De toute évidence, ce prologue a été rédigé en trois étapes. Il convient de les distinguer, et d’essayer de dater approximativement la période à laquelle chacune de ces trois séquences a été rédigée.
La première étape de rédaction de ce texte regoupe les trois premiers recueils mentionnés, jusqu’à Lauda Ierusalem Dominum inclus. Le paragraphe suivant explique en effet leur contenu, mais surtout s’achève par une prière 2576 . La rédaction de cette première partie est effectué après la mort d’Urbain IV (2. 10. 1264), puisque la description du premier recueil, Multi tyranni sederunt in throno, dit que ce celui-ci fut composé « autemps du pape Urbain IV de bonne mémoire » 2577 . Comme d’autre part les dates du séjour à Viterbe du pape Clément IV, sous lequel fut composé le troisième recueil, encadrent la réalisation de ce dernier entre avril 1266 et mars 1267, on en déduit que le cardinal a rédigé ce premier jet de son prologue vers mars-avril 1267.
La seconde étape de rédaction est postérieure à la composition du recueil Sobrii estote, car après ce recueil, l’écriture change 2578 , pour mentionner le dernier de tous ceux composés, Restituetur ut lutum signaculum , et expliquer que tous les recueils composés après celui intitulé Lauda Ierusalem Dominum viennent d’être rubriqués et ordonnés. Comme le recueil Sobrii estotecorrespond à l’une des années du conclave de Viterbe (1269), mais que le suivant, dont la composition selon le cardinal a commencé en 1270, est inachevé à la date où l’éditeur complète pour la troisième et dernière fois le prologue, on en déduit que cette seconde partie, ajoutant deux recueils, Gratia Domini nostri Iesu Christi et Sobrii estote, a dû être rédigée à la fin de 1269 ou au début de 1270.
La troisième et dernière partie du prologue, complété visiblement dans la précipitation, d’une écriture cursive, que l’on retrouve dans des feuillets reliés à part, à la suite du manuscrit, qui contiennent un sermon d’allure particulière (SERMO n° 63) et une sorte de petite chronique du conclave, mettant en scène les deux frères de Montfort 2579 , cette dernière partie est postérieure à l’arrivée à Orvieto du cardinal, au plus tôt le premier avril 1272. C’est après cette date qu’il faut situer cet ultime ajout. Sans doute à la fin de 1272, tant sont nombreux les signes que la seconde édition des sermons du cardinal, qu’il supervise alors, s’effectue dans la hâte, et manifestes sont les craintes de ne pouvoir la mener à bien 2580 .
Lignes 22-23.
Ligne 11.
Ligne 30. Voir la photocopie ci-joint du manuscrit de Pise.
Ces deux pièces ont été éditées par F. Iozzelli, Odo da Châteauroux... op. cit., p. 259-261, et p. 261-264.
Sur ce point, voir la fin du chapitre VI consacrée à la tradition manuscrite et à l’édition des collections de sermons.