnaire française. Philippine Duchesne connaît aussi de tels déplacements. Elle n’ira pas en Chine, mais en Louisiane ; pas à Saint-Louis mais à Saint-Charles. En évoquant le comportement de Philippine et de ses premières compagnes dans le continent américain, M-J Bultó souligne deux aptitudes : capacité à « voir » les besoins éducatifs de l’époque et adaptabilité. «  Confrontée à un travail surhumain, dit-elle, Philippine apprenait et improvisait constamment, cherchant des solutions aux problèmes, sans cesse renaissants, ou à de nouveaux problèmes. Elle voyait les besoins de son époque et essayait d’y répondre dans les limites de sa vocation »  840 .

Une telle démarche a aussi caractérisé le gouvernement de S. de Valon et ouvert le processus de rénovation demandé par le Concile Vatican II. « Voir, mais aussi écouter, ont été pour la Mère de Valon, dit M. Luirard, l’occasion de mûrir de nouvelles orientations apostoliques ou du moins de leur donner un contenu concret : il s’agissait certes de buts ou de tâches qui étaient dans la tradition de la Congrégation mais l’impulsion qu’elle leur conféra, contribua à préparer l’avenir et à rénover les formes de la mission dans la Société du Sacré-Cœur  841 «  . D’après l’auteur de la notice, «  cette femme, au vocabulaire ancien - fruit de son éducation et d’une certaine conception théologique - avait un tempérament généreux et impétueux qui la rendait apte aux coups de cœur »  842 . Aujourd’hui comme hier, une qualité de regard permet de se laisser déplacer, au cœur des rencontres, pour inventer les réponses éducatives adaptées aux situations et aux personnes.

Or cette démarche décisionnelle marque aussi le processus collectif de rénovation. Cela apparaît, à maintes reprises, dans les textes étudiés. Le Chapitre spécial de 1967 en est l’illustration exemplaire. Un cri est entendu, celui des deux cent cinquante millions d’enfants privés de leurs droits élémentaires. La réponse apportée constitue, à elle seule, une « révolution copernicienne » dont l’expression est le déploiement d’un nouvel espace éducatif. Sous l’angle de la symbolique du Cœur du Christ, celle-ci advient en 1970  843 . Le processus collectif se déroule ensuite selon trois étapes susnommées 844 . Ces trois phases correspondent aux trois moments d’élaboration de la métaphore vive 845 .

En 1970-76, la dynamique décisionnelle peut être représentée selon la même dialectique que celle de l’intuition primordiale de S. Barat. En voici le schéma  846 simplifié :

Ainsi en 1976, pour la Société du Sacré-Cœur, «  réaliser ce que sainte Madeleine-Sophie entendait dans l’expression la gloire du Cœur de Jésus »  847 passe par ce combat pour la justice. La solidarité, sous la double forme de la compassion et de l’engagement sociétaire, est ordonnée à cette fin.

Une étude comparativedes textes fondateurs de l’Institut et de ceux de Paray-le-Monial rejoint notre interprétation sur ce rapport de la réparation (ou de la justice) à la fin de l’Institut  848 . Françoise Greffe y précise les liens existant entre la dévotion de Paray-le-Monial  849 et la spiritualité de la Société du Sacré-Cœur et situe la réparation par rapport à la mission. «  Trois des éléments essentiels de la réparation, reçus et transmis par Marguerite-Marie (Alacoque) - plainte, reproche et demande - sont présents, dit-elle, dans les textes de la Société du Sacré-Cœur. Le Plan Abrégé fait référence à la propagation rapide de la dévotion au Sacré-Cœur  850 , ainsi qu’à la pratique «  de l’adoration perpétuelle du Saint Sacrement », au noviciat. Quant au terme lui-même, il n’apparaît qu’une seule fois dans les Constitutions,à l’article «  Du pensionnat », à propos de l’éducation religieuse qui, après l’initiation doctrinale et morale, s’accomplit en «  une connaissance personnelle de l’amour de Notre Seigneur pour elles »  851 . De l’expérience elle-même dérive la nécessité d’en témoigner et de réparer l’ingratitude des hommes  852 .

