DEUXIEME PARTIE
LES REGLES ET LES REGULATIONS

Si l’on considère que tout système, pour fonctionner, doit être en équilibre, cela suppose l’existence d’un mécanisme de régulation qui permette au processus d’équilibration de s’effectuer. Puisque tout système vivant suppose, par le jeu de l’adaptation au milieu environnant, la mise en oeuvre de l’assimilation, celle-ci provoque parfois un déséquilibre qui mobilise la recherche de régulations accommodatrices.

A l’échelle sociale, les système de régulation en vigueur ont un statut établi ; on parle de « règles » (implicites ou explicites), ou de « lois » (explicites). Mais, qu’est-ce qu’une règle ? Constitue-t-elle un moyen pour obtenir l’équilibre ou est-ce un résultat de l’équilibration ? Détermine-t-elle à elle seule le processus de régulation ?

Autrement dit, l’absence de socialisation est-elle due à une insuffisance de/des règles, ou bien est-ce le processus de régulation lui-même qui est en cause ?

Nous avons à plusieurs reprises abordé la question des règles. Néanmoins, il nous semble important de définir ici en quoi elles peuvent consister et de tenter d’établir un lien avec les régulations. Autrement dit, quelle est la continuité entre les régulations ou le fonctionnement des organisations bio-psychologiques d’une part, et les règles ou le fonctionnement social, d’autre part ? C’est ce que nous verrons dans la partie intitulée « Règles et système social ».

Nous proposons de présenter ensuite la construction des règles chez l’enfant, son développement psychogénétique, pour enfin tenter d’analyser comment ce fonctionnement se traduit chez l’adulte.

Au chapitre suivant nous chercherons comment le fonctionnement des adultes peut influencer le développement de l’enfant (contrainte ou autonomie) à travers la relation éducative.