II. 4. 2. Le chemin, discerner pour accomplir humblement la justice

Le livre des Proverbes lie les deux activités, discerner et accomplir la justice. L’une ne va pas sans l’autre. « Oui, si tu demandes le discernement, si tu appelles l’intelligence, si tu la recherches comme l’argent, si tu creuses comme un chercheur de trésor, alors... tu découvriras la connaissance de Dieu, ... tu comprendras la justice, l’équité, la droiture : les seuls sentiers qui mènent au bonheur ». Pour celui qui cherche le bonheur, cette connaissance ouvre des horizons susceptibles de donner un sens à l’existence. Mais ce dernier n’est plus à l’image des certitudes de l’humanisme traditionnel. Les stratégies sont toujours à inventer, à adapter à nouveau.

Aussi l’appellation de «  chemin » semble-t-elle mieux convenir que le terme «  de boulevard de la religion », par lequel F. Druilhet qualifiait le service éducatif des deux compagnies, jésuites et religieuses du Sacré-Cœur  988 . Certes, de grandes avenues ont été tracées, en 1967... L’ouverture semble même devenue maximale, dans «  les limites »  989 d’une vocation spécifique. Toutefois, le terme de chemin dans l’expression, « discerner pour accomplir humblement la justice », connote une autre dimension que celle de moyens préconisés ou à prendre. Il évoque l’intériorité dont relève l’action. Il s’agit, là tout particulièrement, «  d’appartenir de nom et d’effet » au Christ serviteur «  doux et humble ». La «  livrée » ne peut qu’être modeste, mais elle n’en est pas moins significative. Car l’activité essentielle est de rendre l’autre capable de baliser son propre «  chemin », de choisir avec clairvoyance ses projets et les moyens de les réaliser.

Notes
988.

F. Druilhet, Conférences aux Maîtresses de classe et Surveillantes, 1827.

989.

Nous reprenons l'expression de M-J Bulto, au sujet du dynamisme missionnaire de Philippine Duchesne : "Elle y répondait dans les limites de sa vocation". Lettre 5, idem.