b) La descente du Nil, la défaite et la captivité du roi (décembre 1249-mai 1250)

Il est clair qu’un tel discours, avant de prendre le chemin du Caire, visait à rassurer les croisés sur la nature providentielle de leur pélerinage sacrificiel sur les pas du Sauveur. La suite des événements, très défavorable, plaçait de la sorte le légat dans une position délicate, même si d’autres avant lui, tel saint Bernard, l’avaient connue et affrontée: comment expliquer l’échec d’une aventure voulue par Dieu et conduite par le nouveau peuple élu ? Les SERMONES n° 14, 15, 16, en particulier les deux premiers commémorant l’anniversaire de la mort de Robert d’Artois, le frère du roi, tué à la bataille de la Mansurah (8 février 1250) qui marque, malgré son issue ponctuelle victorieuse, le début des revers, remplissent cette fonction explicative. Un rappel factuel du déroulement désastreux de la descente vers le Caire s’impose au préalable, d’autant que le rôle du légat n’est pas négligeable, notamment lorsqu’il s’agit pour le roi de prendre conseil.

La marche vers le Caire démarre « au commencement de l’Avent », c’est à dire le 28 novembre 1249 951 . L’armée suit la rive droite du Nil (bras du fleuve dit de Damiette 952 ) et chemine sans gros obstacles malgré le harcèlement des forces musulmanes, jusqu’au 19 décembre où elle parvient face à la forteresse de la Mansurah 953 . Elle se trouve alors bloquée par un bras du Nil, le Bakr al-Seghir, qui se sépare de la branche de Damiette immédiatement en aval de la Mansurah; de l’autre côté de ce bras, en avant de la forteresse, se trouve le camp du Sultan 954 . Pour franchir l’obstacle, les troupes françaises tentent de construire sur le Bakr al-Seghir une chaussée; en vain 955 . Pendant ce temps, les troupes musulmanes, qui connaissent mieux le terrain, parviennent à franchir les deux bras du Nil qui les séparent de l’armée croisée et attaquent à deux reprises, aux alentours de Noël 1249, leur adversaire 956 . Au bout d’un mois d’efforts infructueux pour établir la chaussée 957 , une solution paraît s’offrir: un Bédouin indique au connétable Humbert de Beaujeu l’existence d’un gué en aval du camp français, sur le Bakr al-Seghir. Le duc de Bourgogne et les barons de terre sainte sont chargés de garder le camp, tandis que le gros de l’armée franchit le bras du fleuve le 8 février 1250. C’est ici que prend place la narration par Joinville du coup d’audace fatal à Robert d’Artois, l’ainé des frères du roi 958 . Il avait été chargé d’établir, avec l’aide d’un corps de chevaliers, une tête de pont une fois le fleuve franchi, dans l’attente que le gros de l’armée ait traversé. La faible résistance des quelques « Turcs » chargés de lui barrer la route, et surtout une mentalité typiquement chevaleresque, le conduisent à la mort: lui et les Templiers, devant la fuite de leurs ennemis, décident en effet, contrairement aux consignes, de poursuivre les fuyards jusqu’à la ville, se font couper la retraite dans les rues étroites, et massacrer 959 . Lors de cette bataille, le roi lui-même manque d’être pris 960 .

