1.2. Organisation biologique

L’organisme est tout à la fois un système physico-chimique parmi les autres et la source des activités du sujet. Si une structure est bien un système total de transformations autorégulatrices, l’organisme est donc le prototype des structures.13

La physiologie a utilisé depuis longtemps, et en prolongement des travaux de Claude Bernard, une notion capitale au point de vue de la structure et qui est celle d’ « homéostasie », due à Canon ; en se référant à un équilibre permanent du milieu interne et par conséquent à son réglage, ce concept conduit à mettre en évidence l’autorégulation de l’organisme entier.14

Selon Revardel15, l’harmonie avec le milieu extérieur n’est pas la seule contrainte imposée aux organismes vivants. Ceux-ci doivent également répondre aux lois d’une cohérence interne. L’harmonie doit régner entre leurs différentes parties, elle siège au niveau des corrélations entre organes et fonctions. Elle est d’ordre systémique. Toute innovation, au cours de l’évolution des espèces, ne peut être acceptée que dans la mesure où elle ne met pas le système vivant en péril dans son unité propre. La cohérence interne doit être assurée pour chaque individu. Elle découle de l’information génétique mais elle se construit selon une séquence propre à l’histoire de chaque individu16. Toujours selon le même auteur 17 tous les êtres vivants sont capables de réparer des dommages causés à leurs structures, mais cela à des degrés divers. Cette auto réparation, comme les autres moyens de défense, est au service de l’intégrité biologique. Elle permet, soit le rajeunissement cyclique d’une structure, soit la restitution d’une partie de l’organisme perdue accidentellement. La réparation peut être mise en oeuvre aux divers niveaux d’organisation : molécules, cellules, tissus ou organes. Ainsi, à un niveau d’organisation supérieur, les organismes répètent les mécanismes d’intégration au milieu déjà mis en oeuvre par les molécules au sein des cellules et par les cellules au sein des organismes. Les organismes tendent à diversifier leur jeu.

L’évolution les rend aptes aux interactions entre espèces, aux changements de mode de vie, à la colonisation de milieux radicalement différents.

Notes
13.

Idem, p 40.

14.

Idem, p 42.

15.

REVARDEL J.-L., Constance et fantaisie du vivant, Biologie et évolution, A. Michel, 1993.

16.

Idem, p 121.

17.

Idem, p 141.