SERMO n° 27 (= RLS N° 988), inédit.

Pour la fête du pape Sylvestre

Sermon donné le 31 décembre 1264 (?), durant la vacance pontificale (?), sans doute en consistoire.

« Un testament de paix fut scellé avec lui, qui le faisait prince des saints et du peuple, en sorte qu’à lui et à sa descendance appartienne la dignité de prêtre pour l’éternité  » 3657 .

Ces mots nous indiquent trois choses: d’abord qu’au temps du bienheureux Sylvestre la paix fut donnée et confirmée à l’Eglise, ici: « Un testament de paix fut scellé avec lui »; secundo qu’à l’époque du bienheureux Sylvestre, le sacerdoce et la dignité impériale furent conjoints, ici: « qui le faisait prince des saints et du peuple »; troisièmement qu’alors fut rendue publique la possession par l’évêque de Rome de la plénitude du pouvoir, qui est la « dignité de prêtre », cette plénitude consiste dans le droit de dispense, de définition des causes et dans son caractère universel, car il possède la juridiction sur tous les Chrétiens, de sorte que l’église romaine est la mère et la maîtresse de toutes les églises, et que le pape romain commande à la Ville et au monde; aussi, lorsque le premier des cardinaux-diacres impose l’étole et le manteau à celui que les cardinaux ont élu pape, il lui déclare: « Je t’investis de la papauté romaine pour que tu commandes à la Ville et au monde »; c’est à quoi correspond: « en sorte qu’à lui et à sa descendance appartienne la dignité de prêtre pour l’éternité ».

1. A la lettre, le verset concerne Phineas fils d’Eleazar; c’est une figure de ce qui s’accomplit en Sylvestre; depuis le Christ jusqu’à lui, la persécution avait fleuri et la prédication du verbe divin était impossible; seule la violence des miracles pouvait imprimer aux coeurs des hommes la foi du Christ; mais croire est un acte volontaire, comme le dit Augustin; au temps du bienheureux Sylvestre, la persécution cessa et le Christ put se manifester librement, une fois que Constantin eut accordé la liberté officielle du culte divin et celle d’édifier des églises en son honneur; alors le Christ se déclara et invita son épouse à le rejoindre; car certains hésitaient à venir à lui par peur de la mort et des supplices, ils avaient honte de confesser la crucifixion, considérée comme une sottise par leurs contemporains; grâce aux mérites du bienheureux Sylvestre, le Seigneur se manifesta, mit fin aux persécutions et donna la paix aux Chrétiens, en scellant alliance avec lui, car un testament est un pacte; l’Ancien Testament est ainsi appelé car il constitue l’alliance scellée avec les fils d’Israël; c’est aussi le nom qu’on donne aux ultimes volontés d’un mourant en faveur de ses héritiers; le Dieu homme a donc conclu avec le bienheureux Sylvestre et le peuple chrétien qu’il dirigeait un testament de paix; mais les successeurs du bienheureux Sylvestre et le peuple chrétien pourraient dire au Seigneur: pourquoi ce testament de paix est-il si fréquemment interrompu ? il leur répond par Malachie: vous n’avez pas respecté ce testament, donc je ne l’observe plus; puisque nous n’observons pas le pacte conclu avec les hommes, Dieu nous rend méprisables, humbles et vils devant tous les peuples; le bienheureux Sylvestre n’avait pas violé ce pacte; donc ni Dieu ni les hommes de son époque ne l’ont violé; aujourd’hui, à cause des clercs, règne la discorde entre eux et les laïcs;

