III- réforme et purificaton de la société française (1245-1248)

Le chapitre premier a permis d’entrevoir que l’école biblique morale dont Eudes de Châteauroux est le produit implique par définition son attachement aux idéaux traditionnels de réforme, revivifiés par la dissémination de la Parole; le sermon aux moines noirs de 1235-1236 a montré qu’il s’était engagé dans la mise en œuvre pratique de ce programme. Les pouvoirs que lui confèrent son statut de légat, et les exigences spirituelles liées à la réussite de la croisade, l’engagent dans une extension systématique de cette action. Sous cet angle, deux thèmes ressortent fortement de l’activité du légat, dont on sait qu’ils furent tout aussi chers au roi de France, et qui constituent pour paraphraser Kant des conditions a priori de possibilité de la croisade: une entreprise de réforme, notamment liturgique, de l’église de France; d’autre part un effort de purification de la société, visant à sanctifier le royaume.