Paradoxalement, cet événement qui provoque une immense tristesse chez Louis IX est aussi vécu comme un épisode heureux 961 : le prévôt de l’Hôpital qui apprend au roi la nouvelle de la mort de son frère l’assure qu’il est désormais en paradis et lui explique qu’au final, l’armée croisée est vainqueur 962 . En fait, la victoire n’était que tactique, car le nouveau chef musulman, le Mamelouk Baîbars, reprend le combat dès le 11 février; ce jour, les Chrétiens ont le plus grand mal à répondre à ses assauts. Il semble bien que Joinville ait perçu dès l’origine que cette prise de commandement des Mamelouks allait changer la face des événements et transformer la situation difficile en désastre: c’est à cet endroit qu’il introduit une longue digression sur l’origine de la garde mamelouke du Sultan d’Egypte 963 . Bien sûr, il écrit longtemps après les faits et en connaît l’issue; le fait d’avoir structuré ainsi son récit, en arrêtant, comme il le fait souvent, sa narration par l’insertion d’une digression en apparence purement « ethnologique », révèle une composition savante et un art du « suspense » qui font tout le prix de sa Vie de Saint Louis, surtout si on la compare avec une autre source provenant elle aussi d’un témoin oculaire, telle la Continuation de Rothelin 964 . Outre Joinville, on possède d’importants témoignages sur la mort de Robert d’Artois et l’effet qu’elle produisit sur les croisés, en particulier la lettre envoyée par le roi à ses sujets par l’intermédiaire de ses deux frères, les comtes de Poitiers et d’Anjou, qui rentrent en France au moment où, quelques mois plus tard, l’armée se transporte à Acre en terre sainte 965 . Je me propose de confronter un peu plus loin ces témoignages avec les deux sermons qu’Eudes de Châteauroux a consacré à cet épisode, selon les rubriques « in anniversario Roberti comitis Attrabatensis... » , c’est à dire au minimum un an après la date du décès 966 . Dans l’immédiat, on relève un point notable dans la chronique: le légat a rapidement pris conscience du piège où étaient en train de s’enfermer les Chrétiens et conseille dès lors à Louis IX de se rapatrier sur Damiette 967 . Les faits devaient lui donner raison: à compter du 11 février 1250, l’armée royale est immobilisée sur place; les Egyptiens sont parvenus à faire traîner par la terre, depuis leur camp, des galères qu’ils postent ensuite sur le fleuve, en aval du camp français, sur le Nil de Damiette, soumettant ainsi le ravitaillement qui arrivait depuis cette ville à un blocus 968 . Les conséquences ne tardent pas: augmentation des prix dans le camp; maladie. Le roi est contraint à la négociation avec le Sultan. Ce dernier vient tout juste d’arriver en Egypte, succédant à son père Al-Malik al-Salih Ayüb, décédé le 24 novembre 1249, et ne paraît pas disposé à cela. L’échange proposé par le roi est exactement celui que suggéra en 1218 Jean de Brienne et que refusa le légat Pélage: évacuation de l’Egypte contre la restitution de Jerusalem aux Chrétiens 969 ; en garantie, captivité de l’un des frères du roi. Les Musulmans réclamant le roi lui-même, il refuse et décide de rapatrier ses troupes sur Damiette au début d’avril 1250, par terre et par eau 970 . Louis IX chevaucherait par voie de terre en suivant les bateaux sur lesquels on avait placé les malades 971 ; quoique très malade lui-même, il avait refusé de suivre le conseil d’Eudes de Châteauroux, de Joinville et de ses frères de s’embarquer sur une galère 972 . Ce refus, Louis IX le justifie au nom de ses fonctions royales: il doit protéger son peuple et le soutenir dans l’épreuve; on retrouve ici la figure du roi-Christ compatissant, si caractéristique de sa spiritualité 973 , mais aussi le Moïse des sermons du légat et des chroniqueurs, guidant son peuple durant l’Exode, qui fait contrepoint aux rois triomphants de l’ancien testament qui lui ont aussi été fréquemment proposés comme modèles, qu’il s’agisse de David, de Salomon ou de Josias 974 .

L’épilogue du drame se déroule en deux temps synchrones: la capture du roi et de l’arrière-garde dans la soirée du mercerdi 6 avril 1250, le lendemain du départ vers Damiette 975 ; la défaite de l’avant-garde qui continuait sa progression vers le nord, le même jour à Fariskûr, tout près de Damiette 976 ; les galères aussi sont capturées 977 . Quelques navires parviennent toutefois à échapper aux mailles du filet musulman: l’un d’eux porte le duc de Bretagne et le légat Eudes de Châteauroux, c’est du moins ce qu’on lit dans un compte-rendu des événements par un Hospitalier 978 .