Ce verbe «  réparer », remarque F. Greffe,a comme synonyme «  dédommager », terme utiliséà l’article de la règle des novices dans l’expression «  dédommager de l’ingratitude de la plupart des chrétiens ». «  Dans les deux cas, est-il précisé, les réponses proposées pour réparer sont de l’ordre de la conversion personnelle et de l’engagement dans le service, c’est-à-dire dans l’activité apostolique ». Il ne s’agit donc pas d’une invitation explicite «  à partager les souffrances du Christ, à souffrir avec Lui comme dans les récits de Marguerite-Marie ». Le verbe réparer n’est pas, non plus, «  associé à l’adoration eucharistique, ni à la communion ». Les raisons de ces variations, par rapport au culte de Paray-le-Monial, sont doubles.La première est la marque indéniable de la spiritualité de l’Ecole française sur le charisme d’union et de conformité au Christ  853 . La seconde tient à la place accordée à la réparation dans les textes fondateurs. Celle-ci «  paraît centrale dans les Constitutions de la Société du Sacré-Cœur. Cependant, elle n’est pas présentée comme la fin de l’Institut, remarque F. Greffe. Or, la dynamique centrale est dans sa fin. La réparation est située au cœur des moyens (la formation des novices et l’éducation des élèves  854 ) de faire advenir cette gloire du Ressuscité ».

En 1976 la nouvelle visée, «  travailler pour la justice », résulte de l’interactionentre la réalité rencontrée, l’expérience vécue et la fin de l’Institut. La blessure qui atteint l’humanité du Christ est celle des hommes et des femmes brisés par les injustices. Le texte de 1970 l’exprimait par «  l’appel à contempler «  le Cœur du Christ à travers le «  cœur transpercé de l’humanité ». Celui de 1976 confirme l’interprétation. La contemplation du «  Cœur blessé du Christ (se réalise) dans l’humanité déchirée par les injustices du monde ».Après avoir confirmé ce déplacement de la symbolique, le Chapitre général de 1976 en interprète les effets dans les orientations éducatives et la manière de procéder. «  Notre charisme nous presse, y est-il déclaré, de nous faire solidaires des hommes dans leurs souffrances et dans la recherche d’un monde plus juste et plus fraternel »  855 .

La nouvelle finalité est explicitée. « Nous avons essayé que ce texte reflète notre désir de (...) réaliser ce que sainte Madeleine-Sophie entendait dans l’expression « la gloire du Cœur de Jésus », précise la lettre qui accompagne le livret  856 . « Nous pouvons, est-il attesté, continuer ici-bas l’incarnation de Jésus-Christ, nous pouvons laisser le Père glorifier son Fils en nous. Nous pouvons incarner des attitudes qui permettent à Dieu de se rendre visible ». L’engagement informe l’action éducative. Une telle conviction reprend, à nouveaux frais, le motif central de la spiritualité de l’Institut : le charisme d’union et de conformité au Cœur du Christ. Les moyens choisis concernent une manière d’être et d’agir. Ils sont listés dans l’article intitulé : Attitudes en vue de la mission  857 . Travailler pour la justice y reçoit la même ordination que la réparation.

