II.3.1. L’ouverture au sens international

En 1970, la première «  option » pose l’internationalité comme l’une des caractéristiques de la Congrégation. Cette affirmation s’avérait-elle donc nécessaire ? A en juger par les insistances des textes de 1967 et de 1970, quitter le schème de l’uniformité semble difficile pour certains membres et certains groupes. Il s’agit, désormais, de s’ouvrir à d’autres formes de pensée comme à d’autres formes d’action. Pour y parvenir, un déplacement des représentations est à effectuer. Les «  quelques paroles de Mère M-J Bultó, à la séance d’ouverture du Chapitre » de 1970 en mentionnaient la nécessité. «  Etant donné ce qu’est la Société aujourd’hui, ses aspirations, ses besoins, ses possibilités », l’objectif est de «  vivre d’une manière forte, efficace, dynamique, UNITÉ et PLURIFORMITÉ »  896 .Elle en précisait quelques conditions, entre autres «  non seulement la conscience mais l’acceptation du nouveau ».

C’est à ce défi interne que l’Institut est confronté lors du processus de refondation du service éducatif. Un long détour vis-à-vis du «  déjà connu », du «  déjà vu » est à entreprendre. Ce déplacement commence, pour un bon nombre de religieuses, dès la réception du texte de 1970. L’étrangeté des options, comme de la pensée à l’œuvre, installe une distance. La «  quatrième option » formuledes exigences. Elle invite à «  une appréciation des cultures et des traditions d’autres pays », demande de s’éloigner «  de toute attitude de pouvoir et de paternalisme »  897 .

Voyons d’abord comment Concepción Camacho, élue supérieure générale lors de ce Chapitre, engage l’Institut dans cette démarche  898 . Ensuite, nous étudierons à quels signes, en 1981, elle en décrypte l’aboutissement.

Notes
896.

Société du Sacré-Cœur Chapitre 1970, 3 octobre - 28 novembre, Quelques paroles de Mère M-J Bulto à la séance d'ouverture du Chapitre, Rome, p.4.

897.

Option sur la solidarité envers le Tiers-Monde. "Dans un univers qui a faim et soif de justice, notre attitude sera celle de la solidarité avec le Tiers-Monde qui souffre pauvreté et oppression.

Cette solidarité va surtout nous désinstaller de nous-même. Elle exige de nous, un véritable effort pour aider à une meilleure distribution des biens de ce monde ; elle nous donne une appréciation des cultures et des traditions d'autres pays et nous éloigne de toute attitude de pouvoir et de paternalisme", idem, p.15.

898.

"Quelques paroles de Mère Concepcion Camacho à la séance de clôture du Chapitre", ibidem., p 59-61.