SERMO n° 30 (RLS n° 889), inédit.

Pour la fete de saint Silvestre

Sermon donné le 31 décembre 1265, sans doute en consistoire.

« Le grand prêtre 3773 qui soigna son peuple et le libéra de la perdition, qui imposa la preéminence de la ville » 3774 . Le bienheureux Silvestre fut le « grand prêtre », car roi et prêtre, mieux, prêtre des prêtres et roi des rois, « qui soigna son peuple » en guérissant l’empereur de la lèpre, guérissant du même coup « son peuple » de celle de l’idolâtrie, qui le « libéra de la perdition », c’est à dire du dragon enchanté, animal cruel devenu domestiqué, « qui imposa la preéminence de la ville », car par son intermédiaire, la Ville qui s’imposait aux autres dans l’ordre de la juridiction temporelle s’imposa aussi dans l’ordre de la juridiction spiritutelle, de bien plus grande dignité.

1. d’où: « le grand prêtre »; ces propos concernent littéralement Siméon fils d’Onias, qui rétablit le sacerdoce dans la dignité qu’il avait perdu après Aaron; car au temps d’Aaron, la conduite du peuple résidait conjointement en lui et Moïse: deux personnes distinctes en substance, mais ne faisant qu’un dans leur office, chacun d’eux possédant à la fois l’office royal et sacerdotal; de même Samuel après la mort des fils d’Helias, dont les petit-fils étaient trop jeunes pour le sacerdoce; ce furent réellement de grands prêtres, mais le sacerdoce perdit ensuite cette grandeur que lui restitua Siméon; plus encore Silvestre, qui non seulement fut roi et prêtre, mais roi des rois et prêtre des prêtres, exerçant la monarchie dans chaque domaine, le sacerdoce et la royauté; de sorte qu’il reçut le pouvoir des deux glaives, spirituel et temporel; le glaive spirituel fut donné à saint Pierre et en lui à ses sucesseurs; tandis que le glaive temporel fut donné au bienheureux Silvestre par le magnifique Constantin, glaive dont le pape remet l’exercice à l’empereur, lorsqu’il le sacre et l’oint. On lit de Pierre qu’il dégaina le glaive, non les glaives; le pape dégaine le glaive spirituel pour en user, lais il n’use pas du glaive matériel, sinon par son autorité, en remettant l’usage à l’empereur quand il le ceint du glaive lors du couronnement et lui prescrit de le dégainer et de le faire vibrer aux quatre coins de l’univers; le bienheureux Silvestre et ses successeurs obtinrent le pouvoir d’user du glaive par autorité, comme il a été dit, aussi à l’égard des autres princes chrétiens, c’est à dire d’invoquer leur bras séculier pour aider et défendre l’Eglise et chasser les rebelles, et repousser les attaques des infidèles; et ous les princes séculiers sont tenus d’obéir au pape sur ce point; à cet égard, le pape est donc roi des rois, mais aussi en ceci que si les rois et les princes tombent dans l’hérésie ou témoignent d’intolérables déficiences, qui les rendent non seulement inaptes au gouvernement, mais aussi [?], le pape a le pouvoir de les déposer ». Ces deux dignités, la royale et la sacerdotale, se révèlent chez Silvestre dans l’acte de soumission de l’empereur, qui lui remit l’empire en-deçà de l’Adriatique, ainsi que les insignes impériaux; Silvestre fut aussi grand prêtre, car aucune des qualités nécesssaires à l’évêque et au prêtre ne lui manquaient, qualités que l’apôtre Paul énumère au nombre de quinze; ceux qui manquent de quelques-unes, plus encore de labeaucoup de ces qualités, ne sont pas de véritables prêtres: ils en portent le nom et exercent l’office, mais n’en incarnent pas la vérité; mais aujourd’hui, sont considérés grands prêtres et prélats ceux qui possèdent de nombreuses forteresses et d’abondants revenus; car selon le jugement des modernes, c’est dans les richesses que consiste la noblesse des églises et par conséquent des prélats...; on considère grands prélats aujourd’hui des gens qui dévorent tout ce qu’ils peuvent, oppriment leurs victimes, qui savent par leurs exactions, par tous les moyens, licites ou non, extorquer des richesses...; c’est à raison du temporel, non du spirituel, qu’on juge quelqu’un, quoique le temporel tire son origine du spirituel;

