1.5. Conclusion : quelle continuité entre sujet biologique, sujet psychique et sujet social ?

‘« Notre but est de proposer une définition sociale intégrant cette conception piagétienne de l’intelligence. Si Piaget décrit l’activité intellectuelle comme une coordination, nous pensons que cette coordination n’est pas seulement de nature individuelle, mais aussi de nature sociale. Ce serait précisément en coordonnant ses actions avec celles des autres que l’individu acquerrait la maîtrise de systèmes de coordinations, ensuite individualisés et intériorisés. »28

Nous avons donc vu que quel que soit le niveau d’organisation auquel nous nous adressons, nous pouvons repérer des homologies dans le fonctionnement des systèmes vivants.

Aussi, même si dans l’absolu, comme le dit Edgar Morin  « il n’existe pas de système humain clos et autonome », on peut se demander si on ne peut pas dégager différents degrés dans l’ouverture d’un système, notamment en étudiant les processus d’équilibration mis en oeuvre. Provoque-t-il un retour à l’équilibre antérieur ou alors, permet-il la construction de nouvelles procédures ? En effet, même si l’on peut considérer que tout système vivant est ouvert sur l’extérieur en tant qu’unité fonctionnelle qui assimile les données du milieu, cette assimilation permettant en retour d’attribuer une signification à l’objet assimilé, cette assimilation suffit-elle à l’adaptation sociale de l’être humain ? Dans une civilisation occidentale de complexité croissante, d’autres mécanismes d’adaptation reposant davantage sur les processus d’accommodation et donc sur la transformation des structures assimilatrices sont-ils nécessaires à l’équilibre général de la société ?

On peut représenter l’opposition entre deux types de systèmes par le schéma :

message URL SCHEM01.gif
Schéma 1 :Système fermé/ système ouvert. De l’assimilation à l’accommodation.

Avant de tenter de répondre à ces questions, il nous semble nécessaire de reprendre l’histoire du concept de socialisation à travers l’évolution de la pensée pour dégager comment aujourd’hui il s’articule avec le processus d’équilibration.

Notes
28.

DOISE, W. ; MUGNY, G., Psychologie sociale et développement cognitif, A. COLIN, 1997, p 36.