Nous avons donc vu que quel que soit le niveau d’organisation auquel nous nous adressons, nous pouvons repérer des homologies dans le fonctionnement des systèmes vivants.
Aussi, même si dans l’absolu, comme le dit Edgar Morin « il n’existe pas de système humain clos et autonome », on peut se demander si on ne peut pas dégager différents degrés dans l’ouverture d’un système, notamment en étudiant les processus d’équilibration mis en oeuvre. Provoque-t-il un retour à l’équilibre antérieur ou alors, permet-il la construction de nouvelles procédures ? En effet, même si l’on peut considérer que tout système vivant est ouvert sur l’extérieur en tant qu’unité fonctionnelle qui assimile les données du milieu, cette assimilation permettant en retour d’attribuer une signification à l’objet assimilé, cette assimilation suffit-elle à l’adaptation sociale de l’être humain ? Dans une civilisation occidentale de complexité croissante, d’autres mécanismes d’adaptation reposant davantage sur les processus d’accommodation et donc sur la transformation des structures assimilatrices sont-ils nécessaires à l’équilibre général de la société ?
On peut représenter l’opposition entre deux types de systèmes par le schéma :
Avant de tenter de répondre à ces questions, il nous semble nécessaire de reprendre l’histoire du concept de socialisation à travers l’évolution de la pensée pour dégager comment aujourd’hui il s’articule avec le processus d’équilibration.
DOISE, W. ; MUGNY, G., Psychologie sociale et développement cognitif, A. COLIN, 1997, p 36.