7.5. Conclusion

Nous avons vu ici, tout au long de cette progression comment les conduites coopératives étaient étroitement liées à la construction micro génétique de l’opérativité. Autrement dit, ce sont bien les régulations compensatrices qui s’enrichissent, se transforment, au contact d’autres sujets dont les arguments sont source de perturbations pour les enfants. C’est en effet l’intégration de ces perturbations par la remise en question du point de vue propre grâce à la vérification du résultat des actions (feed-back rétroactif) qui permettent aux enfants de dépasser les simples conduites d’obéissance (imitation) ou d’opposition (rejet) et de parvenir à agir ensemble dans un premier temps, puis à penser ensemble.

Dans la partie sur le contexte expérimental nous avions défini différents types d’interactions dans la relation éducative, qui pouvaient favoriser, ou au contraire freiner l’évolution de l’enfant vers la coopération. Dans le milieu concerné par notre étude, nous avons vu que les relations les plus souvent en jeu dans les interactions avec les enfants, correspondaient à une logique de l’action qui sollicite peu l’évolution vers l’abstraction. Lors des bilans préliminaires, nous nous sommes aperçue que de nombreux enfants n’avaient pas construit de procédures de niveau 3 qui leur auraient permis de coopérer. Ainsi, nous avons voulu montrer, à travers cette étude clinique, comment on pouvait proposer des situations comprenant des sollicitations adaptées pour favoriser le cheminement d’enfants diagnostiqués de niveaux 1 et 2 vers la coopération.

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Schéma 10 Modèle général des paliers d’équilibration fonctionnels dans la construction des régulations intersubjectives ; de l’hétéronomie à la coopération