Durant la captivité du roi, du 8 avril au 6 mai 1250, jour de sa libération 979 , la reine Marguerite demeurée à Damiette du fait de sa grossesse 980 et Eudes de Châteauroux, réfugié dans la ville, conservent avec difficulté la maîtrise de la situation: Damiette est la seule monnaie d’échange dont dispose le roi pour négocier avec le Sultan, négociations compliquées encore par l’assassinat de ce dernier, surpris par sa garde mamelouke le 2 mai 1250 981 . Joinville narre en détails les malheurs de la reine et ses difficultés à retenir dans la ville les Pisans et les Gênois qui voulaient la quitter, et auraient ainsi privé les croisés de flotte 982 . Il nous donne aussi les raisons du nom du fils dont elle accoucha alors, Jean surnommé Tristan, « à cause de la grande douleur dans laquelle il était né » 983 . C’est Matthieu Paris qui fournit les renseignements les plus détaillés sur le rôle joué par le légat durant cette période: il a la garde la ville pendant la captivité du roi, dans l’attente des sommes qui paieraient sa rançon 984 . Lorsque Louis IX, malgré le coup d’état mamelouk, est enfin parvenu à conclure la paix avec les Musulmans 985 , il ordonne à Eudes de Châteauroux et au duc de Bretagne, tout proches géographiquement 986 , de rendre la ville selon les termes du traité. Devant l’hésitation des barons, le légat, la reine et quelques autres insistent et emportent la convicton des Chrétiens réfugiés. Geoffroi de Sergines pour le roi est venu au lever du soleil du 6 mai 1250 rendre Damiette aux Egyptiens, mais par prudence, la reine et tous les Chrétiens valides se sont préalablement embarqués 987 ; le légat devait être du nombre.

Bien leur en prit, puisque les malades demeurés dans Damiette, qui aux termes du traité devaient être récupérés par le roi lorsqu’il aurait fait venir des bâteaux d’Acre où l’armée croisée allait se rendre, furent massacrés par les Musulmans 988 . D’ultimes péripéties retardent jusqu’au soir du 6 mai la libération du roi et de quelques grands barons 989 . Après le paiement de la rançon le samedi 7 et dimanche 8 mai 990 , la flotte appareille pour Acre où elle parvient le 14 mai 991 .

Notes
951.

Voir Joinville qui fournit la date, Vie... éd. cit., § 184; pour le trajet suivi par l’armée, voir la carte dans J. Richard, Saint Louis... op. cit., p. 608, et pour le récit des événements p. 221-229. J. Monfrin, dans son Introductionà l’éd. cit. de Joinville, p. l-liii, résume les informations procurées par le chroniqueur.

952.

Voir la carte de J. Richard, Saint Louis... op. cit., p. 268.

953.

Soit un trajet, depuis le départ, d’environ 50 km à vol d’oiseau, donc un rythme très lent d’à peine plus de deux kilomètres par jour, cf. J. Richard, Ibidem, p. 232.

954.

Voir le plan dans J. Monfrin, Introductionà son éd. cit. de Joinville, p. cxx.

955.

Cf. Joinville, Vie... éd. cit., § 191-195.

956.

Ibidem, § 196-202.

957.

Ibidem, § 196-202.

958.

Ibidem, § 218-219.

959.

A l’origine de cet excès de zèle, on trouve le fait que les Templiers devaient selon le plan prévu précéder le comte et ses hommes; mais ces derniers passent devant eux et attaquent les premiers, refusant de céder la préséance; cf. Joinville, loc. cit. note précédente; Matthieu Paris, Chronica... éd. cit., t. V, p. 147-151, et t. VI, p. 192; la Continuation de Rothelin, RHGF éd. cit., p. 604-605. joinville lui-même n’échappe pas à cette mentalité, comme le montrent ses propos admiratifs, Vie... éd. cit., § 228-229, où il décrit la bataille comme un « beau fait d’armes » et fait un portrait du roi en chevelier modèle demeuré célèbre.

