Les compensations

Nous appuyant sur la description de Piaget des compensations régulatrices (α, β, γ), nous avons retenu quatre niveaux de compensation qui correspondent à la construction des abstractions (empirique, pseudo-empirique et réfléchissante) et qui permettent d’évaluer comment les sujets se comportent pour se rééquilibrer et s’adapter au milieu environnant. nous avons retenu quatre types de régulations :

  1. Le rejet de la perturbation : l’enfant maintient sa position malgré les suggestions de ses camarades. Cette procédure caractérise l’égocentrisme enfantin.

  2. L’imitation : ici l’enfant répète ce qu’on lui affirme, mais, sans être capable de justifier son avis ni même de le maintenir au gré des circonstances. Par rapport au rejet décrit précédemment, on note un progrès grâce à l’apparition de l’observable que l’enfant prend en considération.

Dans ces deux premiers cas, les procédures que l’enfant met en oeuvre sont de type assimilateur, il ne transforme pas son fonctionnement et procède par abstraction empirique (abstraction de critère) pour décrire le réel. Il s’agit dans les deux cas de la compensation α décrite par Piaget qui consiste à annuler la perturbation.

  1. La vérification : ici, apparaît une première remise en question dans la mesure où l’enfant tente de vérifier les données qu’on lui présente. Un premier lien causal émerge entre l’action et son résultat. Il s’agit d’un début d’intégration de la perturbation puisque l’enfant prend celle-ci en compte pour en quelque sorte en comparer le résultat avec ses propres affirmations. Il procède ainsi à des abstractions pseudo-empiriques.

Ce troisième type de régulation correspond à l’exercice des compensations β décrites par Piaget.

  1. La construction d’une loi atteste de la constitution des abstractions réfléchissantes ; l’enfant est ici capable d’anticiper les perturbations qui sont alors coordonnées aux compensations.

Ce dernier type de régulations sont à mettre en lien avec les compensations γ.

Dans ce qui suit, nous présentons les tableaux de résultats recueillis auprès des enfants (pour ne pas alourdir le texte, nous présentons ces tableaux en annexe), puis nous en présenterons l’analyse. Nous essaierons chaque fois de déterminer quelles perturbations sont produites ; autrement dit, celles-ci proviennent-elles de l’extérieur, ou bien le sujet produit-il lui-même des auto-perturbations qui lui permettent de construire de nouvelles explications. A noter que ce sont ces explications elles-mêmes qui vont servir de perturbations pour les autres sujets.