ANNEXES

Analyse de l’environnement économique, démographique et social

1.Aspects démographiques :

Voici l’évolution de la population de Vénissieux entre 1968 et 1990 :

  • 1968: 47 613 habitants

  • 1975: 74 347 habitants

  • 1982: 64 804 habitants

  • 1990: 60 447 habitants

Au début des années 1970, on observe une forte augmentation de la population, qui correspond avec la fin du chantier de la ZUP des Minguettes. Mais, depuis les années 80, le nombre d’habitants sur la commune diminue. Plusieurs raisons permettent d’expliquer ce phénomène, tout d’abord des raisons d’ordre économique: plusieurs plans de licenciements ont eut lieu, notamment dans les grandes entreprises. D’autre part, en 1981-82 la ville de Vénissieux, en particulier le quartier des Minguettes, était le théâtre de graves incidents - destructions et incendies (véhicules, magasins), affrontements avec les forces de police - qui ont fait la une de tous les journaux régionaux et nationaux. Le problème des banlieues est alors posé, les pouvoirs publics interviennent pour rétablir le calme et diverses mesures sont mises en place : Opération Prévention Eté (OPE), Développement Social des Quartiers (DSQ), etc. Cependant, un climat d’insécurité urbaine s’est développé et certains habitants ont préféré quitter la commune.

Le poids des résidents d’origine étrangère rend difficile leur intégration. En effet, les étrangers représentent 18% de la population totale de Vénissieux et 24% de la population des Minguettes. