6.7.1. Premier palier :

Nous constatons au départ une situation d’hétérogénéité ; les enfants ne sont pas tous du même avis : ils ne répondent pas de la même façon à la question posée. Du point de vue des régulations compensatrices, certains se contentent face à un avis différent du leur, de le rejeter ou de l’imiter. Les procédures à l’oeuvre ici sont des abstractions empiriques ; ils émettent un avis à partir d’une perception sensorielle auditive (ce que dit l’autre) ou visuelle (les configurations présentes), ceci sans être en mesure de le justifier. Dans ce cas la pensée n’est pas en mesure d’envisager une transformation de la réalité.

C’est l’enfant de niveau 3 qui domine la situation puisqu’il est seul capable de faire changer d’opinion ses camarades. Les deux autres sont moins autonomes de ce point de vue. Les enfants de niveau 2, quant à eux, étant obligés de justifier leur point de vue, sont amenés à effectuer des abstractions pseudo-empiriques à partir de différentes situations. Ces vérifications successives les conduisent à différencier les situations par rapport aux actions qui les produisent.

Exemples:

‘D : parce que le bleu y en a plus et le jaune y en a moins.
R : pareil parce qu’on les a écartés.
K : les jaunes on les a serrés et les bleus, écarté.’

De façon générale, on cherche à utiliser les contradictions afin de pousser les enfants à expliciter leur point de vue.

‘ « Qu’est-ce que tu en penses, D, est-ce que R dit la même chose que toi ? »’

Ceci leur permet d’intégrer peu à peu les transformations à leur raisonnement.