2. suit: « qui le faisait prince des saints et du peuple »; c’est ce qu’a fait Dieu en la personne du bienheureux Sylvestre, lorsqu’il a conjoint en lui l’Empire et le Sacerdoce, afin qu’un même homme fût par le Sacerdoce « prince des saints », c’est à dire des clercs et des religieux, et par l’Empire « prince du peuple »; il était logique en effet que le souverain pontife, vicaire de celui qui est roi et prêtre, « prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech » 3658 , qui porte inscrit sur sa cuisse: « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » 3659 , exerçât aussi les dignités royale et sacerdotale; « car son sacerdoce est royal , et son royaume sacerdotal, et nous de même en lui; d’où la première épître de Pierre: ‘Mais vous, vous ètes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis 3660 ; car nous sommes oints dans le baptême afin de devenir spirituellement des prêtres, offrant nos corps ‘ en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu 3661 ; soyons aussi rois, en faisant justice de nous-mêmes; c’est pourquoi le pape, le même jour, après avoir été consacré souverain pontife, reçoit le diadème impérial, et de même qu’il est consacré souverain pontife en présence des évêques qui le bénissent, de même il reçoit le diadème royal qu’on appelle ‘ceptrum’, en présence des scribes et des notaires laïcs; c’est à l’intérieur de l’église qu’il est consacré et reçoit les insignes pontificaux, car bien que, comme pape, il commande à tous, son autorité s’étend cependant spécialement aux ecclésiastiques, qu’il doit ordonner et consacrer; c’est hors de l’église qu’il reçoit le diadème, car en tant que roi, il exerce la juridiction impériale sur les laïcs, surtout en temps de vacance de l’Empire, et il lui revient de confirmer l’élection de l’Empereur; de fait, [les Empereurs] sont ses vicaires, dans l’Empire d’outremer; le bienheureux Sylvestre fut roi et prêtre, ainsi tous ses successeurs, de sorte qu’ils portent la mitre avec la couronne d’or phrygienne, ou cercle; de même tout Chrétien à sa façon; ainsi qu’on l’a dit plus haut, est roi et prêtre »; certaines qualités royales sont louables: épargner ses sujets, combattre les orgueilleux, aimer la justice, être miséricordieux et défendre l’Eglise; de même chez le prêtre certaines qualités sont louables: la science du discernement entre le pur et l’impur, la compassion, l’humilité, la largesse dans l’aumône, le zèle pour les âmes, le bon exemple qu’on donne; ces qualités royales et sacerdotales doivent briller chez le grand prêtre; il est consternant de trouver chez nous tous les défauts du roi et du prêtre, sans que demeure même une trace de leurs qualités;

3. suit: « en sorte qu’à lui et à sa descendance appartienne la dignité de prêtre pour l’éternité »; la « dignité de prêtre », c’est la plénitude du pouvoir, une dignité supérieure à toute dignité purement humaine; c’est le pouvoir de dispense: le souverain pontife est supérieur aux conciles et à tous les statuts ecclésiastiques qui n’ont de valeur que par lui; « mais parce que Dieu ne reçoit pas son autorité du souverain pontife, mais le souverain pontife de Dieu, il s’ensuit que le souverain pontife ne peut accorder de dispense contre les statuts divins...; de même la plénitude du pouvoir appartient au pape quant à la définition des causes; alors que les autres juges sont soumis aux lois et droit humains, lui n’y est pas soumis: il est au-dessus d’eux; on peut donc faire appel des autres juges, non de lui...; il possède aussi la plénitude du pouvoir des clefs...; il doit s’en servir pour construire, non pour détruire, pour en user, non s’en glorifier »; soyons en paix avec tous si c’est possible, commençons par exercer la justice vis-à-vis de nous-mêmes et usons de la plénitude du pouvoir avec miséricorde.

Ms R7, f. 86va-88va.

[Sermo de sancto Silvestro papa] 3662 . Ecclesiastico xlv°: Statuit illi testamentum pacis et principem sanctorum et gentis sue ut sit illi et semini eius sacerdotii dignitas in eternum 3663 .

Ex hoc loco sumitur quod cantatur in ecclesia: Statuit illi Dominus testamentum pacis et principem fecit eum ut sit illi sacerdotii dignitas in eternum. Et si hoc cantatur secundum usum ecclesie romane de episcopis martiribus, et secundum consuetudinem aliquarum ecclesiarum de quibusdam precipuis confessoribus episcopis ut Martino et Nicholao, videtur tamen de beato Siluestro specialiter esse dictum. Et in hiis verbis innuuntur nobis tria. Primum quod tempore beati Siluestri pax fuit data ecclesie et confirmata, ibi: Statuit illi testamentum pacis. Secundum quod tempore beati Siluestri sacerdotium et imperii dignitas fuerunt coniuncta, ibi: Et principem sanctorum et gentis sue. Tertium quod declaratum fuit quod penes episcopum romanum residet plenitudo potestatis, que est dignitas sacerdotii . Et hec plenitudo potestatis consistit in dispensando, in diffiniendo causas et in uniuersalitate, quia iuridictionem habet super omnes Christianos, unde Ecclesia romana omnium ecclesiarum mater est et magistra, et quod papa romanus preest Urbi et orbi. Unde prior diaconorum cardinalium, cum imponit ei qui electus est a cardinalibus in papa stolam et mantum, dicit: Inuestio te papatu romano ut presis Urbi et orbi 3664 , ibi cum dicit: Ut sit illi et semini eius sacerdotii dignitas in eternum.