De même, aller à la rencontre de l’humanité blessée et divisée s’inscrit en fidélité à la tradition, à en juger par une remarque de Mgr Baunard. Relatant ces «  commencements » de l’Institut, l’historien brosse le portrait des premières religieuses. «  A mesure que nous verrons surgir ces vocations ..., annonce-t-il, nous y remarquerons un trait commun : ces premières mères du Sacré-Cœur ont presque toutes passé par le creuset de l’expérience révolutionnaire ». Mais cette référence commune intègre «  deux attraits différents »  858 . «  Les unes, précédemment vouées aux œuvres extérieures, et touchées des besoins du monde qu’elles ont connu, cherchent dans la vie religieuse surtout l’apostolat. Ce que celles-ci ont vu dans le Cœur de Jésus-Christ, ce sont principalement les flammes qui en sortent pour réchauffer la terre. Les autres, précédemment inclinées vers le Carmel, vers les Clarisses et la Trappe même, sont plus émues des outrages faits au Cœur de Jésus-Christ ; c’est sa blessure qu’elles regardent, et elles veulent y cacher une vie de réparation, de contemplation et d’amour ». Et Mgr Baunard, d’ajouter : «  l’Institut du Sacré-Cœur répondra à ce double attrait de la gloire de Dieu et du service des âmes ».

Ce portrait spirituel des « fondatrices » se termine par une remarque qui fait sens, aujourd’hui. « Brûler et éclairer, se consumer dans l’amour, se répandre dans le zèle : tel est le double but qui, dans la Société dont nous décrivons l’histoire, ira se dessinant chaque jour davantage, affirme l’historien »  859 . Ce faisant, ce double trait irait-il jusqu’à ne faire qu’un ? Le passage d’une problématique de la séparation à celle de la rencontre aurait-il pour effet de réunir ce qui était disjoint ? Car en cette période de rénovation, compatir et être solidaire, guérir les blessures et ouvrir un chemin où la vie prenne sens, ces deux buts deviennent une seule et même visée éducative. Serait-ce l’orientation foncière que prend l’accomplissement de l’image ?

Notes
834.

Société du Sacré-Cœur, Chapitre de 1970, Rome, p. 10, 12.

835.

"Son Cœur ouvert nous appelle à communier chaque jour aux souffrances de l'humanité, à lutter contre l'égoïsme, en participant avec nos frères à la douleur causée par l'injustice et le mal". Lettre 8, 12.12.1971, supra, idem, p.17.

836.

Lettre 11, 20.10.1972, idem, p.26.

837.

Ce terme est équivalent, ici, à celui de cœur. L'un et l'autre appartiennent au même contexte lexical, au paradigme de la contemplation ou adoration.

838.

"Me voici à l'idée primordiale de notre petite Société du Sacré-Cœur, celle de me réunir à des jeunes filles, pour établir une petite communauté qui, nuit et jour adorerait le Cœur de Jésus outragé dans son amour eucharistique; mais me disais-je, quand nous serons vingt-quatre religieuses à nous remplacer sur un prie-Dieu pour entretenir l'adoration perpétuelle, ce sera beaucoup et bien peu pour un si noble but... Si nous avions de jeunes élèves que nous formerions à l'esprit d'adoration et de réparation, que ce serait différent ! Et je voyais des centaines, des milliers d'adoratrices devant un ostensoir idéal, universel, élevé au-dessus de l'Eglise. C'est cela, disais-je, devant un tabernacle solitaire, il faut nous vouer à l'éducation de la jeunesse, refaire dans les âmes les fondements solides d'une foi vive au Très Saint Sacrement, y combattre les traces du jansénisme qui a amené l'impiété et, avec les révélations de Jésus-Christ à la bienheureuse Marguerite-Marie sur la dévotion réparatrice et expiatrice envers son Coeur sacré au Très Saint-Sacrement, nous élèverons une foule d'adoratrices de toutes les nations, jusqu'aux extrémités de la terre". P.Perdreau, Les loisirs de l'Abbaye, Rome, p. 422- 423.

839.

L'expression est reprise dans l'introduction du texte de 1988, Société du Sacré-Cœur de Jésus, Chapitre général, 1988, Rome, p.1.

840.

Lettre 5, p.39-40.

841.

Monique Luirard, Sabine de Valon Dixième Supérieure générale de la Société du Sacré-Cœur, p. 154.

