Cette « guérison de la mémoire collective » se reflète dans un second trait : l’aptitude à interpréter la finalité éducative ordonnatrice du service Congrégationnel. C’est l’étude de ce dévoilement - pour reprendre l’étymologie du verbe grec aléthéia, signifiant libérer la vérité enfouie sous le voile de l’oubli - que nous abordons maintenant.
Quelle vérité, c’est-à-dire quelle nouvelle interprétation du sens de l’agir éducatif advient alors à la conscience collective ? Par quels effets du libre jeu de la métaphore sur la culture institutionnelle cette « guérison de la mémoire collective » est-elle rendue possible ? En d’autres termes, quels déplacements de la symbolique sont repérables, sous l’angle précis de notre examen, dans les documents officiels de la Congrégation ?
Certains de ces effets ont déjà été analysés en terme de déplacement ou de transformation. C’est le cas de la nouvelle « vision du monde » élaborée en 1976, de la finalité sociale confirmée en 1979. Il reste, maintenant, à procéder au même repérage pour l’interprétation de la finalité spirituelle : « former des adoratrices ». Le consensus advient, en 1981, au moment où la métaphore se fait vive. Ce fait confirme l’affirmation de J-Y Fouilloux, déjà citée : « nous ne pouvons accéder à la réalité que par elle et par elle seule, nous pouvons résister à l’oubli » 913 .
Concepcion Camacho Lettres à la Société, idem, p.186.