Passage du troisième au quatrième palier

On souhaite ici faire évoluer les procédures de constat pour que les vérifications et donc les abstractions pseudo-empiriques l’emportent et se généralisent. On voit la portée d’une telle avancée. En effet, les bases de la coopération sont posées dans la mesure où la discussion va tendre vers la proposition d’actions que l’enfant va mettre en oeuvre. Jusqu’alors et tant que les abstractions empiriques prédominent, la différence de points de vue ne peut aboutir qu’à un conflit ou à une soumission. Ici, il en va tout autrement puisque la discussion se dégage des personnes elles-mêmes pour porter sur une situation qu’il convient de transformer pour mieux la comprendre.

On observe alors des prises de conscience de la part de l’enfant, qu’il est capable de rendre explicites : « je me rends compte que.. »

Intervention :

‘B : Comment tu sais qu’il faut en enlever cinq ?
Ca fera quoi ?
Vas-y, fais-le.
D : (il enlève cinq jaunes)
Il faut en enlever encore un.
B : Qu’est-ce que tu as fait ?
D : J’en ai enlevé six.
B : Pourquoi ?
D : Si j’en enlève six, ça fera neuf.
..........
B : Qu’est-ce que vous en pensez ?
K : Au début il y en avait neuf, puis il en a rajouté. Puis il en a enlevés pour faire neuf comme au début. T’es d’accord ?
D : Oui.
K : Maintenant, il y a le même nombre que tout à l’heure.
B : Quand on veut qu’il y ait plus de pions, comment on fait ?
D : Il faut en rajouter.
B : Et si on veut qu’il y en ait moins ?
D : Il faut en enlever.
B : Et si il faut qu’il y ait pareil ?
D : Il faut pas en remettre.’