842.

Idem, p.193.

843.

Rappelons-en la formulation : "Pour contempler ce Cœur, nous n'avons pas à détourner nos regards de la terre, demeure du Dieu vivant. Le Christ est là, caché au cœur du monde où sa mort l'a enseveli et d'où jaillit sa vie de ressuscité, envahissant peu à peu l'histoire "Société du Sacré-Cœur, Chapitre 1970, Conclusion, p.57.

844.

La première (1970-1976) aboutit au Chapitre de 1976. La seconde (1976-1979) conduit à la confirmation de la visée éducative, par l'assemblée des provinciales à Mexico. La troisième (1979-1982) est celle où le symbole fondateur retrouve son enracinement biblique, s'exprime de manière inédite dans les nouvelles Constitutions.

845.

Supra, Le fleuve qui prend sa source à l'orient, p. 287.

846.

Supra, p. 313.

847.

Lettre 23, idem, p. 56.

848.

F. Greffe, RSCJ, Réparation et vie apostolique : la Société du Sacré-Cœur (Madeleine Sophie Barat, 1779-1865), Colloque public du Centre Sèvres, Claude de la Colombière, Cahier Media Sèvres, Paris, 5-6 mars 1993, p. 93-101.

849.

De la dévotion parodienne, "ce qui est typique, c'est :

1- La plainte qui sort du Cœur du Rédempteur à cause de l'immensité de son amour qui n'est pas reconnu.

2- Le reproche qu'Il adresse à tout homme qui refuse l'amour rédempteur, mais en priorité aux baptisés et aux religieux.

3- Les demandes divines transmises à l'Eglise qui organisent la réparation autour de certaines pratiques.

4- Mais aussi, à travers ces "pratiques", la demande du Rédempteur de souffrir avec Lui, pour adoucir, en quelque sorte, sa solitude et la souffrance de ses outrages, et demander miséricorde pour les pécheurs", idem, p. 94.

850.

A ce signe, on reconnaît "que c'est lui-même (Dieu) qui l'inspire", Constitutions de la Société du Sacré-Cœur, Plan Abrégé, II., Rome, p.17.

851.

Ibidem, p. 93.

852.

Constitutions de la Société du Sacré-Cœur, Troisième partie, Des moyens qu'emploie la Société pour travailler à la sanctification du prochain, Chapitre troisième, Du pensionnat, Rome, 184. XVI.-, p.83.

853.

« La présentation parodienne de l'adoration au Saint Sacrement est complétée par les perspectives de l'Ecole française : "Elles entreront, autant qu'il leur sera possible, avec les secours de la grâce, dans les sentiments et les dispositions de ce Cœur, soit à l'égard de Dieu son Père, soit à l'égard des hommes", ibidem, p.95.

854.

Ibid., p.97.

855.

Société du Sacré-Cœur, Chapitre de 1976, Charisme, facteur d'unité, de continuité, de changement, Rome, p.5.

856.

"Nous avons essayé que ce texte reflète notre désir de vivre centrées sur Jésus-Christ, d'apprendre des autres le chemin des Béatitudes, de nous livrer à la mission pour manifester l'amour de Dieu, de réaliser ce que sainte Madeleine-Sophie entendait dans l'expression "la gloire du Cœur de Jésus", Lettre 23, supra, p. 56.

857.

Société du Sacré-Cœur, Chapitre de 1976, Dimension éducative de notre mission, idem, p.9.

858.

Ces deux attraits sont symbolisés dans le sceau institutionnel : le glaive qui perce le cœur de la Vierge Marie et la flamme d'amour située au-dessus du cœur du Christ.

859.

Abbé Baunard, Histoire de la Vénérable M-S Barat fondatrice de la Société du Sacré-Cœur de Jésus, Livre I, Chapitre troisième, Paris, Poussielgue Frères, 1879, 4è édition, p. 97-98.