1. Dicit itaque: Statuit illietc. Ad litteram loquitur de Phinees filio Eleaza-(f. 86vb)-ri de quo legitur Numeris xxv°: Zelo meo commotus est contra eos, ut non ipse delerem filios Israel; idcirco loquereMoyse ad eum: Ecce do tibi pacem federis mei et erit tam ipsi quam semini eius pactum sacerdotii sempiternum 3665 .

Quod tunc factum fuit in figura, completum est in beato Siluestro. A tempore enim Christi usque ad tempora beati Siluestri yems persecutionis inhorruit, adeo ut terram, id est corda hominum, arare non liceret, nec prescindere vomere predicationis nec seminare verbum Domini licebat, pre timore tirannorum et instantia tempestatum persecutionum. Tunc enim verum fuit quod dicitur Ecclesiastico xliii°: Frigidus ventus aquilo flauit et gelauit cristallus ab aqua 3666 . Sic corda hominum que de facili impressionem recipiunt propter persecutionem, in infidelitate indurata fuerunt ut impressionem doctrine repellerent. Sicut cristallus impressionem non recipit nisi violentia fiat ei, sic oportuit quasi per quamdam violentiam imprimere cordibus hominum fidem Christi, scilicet per miracula. Sicut legitur quibusdam improperasse Dominus, Matheo xii°: Generatio mala et adultera signum querit 3667 -dixerant enim ei: Magister volumus a te signum videre 3668 -, similiter respondit Dominus regulo roganti ut descenderet et sanaret filium. Et Dominus dixit ei: Nisi signa et prodigia videritis non crederitis 3669 . Miracula enim cogebant quodammodo corda hominum ad credendum, et cordibus hominum quodammodo violentiam inferebant. Quodammodo dico, quia ut dicit Augustinus: « Nemo potest credere nolens »  3670 . Et voluntas cogi non potest coactione, dico sufficienti, licet coactione efficienti. Non potest enim quis cogi credere, nec etiam debet, quia voluntas libera est. Sic et credere, eo quod voluntarium sit. Credere enim est cum assecutione (f. 87ra) vero voluntatis. Per illas autem immanissimas et crebras et contrarias persecutiones que inferebantur credentibus a Deo, corda non credentium fuerunt refrigerata ab amore Dei et indurata ad credendum, ut quasi cristallus fierent. Et ideo verba predicationis non poterant in eis imprimi, nisi per violentiam miraculorum sicut superius dictum est.

Sed tempore beati Siluestri cessauit huiusmodi gelicidium, et recessit yems ista, et verificatum fuit illud Cantic. ii°, scilicet: En ipse stat post parietem nostrum, inspiciens 3671 per fenestras, prospiciens per cancellos; et en dilectus meus loquitur michi: surge, propera amica mea, columba mea, formosa mea et veni; iam yems transiuit, ymber abiit et recessit; surge, sta in aperto ut omnes te videant venire ad me, propera 3672 . Tempore enim persecutionis dilectusstabat post parietem nostrum ut absconditus. Non enim manifestabat suam potentiam. Erat respiciens per fenestras, quia manifesta erant ei opera nostra et verba et etiam consciencie. Ipse tum absconditus erat et abscondita fortitudo eius. Perspiciebat per cancellosvidens, sed non visus. Unde sponsam suam non inuitabat aperte ut veniret ad ipsum. Sed adueniente prosperitate et data libertate a Constantino aperte colendi Deum et edificandi ad honorem eius ecclesias, quod fuit tempore beati Siluestri ob eius merita et per eius ministerium, tunc dilectus Christus Dominus locutus est sponse sue manifeste et inuitauit eam ut veniret ad ipsum. Unde ipsa dixit: Et en dilectus meus loquitur michi: surge, propera amica mea,columba mea, formosa mea et veni ; iam yems transiuit, ymber abiit et recessit. Surge, sta in aperto ut omnes te videant venire ad me, propera 3673 , non pigriteris venire timore vel verecundia .