2. le bienheureux Silvestre fut « le grand prêtre » « qui soigna son peuple »; cela s’accomplit lorsque par son ministère, afin de démontrer l’efficacité du baptême, le Seigneur soigna le roi Constantin, déposé dans l’eau pour être baptisé, de la lèpre corporelle, et par conséquent nettoya le peuple, c’est à dire les Romains et les peuples qui leur étaient soumis, de la lèpre de l’idolâtrie »; la lèpre déforme les hommes, de même l’idolâtrie; les prélats ont été institués pour soigner leur peuple par les sacrements, la sience, l’exemple, le pouvoir des clefs; c’est pourquoi l’Ecriture les appelle médecins; mais le médecin ne parvient pas toujours à soigner le malade;

3. suit: « et le libéra de la perdition », c’est à dire du dragon qui sortait à certaines heures, excité par les prêtres du Capitole; Silvestre le ligota; ceci devrait être l’office des souverains pontifes, de lier les tyrans et de résister à leur attaque, surtout les hérétiques qui de leur souffle, c’est à dire par leur doctrine à demi-masquée, infectent les autres... il semble ces temps-ci que, sous l’exigence de nos péchés, le dragon ait été libéré et doté d’une grande puissance;

4. suit: « qui imposa la preéminence de la ville »; cela afin que la Ville, qui disposait d’un très large pouvoir de juridiction temporelle, en eût un aussi, beaucoup plus étendu, de nature spirituelle; car ce pouvoir spirituel est supérieur par nature, s’étendant au ciel, en tant qu’il est à Pierre, à qui a été confié le pouvoir des clefs; d’où les guerres et les dissensions à l’intérieur de la Ville, les serviteurs de l’Eglise transformés [ en ennemis] et les les doux agneaux en taureaux sauvages et furieux; c’est ce que proclame fréquemment sur les places et crie sur les toits le peuple romain...; il dit en effet que ce sont les cardinaux qui accomplissent ces forfaits: afin d’exalter leurs propres maisons, ils réduisent leurs voisins à l’esclavage et les foulent aux pieds, alors qu’ils étaient plus libres et plus nobles qu’eux...; c’est pourquoi la Ville, loin de croître, décline quotidiennement à l’intérieur comme à l’extérieur, divisée contre elle-même, elle sombre dans la désolation; tâchons d’être de grands prêtres, de soigner la lèpre de nos péchés par la pénitence et d’éviter la perdition en repoussant les mauvais conseillers et en fortifiant notre citadelle intérieure.

Ms R7, f. 88va-90rb.

Sermo de beato Siluestro. Ecclesiastico l°: Sacerdos 3775 magnus 3776 qui curauit gentem suam et liberauit illam a perditione, qui preualuit amplificare ciuitatem 3777 .

Beatus Siluester sacerdos magnusfuit quia rex et sacerdos, et quod plus est sacerdos sacerdotum et rex regum; qui curauit gentem suam, quia imperatorem curauit a lepra et per hoc gentem suam a lepra ydolatrie, que a parentibus in filios transfundebatur; et liberauit illam a perditione, scilicet a flatu drachonis quem inclusit in monte Talpeyo, et a ludificatione magorum, quando taurum crudelissimum et magicis carminibus ad furiam agitatum domesticauit, et fecit quasi agnum mansuetissimum; qui preualuit am-(f. 88vb)-plificare ciuitatem, quia per eum Urbs, que preerat omnibus urbibus in iuridictione temporali, prefuit eisdem in iuridictione spirituali, quod multo maius est.

1. Dicit itaque: Sacerdos . Hec dicuntur de Symeone filio Onye qui dictus est sacerdos magnus, eo quod sacerdotium quod diminitum fuerat post tempus Aaron et ab illa magna dignitate quam habuerat tempore Aaron lapsum fuerat, per Symeonem ad statum illum rediit et ad illius apicem dignitatis 3778 . Tempore enim Aaron totum regimen populi penes Moysen et Aaron consistebat, qui licet essent due persone in substantia 3779 , unum tamen erant in officio. Unde dicitur in psalmo: Moyses et Aaron in sacerdotibus eius et Samuel inter eos, qui inuocant nomen eius 3780 . Moyses enim sacerdos fuit et sacerdotis officium exercuit, Aaron et filios eius consecrando et inungendo, quod officium ad summum sacerdotem tantum pertinebat. Erat in hiis que sunt ad Deum Aaron, non in 3781 hiis que ad populum. Nichilominus et sacrificia Deo offerebat et oraculum a Deo expetebat [Moyses]; similiter et Moyses leges et iudicia populo promulgabat 3782 . Uterque ergo officium habebat 3783 regis et pontificis, et in hoc unum erant. Sic et Samuel officio pontificis et regis functus est, eo quod filii Hely fuerant interfecti 3784 et filii eorum propter defectum etatis in officio summi pontificis non poterant ministrare nec etiam officium regis exercere. Idem nichilominus populum iudicabat et regis officium exercebat. Ideo isti vere fuerunt magni sacerdotes, sed sacerdotium hanc magnitudinem amisit. Sed in Symeone rediit ad hanc magnitudinis dignitatem (f. 89ra), quia Symeon populum Domini rexit in temporalibus et spiritualibus.

Sed per amplius in beato Siluestro rediit sacerdotium ad hunc apicem dignitatis, quia beatus Siluester non tantummodo fuit rex et sacerdos, immo rex regum et sacerdos sacerdotium, monarchiam tenens in utroque, scilicet in sacerdotio et regia dignitate. Unde ei data est potestas gladii utriusque, spiritualis et temporalis. Illi enim duo gladii, in quorum figura dictum fuit Domino postquam dixerat: Qui habet tunicam vendat tunicam et emat gladium 3785 , ecce gladii duo hic 3786 . Hii duo gladii dati fuerunt beato Siluestro. Gladius spiritualis datus fuit beato Petro et in ipso successoribus suis. Gladius vero temporalis datus fuit beato Siluestro. Et ideo sufficiunt, unde Dominus dixit: Satis est 3787 . Potestas vero gladii materialis data fuit beato Siluestro a magnifico Constantino, cuius exercitium committit summus pontifex imperatori, quando eum consecrat et inungit. De Petro legitur quod exemit gladium 3788 , non gladios. Gladium spiritualem eximit summus pontifex per exercitium. Exercitium vero gladii materialis non habet nisi per auctoritatem, quam dat imperatori quando eum accingit gladio in coronatione et precipit ei ut eum educat de vagina et vibret contra quatuor mundi partes. Habuit etiam beatus Siluester et successores sui potestatem gladii auctoritate, ut dictum est, in aliis principibus christianis, scilicet inuocandi eorum brachium seculare in auxilium et defensionem ecclesie et expugnationem rebellium, et ad impetum infidelium refrenandum. Et tenentur omnes principes in hoc summo pontifici obedi-(f. 89rb)-re. Unde quantum ad hoc summus pontifex rex regum est et etiam in hoc, quia si reges et principes laberentur in heresim vel in se haberent intolerabiles defectus, per quos essent non tantummodo inhabiles ad regimen, sed etiam 3789 , habet potestatem summus pontifex eos a regimine deponendi. Vere ergo beatus Siluester fuit rex regum et Dominus dominantium, sicut fuit episcopus episcoporum. Recte ergo fuit sacerdos magnus . Et hec magnitudo sacerdotii prius apparuit in eo, quia ei primo imperator romanus subiecit, ei imperium dedit citra mare Adriaticum, et voluit ut papa romanus insignibus imperialibus uteretur. Et tunc secundum Sibillam nigrum mutatum fuit in rubrum.

Beatus etiam Siluester sacerdos magnus, quia nulla ei defuit de conditionibus quas oportet habere episcopum et etiam sacerdotem. Nomine enim episcopi comprehenduntur ab apostolo sacerdotes. Illas conditiones enumerat apostolus ia ad Timoth. iii°: Oportet ergo episcopum irreprehensibilem esse,unius uxoris virum, sobrium, prudentem, ornatum, hospitalem, doctorem, non vinolentum, non percussorem sed modestum, non litigiosum, non cupidum, sue domui bene propositum, filios habentem subditos in omni castitate 3790 . Has quindecim conditiones sacerdotii ad plenum habuit beatus Siluester, et ideo vere magnus sacerdosfuit. Qui vero carent aliquibus predictarum conditionum, quantecumque sint dignitatis, maxime si pluribus careant, magni veritatem sacerdotis non habent, licet officium habeant atque nomen. Qui enim nullam de illis habent, minimi a Domino reputantur, immo nulli. Eis dicitur a propheta: O pastor et ydolum 3791 . Sunt enim quedam picture. Sed hodie magni sacerdotes et (f. 89va) magni prelati reputantur, qui plura castra et maiores redditus habent. In diuiciis enim secundum iudicium modernorum consistit nobilitas ecclesiarum et per consequens prelatorum. Et secundum hanc nobilitatem attenditur etiam magnitudo. Utinam qui maiorem locum obtinent non sint pre aliis reprehensibiles, non sint fedati aliqui pluralitate meretricum, ut sint ebriosi, improuidi et sic de aliis. Magni prelati hodie reputantur qui multa deuorant, victimos opprimunt, qui sciunt per exactiones, per fas et nefas diuicias extorquere. Venit hora et nunc est 3792 . Et sicut punctum magnum non facit, non addit ad magnitudinem, nec aliquid dicitur magnum ratione puncti, licet a puncto exeat magnitudo, quia longitudo exit ab eo immediate, latitudo, altitudo et profundum mediate, sic spiritualitas magnos non efficit, nec ratione spiritualitatis reputatur quis magnus, sed ratione temporalitatis, licet temporalia a spiritualitate originem traxerit. Sed ut in pluribus, spiritualitas ad modum uipere a temporalibus que peperit est extincta et enecata, quicquid sit de aliis.

2. Beatus Siluester vere fuit sacerdos magnus, qui curauit gentem suam . Hoc fuit quando per ministerium suum et ad ostendendum virtutem fontis baptismatis, Dominus regem Constantinum, depositum in aqua ut baptizaretur, a lepra sanauit corporali, et per consequens gentem, id est populum romanum et gentes sibi subiectas, a lepra ydolatrie emundauit. Sicut enim, per hoc quod Naaman lotus septies in Iordane mundatus fuit a lepra, significatum fuit quod per baptismum gentes extranee a Deo mundarentur a peccatis - in Iordane enim Dominus baptizatus fuit, et per hoc data fuit vis regeneratiua aquis -, sic per hoc quod Constantinus depositus (f. 89vb) in aqua baptisterii mundatus fuit a lepra, innotuit virtus baptismi gentibus, et relicta ydolatria, ad baptismi gratiam conuolauerunt.

Lepra inter ceteros morbos deformat hominem. Sic ydolatria. Unde in psalmo dicitur de ydolatris: Similes illis fiant qui faciunt ea 3793 . Sicut enim per lepram organa sensuum deformantur, sic per ydolatriam sensus spirituales amittuntur, ut non audiant nec videant nec palpent nec odorent neque gustent. Vulgata enim fama huius miraculi circumquaque, gentes per baptismum renate sunt et ad innocentiam redierunt, sicut dictum est de Naaman Cyro, quod caro eius facta est quasi caro pueri paruuli 3794 . Quedam lepra a genere contrahitur, quedam prouenit a casu aliquo emergente. Sic peccatum originale a parentibus contrahitur, actuale vero ab actu, unde et denominacionem accepit.

Ad hoc prelati et ministri ecclesie instituti sunt, ad curandum gentem suam per sacramenta, per doctrinam, per exemplum, per potestatem clauium. Unde medici apellantur in sacra scriptura, in psalmo: Numquid medici suscitabunt et confitebuntur tibi ? 3795 Isti medici non semper medentur. Non est in medico [ut ?] semperrelevetur eger. Egri enim isti sine propria voluntate mederi non possunt, dico in adultus. Et hoc dicit Ecclesiasticus xlviii°: Honora medicum propter necessitatem 3796 . Sed quampluribus habentibus officium medicandi spiritualiter, potest dici illud verbum Domini: Medice cura teipsum 3797 . Et verificatur quod dicit poeta: Non prosunt medico que prosunt omnibus artes . Dum enim soluunt alios ipsi ligati remanent et aliquando dum alios soluunt, eo ipso ipsi ligantur, eo quod potestate sibi tradita abutuntur, vel indiscrete soluendo vel per sordes in irregularitatibus dispensando, sicut sacerdos legalis, carnes vitule rufe (f. 90ra) colligendo quo inundabantur alii, ipse immundus fiebat 3798 .

3. Sequitur: et liberauit illam a perditione, a flatu scilicet drachonis qui exiens a puteo profundissimo flatu suo homines inficiebat. Iste dracho non semper sed certis horis egrediebatur, a sacerdotibus Capitolii excitatus. Hunc ligauit beatus Siluester, et sic a perditione illa pestifera gentem suam liberauit. Legitur in Apocalipsi xx° de drachone ligato in abisso 3799 . Hoc deberet esse officium summorum pontificium, scilicet ligare tirannos et eorum impetui resistere, et maxime hereticos qui flatu suo, id est doctrina sua furtiua, alios inficiunt. Et propter hoc in carcere heretici retruduntur, qui post se alios trahunt. Sed videtur quod peccatis exigentibus, temporibus nostris solutus sit dracho et data ei magna potestas. Peccata nostra ipsum soluunt, sicut econtrario ligatur et impeditur orationibus puris 3800 et operibus bonis. Deberent etiam et in furiam conuersos per suggestiones iniquorum, domesticos facere, et deducere ad mansuetudinem, de quibus dicit psalmista: Superueniet mansuetudo et corripiemur 3801 . Sed ipsi, male tractando subditos suos et eos in seruitutem redigendo et onera importabilia eis imponendo, domesticos et mansuetos faciunt feroces, superbos et crudeles et rebelles, et iugum Domini abicientes et vincula dirrumpentes, et agnos mansuetos in leones conuertunt ferocissimos.

