2.3.3. L’institution scolaire, un agent de socialisation en difficulté

D’après la loi d’orientation de 1989, l’école a pour rôle fondamental la transmission des connaissances élémentaires et les attitudes sociales indispensables pour que l’enfant trouve place dans la société existante « ‘L’école a pour but de former, grâce à une réflexion sur les objectifs pédagogiques et à leur renouvellement, les femmes et les hommes de demain, des femmes et des hommes en mesure de conduire leur vie personnelle, civique et professionnelle en pleine responsabilité et capables d’adaptation, de solidarité et de créativité ’».52

Cependant, le système éducatif français traverse une crise profonde qui n’est pas seulement perçue par les enseignants, mais aussi par les parents et par les élèves. Cette crise a de multiples causes : gonflement des effectifs, inadaptation des structures, des programmes et des méthodes, pénurie des maîtres qualifiés, indisponibilité des élèves à certaines formes de culture, etc.

Alors que l’école doit aujourd’hui aider au choix du métier et préparer tous les enfants à la vie professionnelle « ‘développer sa personnalité, d’élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté’ »53, on constate qu’un certain nombre d’entre eux, particulièrement issus des couches les plus pauvres, sont exclu de ce parcours 54. A l’âge de l’adolescence, ces jeunes, sans compétence scolaire, se voient sans avenir et sans possibilité de participer à la vie culturelle et sociale.

Ce constat met en évidence un itinéraire qui peut conduire vers l’anomie et la délinquance.

Notes
52.

MEN (Ministère de l’Education Nationale), 1989, Loi d’Orientation sur l’Education, Bulletin Officiel du MEN, n° spécial 4, 31 août 1989, p 14.

53.

Idem, p 5.

54.

Cf. chapitre ’analyse contextuelle’