Quidam enim retardaban-(f. 87rb)-tur venire ad Christum timore mortis et suppliciorum, alii erubescantia. Confusio enim erat eis Christum confiteri fuisse crucifixum, quia hoc gentibus stulticia videbatur. Amica mea, ut sis secretorum meorum conscia. Columba, ut a me fecunditatem recipias. Formosa mea, ut a me decoreris. Amicta me sole 3674 , ornata me ut sponsa viro suo 3675 , et ideo veni. Iamenim yems transiuit, yems persecutionum, et ymber abiit procellarum et recessit, et flores apparuerunt in terranostra, et cetera que secuntur. Ob merita beati Siluestri et propter gemitus pauperum surrexit Dominus ut promiserat in psalmo: Propter miseriam inopum et gemituum pauperum nunc exurgam dicit Dominus 3676 . Et imperauit aquiloni et yemi persecutionum ut recederent, et dedit pacem populo christiano, et statuit illi, id est beato Siluestro, testamentum pacis, id est firmauit pactum pacis per ministerium beati Siluestri.

Testamentum enim idem est quod pactum. Unde testamentum vetus appellatur quod Dominus habuit cum filiis Israel, dando eis legem. Iniit enim cum eis fedus sempiternum, et pactus est eis quod si seruarent legem, daret eis omnem prosperitatem. Si autem venirent contra, daret eis omnem aduersitatem, sicut apparet in Deuteron. xxviii°, ubi enumerat benedictiones promissas obseruantibus pactum initum cum Domino, et maledictiones quas minatur venientibus contra pactum 3677 . Testamentum ergo et fedus idem sunt.

Appropriatur tamen nomen testamenti ultime voluntati qua instituuntur heredes, quia testibus confirmatur, et ad ultimum morte. Statuit ergo Deus homo beato Siluestro testamentum pacis, quia fecit ei ex tunc, et populo christiano cui preerat, testamentum pacis ut pacem firmiter possiderent. Sed dicit Dominus per Malachiam prophetam ii° sacerdotibus et leuitis: Vos autem recessistis de via et scandalizatis plurimos de lege, irritum fecistis pactum Levi dicit Dominus (f. 87va) exercituum 3678 . Et ante ista verba premittit: Pactum meum fuit cum Leui vite et pacis 3679 , in hoc ostendens quod fuit pactum Leui. Fuit enim pactum 3680 pacis. Et respondet Dominus antipofore que tempore Malachie, quo sacerdotes et leuite magnam persecutionem patiebantur, poterat eis fieri: Domine tu inisti pactum cum Levi et filiis eius et nos tantam persecutionem patimur.

Similiter successores beati Siluestri et populus christianus qui post tempora beati Siluestri persecutiones et pluries passi sunt, possent dicere Domino: Unde hoc quod hereditatem pacis quam in eis testamento legauit et pactum pacis quod cum eis iniit possidere non valent, sed eis possessio frequenter interrumpitur ? Ideo respondet Dominus: Vos recissistis de via et scandalizatis plurimos in lege, irritum fecistis pactum Leui dicit Dominus exercituum . Quasi diceret: De manibus meis factum est hoc. Non obseruanti pactum pactum nec obseruatur, nec violanti fidem fides est obseruanda. Qui enim impugnat testamentum pacis utilitate testamenti potest priuari secundum iura. Nos enim non obseruamus pactum quod habuimus cum hominibus, propter quod Dominus dedit nos contemptibiles 3681 et humiles, id est viles, in omnibus populis. Beatus autem Silvestrus non violauit ex parte sua testamentum pacis quod inierat cum Deo et hominibus. Et ideo nec Deus nec homines violauerunt contra eum testamentum pacis. Qui hodie magis infecti sunt vicinis suis quam prelati et clerici? Et ideo bellum est et dicordia inexorabilis inter eos et laicos, sicut inter grifes et equos. Manus clericorum contra omnes et manus omnium contra ipsos, sicut dictum est de Ysmaele (f. 87vb), Genes. xvi° 3682 .