960.

Joinville, Vie... éd. cit., § 236.

961.

Ibidem.

962.

J. Le Goff, Saint Louis... op. cit., p. 191-192, porte un jugement très négatif sur la bataille et la mentalité qu’elle révèle, où il décèle l’annonce des catastrophes de la guerre de Cent ans. Voir de ce point de vue L. Capo, Da Andrea Ungaro... art. cit., passim, qui analyse la différence de mentalité entre Louis IX et son frère Charles d’Anjou, représentant typique selon elle de cette culture chevaleresque qui produit l’événement de la Mansurah. Pour le point de vue de Joinville évoqué supra note 174, l’analyse du procédé littéraire par M. Zink, La subjectivité littéraire. Autour du siècle de saint Louis, Paris, 1985, s’applique parfaitement: le passage navigue continuement entre objectivité et subjectivité autobiographique, voir les p. 219-239 pour d’autres passages révélateurs, et p. 222-225 pour ce passage précis; de façon plus générale, sur la valeur du témoignage de joinville, J. Le Goff, Saint Louis... op. cit., p. 473-522.

963.

Vie... éd. cit., § 280-288.

964.

Sur la « supériorité » de Joinville par rapport à la Continuation de Rothelin, voir J. Monfrin, Introductionà son éd. cit. de Joinville, p. xlviii; la nouveauté de ses procédés narratifs est bien analysée par K. D. Uitti, Nouvelle et structure hagiographique: le récit historiographique nouveau de Jean de Joinville, dans Mittelaterbilder aus neuer Perspektive, E. Ruhe u. R. Rehrens (hg.), , Munich, 1985, p. 380-391.

965.

Texte latin dans C. Duchesne, HFS, t. V, Paris, 1649, p. 428 s.; trad. française dans D. O’Connell, Les propos de Saint Louis, Paris, 1974, p. 163-172 (coll. Archives, Julliard).

966.

Voir ci-dessous l’édition des SERMONES n° 14 et 15 et leurs rubriques; pour le sens précis du mot « anniversaire » dans ce contexte mémorial, voir plus loin mon analyse de ces deux sermons.

967.

Cf. La Chronique de Flandre, dans RHGF, t. XXII, p. 335-336 (D. O’Connell, Les propos... trad. cit., p. 110); Branche des royaux lignages, Ibidem, p. 190

968.

Joinville, Vie... éd. cit., § 290.

969.

Ibidem, § 301-302.

970.

Ibidem, § 304.

971.

Ibidem, § 306-307.

972.

Joinville le regrette, Ibidem, § 306, jugeant qu’ainsi le roi « se fût trouvé bien en sûreté ». Charles d’Anjou évoque ce refus dans sa déposition de 1282 à la seconde enquête pour la canonisation de Louis IX; des fragments des dépositions de cette seconde phase de l’enquête ont été recueillis par la franciscain Guillaume de Saint-Pathus dans sa Vie de Saint Louis (éd. cit.H.-F. Delaborde), voir sur tous ces témoignages L. Carolus-Barré, Le procès de canonisation... op. cit., passim ; l’auteur traduit p. 68 s. l’essentiel du témoignage de Charles d’Anjou: le passage intéressant notre propos est à la p. 70 (voir l’original en latin de la déposition, retrouvé dans un ms. du XIVe siècle, et brièvement commenté par P. Riant, Déposition de Charles d’Anjou pour la canonisation de Saint Louis, dans Notices et documents publiés par la Société de l’histoire de France à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation, Paris, 1884, p. 155-176; le texte latin est p. 170-176, le passage ici évoqué p. 171).

973.

Cf. J. Le Goff, Saint Louis... op. cit., p. 858-886, ici surtout p. 864-867.

974.

Sur ces types vétéro-testamentaires proposés à Louis IX, voir L. Carolus-Barré, Le procès... op. cit., p. 31-32 (extraits de Geoffroi de Beaulieu); J. Le Goff, Saint Louis... op. cit., p. 388-401.

975.

Joinville, Vie... éd. cit., § 308-312.

976.

J. Richard, Saint Louis... op. cit., p. 228; J. Le Goff, Saint Louis... op. cit., p. 192.

977.

Joinville, Vie... éd. cit., p. 313-322.

978.

Cf. Matthieu Paris, Chronica... éd. cit., t. VI, p. 191 s., ici p. 195: « Mais le légat, en compagnie du patriarche de Jerusalem, de quelques prélats et du duc de Bretagne qui était malade, prirent place sur les galères lors du départ du roi de son camp, et parvint par le fleuve, en grand danger et à grand peine, à gagner Damiette ».

979.

Cette date se déduit de la précision de Joinville, éd. cit. § 368, qui fixe la libération du roi au lendemain de l’Ascension.

980.

Joinville, Vie... éd. cit., § 397.

981.

Ibidem, § 287-288 pour l’explication de cet assassinat; § 348-353 pour la narration de ses circonstances et de son déroulement, plutôt sanglant et qui a visiblement impressionné les croisés. Pour les raisons qui ont engendré ce réglement de comptes, voir R. Irwin, The early Mamluk Sultanate, 1250-1382, Carbondale (Illinois), 1986, p. 21; et tout le premier chapitre (p. 1-25) sur les contradictions internes du régime politique mamelouk et la fréquence des assassinats, qui n’empêchent pas sur le fond la stabilité du dit régime.

982.

Joinville, Vie... éd. cit., § 397-400.

983.

Sur ce fils et la légende à laquelle sa naissance donna cours, cf. C. Beaune, La légende de Jean Tristan, fils de Saint Louis, dans MEFRM, t. XCVIII/1 (1986), p. 143-160

984.

Chronica... éd. cit., t. V, p. 117 et p. 131-159; contrairement aux documents que le chroniqueur publie au t. VI, et où d’autres témoins décrivent que le légat est parvenu à s’enfuir après la bataille de la Mansurah (voir supra note 193), le récit des événements qu’il fournit au t. V donne parfois l’impression qu’Eudes de Châteauroux n’a pas accompagné l’armée jusque dans le sud égyptien, mais est demeuré dans la ville pour la surveiller, ainsi que la flotte; je pense que le légat n’a en fait rien manqué des différents épisodes de cet échec militaire, et cette précision me paraît importante, d’une part pour comprendre ses deux sermons sur la mort de Robert d’Artois, et plus généralement son appréciation de la campagne militaire et des hommes qui y ont participé; d’autre part parce que cela dénote un réel courage chez un homme âgé; d’ailleurs Matthieu Paris, si prompt de coutume à critiquer les membres de l’église de Rome, n’a pas un mot dépréciatif pour le légat.

985.

Joinville, Vie... éd. cit., § 345-368.

986.

Les Emirs mamelouks ont conduit leurs prisonniers sous les murs de Damiette, sans doute pour impressionner les Chrétiens qui s’y sont enfermés, mais aussi pour négocier plus facilement avec eux d’après Joinville, Ibidem, § 344-347.

987.

Ibidem, § 370.

988.

Ibidem, § 369; Matthieu Paris, Chronica... éd. cit., t. V, p. 164.

989.

Joinville, Vie... éd. cit., § 371-378; le comte de Poitiers demeure comme gage contre le paiement intégral de la rançon, § 378.

990.

Ibidem, § 380-389.

991.

D’après Joinville, Ibidem, § 404, qui parle de six jours passés en mer.