4. Sequitur: Qui preualuit amplificare ciuitatem . Ut que iuridictionem 3802 habuerat temporalem latissimam, haberet et spiritualem multo amplius latiorem. Iuridictio temporalis non se extendebat nisi ad temporalia, et in terra tantummodo exercebatur. Spiritualis autem iuridictio 3803 super temporalia est et se (f. 90rb) extendat usque ad celum. Unde Petro dicitur: Quecumque solueris super terram erunt soluta et in celis et quecumque ligaueris super terram erunt ligata et in celis 3804 . Unde guerre et dissentiones in Urbe, et domestici Ecclesie facti sunt ab ea 3805 , et mansueti ut agni in tauros siluestres et furiosos sunt commutati. Hoc proclamat frequenter in plateis populus romanus et super tecta, non in cubilibus tantum et in aure. Dicunt enim quod hoc faciunt cardinales qui, ut domos suos exaltent, vicinos suos in seruitutem redigunt, et eos sub pedibus suis conculcant, qui liberiores eis erant et etiam nobiliores. Et ideo, repudiata omni mansuetudine, in furiam conuertuntur. Inde est etiam quod Urbs non amplificatur, sed diminuitur cotidie et intus et extra, quia in seipsam diuisa desolatur et domus supra domum cadit 3806 .

Nos autem carissimi studeamus crescere in Domino, in bonitate et sanctitate, nosmet ipsos Domino offerentes, ut simus sacerdotes magni. Curemus nosmet ipsos per veram penitentiam a lepra carnalium peccatorum et ab ydolatria auaricie et cupiditatis, et liberemus nos a perditione, repellentes sussurores, detractores et adulatores, qui nos flatu suo inficiunt, et amplificemus ciuitatem nostram interiorem, preceptis consilia addendo, ministerium nostrum honorando, ut ad societatem beati Siluestri peruenire mereamur, ipso prestante qui viuit in secula seculorum Amen.

Notes
3773.

Eccli. 50, 1.

3774.

Eccli. 50, 4-5.

3775.

La lettrine manque.

3776.

Eccli. 50, 1.

3777.

Eccli. 50, 4-5.

3778.

Cf. Eccli. 50, 21.

3779.

subsistentia ] R7.

3780.

Ps. 98, 6.

3781.

in ?] ms abimé.

3782.

Moyses enim ... promulgabat ] ce passage semble corrompu; je propose un complément au texte pour le rendre plus intelligible; le sens général est cependant clair: Moïse comme Aaron s’ocupaient du temporel aussi bien que du spirituel.

3783.

habebat habebat] R7.

3784.

Cf 1. Rg. 4, 11.

3785.

Lc. 22, 36. et qui non habet vendat tunicam suam et emat gladium] Vulgate.

3786.

Lc. 22, 38.

3787.

Lc. 22, 38.

3788.

Mt. 26, 51.

3789.

Sic in R7. Le copiste a dû oublier le complément.

3790.

1. Tim. 3, 2-4.

3791.

Zac. 11, 17.

3792.

Io. 4, 23; 5, 25.

3793.

Ps. 134, 18.

3794.

4. Rg. 5, 14. Sur Naaman et son baptême dans le Jourdain, par lequel il est lavé de la lèpre, cf. en général 4. Rg. 5 s.

3795.

Ps. 87, 11.

3796.

Eccli. 38, 1.

3797.

Lc. 4, 23.

3798.

Cf Num. 19, 1-8.

3799.

Cf. Apoc. 20, 2-3.

3800.

propriis ?

3801.

Ps. 89, 10.

3802.

interdictionem] R7.

3803.

interdictio ] R7.

3804.

Mt. 16, 19; et quodcumque ligaueris super terram erit ligatum in celis et quodcumque solueris super terram erit solutum in celis ] Vulgate ; cf. Mt. 18, 18, plus proche du texte mais qui s’adresse à tous les apôtres et non au seul Pierre.

3805.

Sic in R7; le copiste a dû oublier l’attribut du verbe à la forme passive; de façon plus générale, le passage qui commence à « unde guerre... » marque une transition brutale; une partie du texte a pu être oubliée.

3806.

Lc. 11, 17.