2. Sequitur: Et principem sanctorum et gentis sue, supple: statuit eum. Hoc fecit Dominus quando in persona beati Siluestri imperium adiunxit sacerdotio ut idem esset princeps sanctorum, id est clericorum et religiosorum per sacerdotium, et gentis sue per imperium. Congruum enim fuit ut sicut ille cuius vicarius existit summus pontifex est rex et sacerdos, sic et ipse haberet regiam et sacerdotalem dignitatem. Ipse enim sacerdos est in eternum secundum ordinem Melchisedech 3683 . Ipse enim habet scriptum in femore suo rex regum et Dominus dominantium 3684 . Sacerdotium enim eius regale est, et regnum eius sacerdotale, et nos etiam in ipso. Unde ia Pe. ii°: Vos autem genus electum regale sacerdotium gens sancta populus acquisitionis 3685 . Inuncti enim sumus in baptismo ut simus spiritualiter sacerdotes, offerendo corpora nostra hostiam viuam sanctam Deo placentem 3686 ; simus et reges, de nobis iusticiam faciendo. Ideo Dominus papa eadem die, postquam consecratus est in summum pontificem, imperiale recipit diadema et sicut consecratur in summum pontificem assistentibus episcopis et eum benedicentibus, sic accipit regium diadema quod appellatur ceptrum, assistentibus scrinariis et tabellionibus laicis. Intus in ecclesia consecratur et insignia papalia recipit, quia in quantum papa et si omnibus presit, tamen specialiter ecclesiasticis personis quas habet ordinare et consecrare. Extra ecclesiam recipit diadema, quia in quantum rex habet imperialem iuridictionem super laicos et maxime vacante imperio, et habet etiam confirmare electionem imperatoris. Sunt enim vicarii eius in imperio citra mare. Beatus Siluester rex fuit et sacerdos (f. 88ra). Sic et omnes successores eius. Unde mitram portat cum corona auri frisii siue circulo. Sic et omnis Christianus suo modo ut superius tactum est rex est et sacerdos.

Sed sicut in leone sunt quedam proprietates laudabiles, ratione quarum Christus dicitur leo, Apocalipsi v°: Vicit leo de tribu Iuda 3687 , sunt etiam quedam vituperabiles, secundum quas diabolus dicitur leo, ia Pe. ultimo: Fratres sobrii estote et vigilate quia aduersarius vester diabolus tamquam leo rugiens circuit querens quem deuoret 3688 . Sic in rege quedam sunt laudabilia, ut parcere subiectis et debellare superbos, iusticiam diligere, facere misericordiam, ecclesiam defensare. Similiter in sacerdote sunt quedam laudabilia, ut scientia discernendi inter mundum et immundum, compassio, humilitas, largitas, zelus animarum, doctrina et ostensio boni exempli. Ea que sunt laudabilia in rege et in sacerdote debent relucere in summo sacerdote. Vituperabilia leonis ut superbia, crudelitas, rapacitas, simulatio, fetor oris et ea que enumerat Samuel i° Re. viii° 3689 , et dicit esse regis iura et consimilia, similiter ea que sunt vituperabilia in sacerdotibus ut avaritia, castrimargia, luxuria, pusillanimitas et remissio in corrigendis, neglegentia in officio, contemptus Dei et sacrorum et consimilia, debent esse longe ab episcopis et sacerdotibus et etiam ab unoquoque vestrum. Mirabile et flebile est quando vituperabilia leonis et sacerdotis in nobis reperiuntur, et laudabilium nec etiam vestigium reperitur.

