2.1. Contexte

L’étude relatée ici s’est déroulée durant trois ans (1997 - 2000) au sein de l’Association Sportive des Minguettes et a porté sur l’analyse des processus d’intégration sociale. Considérant la société comme régie par un système de règles, nous avons souhaité limiter l’étendue de notre recherche à une micro-société, en postulant que les procédures mises en oeuvre pour l’intégration à cette micro-structure étaient comparables à celles développées pour l’intégration sociale en général. De cette façon, nous avons souhaité mettre en évidence les mécanismes sous-jacents à la socialisation, et plus particulièrement, ce qui empêchait son accomplissement.

Adoptant un point de vue psychologique plutôt que sociologique, nous nous sommes intéressée au fonctionnement de l’individu pour déterminer ce qui, chez lui, favorisait le développement des conduites socialisées, ou le cas échéant pouvait l’empêcher.

Ce travail a donc eu lieu au sein d’une association sportive considérée, nous l’avons précisé, comme un système composé de règles. L’intégration de l’individu dans ce système suppose que ces règles puissent être en isomorphisme avec un système d’organisation interne ; autrement dit, que le sujet ait pu construire un fonctionnement coopératif dans lequel les intérêts collectifs soient pris en considération. Or, nous savons, d’après les travaux de Piaget, que la coopération se construit chez l’enfant vers 7-8 ans.

Notre recherche a consisté à évaluer chez des enfants de 6 à 10 ans quelles étaient les procédures mises en oeuvre pour la construction de la coopération et, partant, quelles pouvaient être les pistes de travail visant à favoriser le développement de ces conduites.