1.7. Education morale et pédagogie.

Pour Piaget, le but de l’éducation doit viser au développement de l’autonomie. Ainsi, au lieu d’appréhender l’apprentissage comme une série de lois organisant les seules activités intellectuelles, sa position constructiviste et interactionniste contribue à élargir la réflexion et insiste sur la nécessité de ne pas faire l’impasse sur les conditions et les situations dans lesquelles la personne est engagée pour apprendre d’une certaine manière. Le développement moral est aussi un processus de construction de l’intérieur, mais selon l’auteur les méthodes traditionnelles d’enseignement sont faîtes de pression d’une part et de réception d’autre part « ‘(...) l’enfant est appelé à recevoir du dehors les produits tout élaborés du savoir et de le moralité adulte’ ».132 D’un tel point de vue, l’activité et la morale de l’enfant restent plus pénétrés d’obéissance que d’autonomie. Piaget définit les méthodes traditionnelles comme des méthodes qui réduisent toute socialisation, intellectuelle ou morale, à des mécanismes de contrainte. En effet, c’est par l’obéissance et la soumission aux adultes détenteurs de l’autorité que la plupart des enfants apprennent les règles sociales et morales. L’éducation conformiste n’encourage pas la pensée critique et indépendante.133

De ce fait, Piaget définit les méthodes dites ’actives’ comme étant les seules aptes à épanouir la personnalité. Méthodes qui supposent nécessairement l’intervention d’un milieu collectif à la fois formateur de personnalité morale et source d’échanges intellectuels organisés. Concernant la formation des éducateurs, il précise : «‘Une pédagogie active suppose une formation beaucoup plus poussée et, sans une connaissance suffisante de la psychologie de l’enfant, l’éducateur comprend mal les démarches spontanées des élèves et ne parvient donc pas à mettre à profit ce qu’il considère comme insignifiant et comme une simple perte de temps ’».134

Notes
132.

PIAGET, op. cit., p 186.

133.

Idem, pp 241-244.

134.

Idem, p 96-97.