3. Sequitur tertium scilicet: Ut sit illi et semini 3690 eius dignitas sacerdotii in eternum. Dignitas sacerdotiiest plenitudo potestatis. Hec (f. 88rb) est dignitas que est super omnem dignitatem que potest esse in homine puro. Hec consistit in potestate dispensandi, eo quod summus pontifex super omnia concilia et statuta ecclesie est, nec concilia auctoritatem habuerunt nec habent nisi a summo pontifice. Et ideo potest dispensare contra statuta conciliorum. Quia vero Deus auctoritatem non habet a summo pontifice, sed summus pontifex a Deo, ideo summus pontifex non potest dispensare contra statuta Dei. Sed quia Deus quedam statuit ad semper, quedam ad tempus, quedam statuta fecit localia, quedam ad omnem locum, si dubitatio emergat utrum aliqua statuta Dei sint talia vel talia, hoc diffinire ad solum summum pontificem spectat. Item plenitudo potestatis est in summo pontifice quantum ad diffinitionem causarum. Alii iudices subiecti sunt legibus humanis et iuribus. Ipse solus subiectus non est, sed supra. Ideo ab aliis iudicibus appellari potest, ab ipso vero non. Hac potestate uti debet in casibus in quibus iura contraria diffinire videntur. Habet etiam plenitudinem potestatis in ligando atque soluando. De ipso solo est verum dicere post Deum: Quod soluit et nemo ligat, ligat et nemo soluit. Hanc potestatem habet a solo Deo. Hanc potestatem debet habere in edificacione et non in detructione, ut ea utetur, non ea glorietur. Ista tria habuit ad litteram Phinees, merito zeli quo zelatus est propter Dominum, quando tranffixit pugione propter Dominum Hebreum coeuntem cum Madianitide. Et in hoc ostenditur quod non est dignus predictis (f. 88va) tribus qui zelum non habet. Zelus autem apparet in puniendo malos et in vindicando iniurias Domino irrogatas, non sibi, sicut illi de quibus dicitur Osee ix°: Profunde peccauerunt sicut in diebus Gabaa 3691 . Nec credendum est quod aliquis huiusmodi zelum habeat, nisi appareat in effectu, maxime cum opportunitas se offert.

Pacem ergo habeamus cum omnibus si fieri potest quantum in nobis est. Offeramus nosmet ipsos Deo hostiam viuam sanctam Deo placentem. Iusticiam exerceamus in nobismet ipsis et contra nosmet ipsos et utamur quadam plenitudine potestatis relaxando de iure nostro, prebendo maxillam alteram et tunica dimittendo, inimicis nostris bene faciendo, dimittendo debitoribus nostris, et nobis etiam onera aliorum aliquando imponendo, ut per hoc pervenire possimus ad illum qui est summus rex et sacerdos Ihesus Christus Dominus noster qui viuit in secula seculorum Amen.

Notes
3657.

Eccli. 45, 30.

3658.

Ps. 109, 4; Hb. 5, 6.

3659.

Apc. 19, 16.

3660.

1. Pt. 2, 9.

3661.

Rm. 12, 1.

3662.

R7 n’a pas de rubrique. Le texte du sermon montre qu'il est donné pour la fête de saint Sylvestre.

3663.

Eccli. 45, 30.

3664.

Citation qui est celle du cérémonial de Grégoire X, éd. M. Andrieu, Le pontifical romain au Moyen-Age, t. II: Le pontifical de la curie romaine au XIII e siècle, Vatican, 1940, p. 526, § 4 lignes 14-15.

3665.

Num. 25, 11-12.

3666.

Eccli. 43, 22.

3667.

Mt. 12, 39.

3668.

Mt. 12, 38.

3669.

Jo. 4, 48.

3670.

Cf. Augustin, In Iohannis Evangelium tractatus cxxiv(dans CCSL, t. 36, Aurelii Augustini opera, pars VIII, éd. D. R. Willems, Turnhout, 1954, p. 260, lignes 12-14): « Intrare quisquam ecclesiam potest nolens, accedere ad altare potest nolens, accipere sacramentum potest nolens, credere non potest nisi volens ».

3671.

despiciens] Vulgate.

3672.

Cant. 2, 9-12.

3673.

Cf. Cant. 2, 10.

3674.

Cf. Apoc. 12, 1.

3675.

Cf. Apoc. 21, 2.

3676.

Ps. 11, 6.

3677.

Cf. Deut. 28, 1-14 pour les bénédictions; 14 s. pour les malédictions.

3678.

Malach. 2, 8.

3679.

Malach. 2, 4-5.

3680.

pactum pactum] R7.

3681.

conteptibiles] R7.

3682.

Gn. 16, 12.

3683.

Ps. 109, 4; Hebr. 5, 6.

3684.

Apoc. 19, 16.

3685.

1. Pe. 2, 9.

3686.

Rom. 12, 1.

3687.

Apoc. 5, 5.

3688.

1. Pe. 5, 8.

3689.

Cf. 1. Rg. 8, 10 s.

3690.

senium] R7.

3691.

Os. 9, 9.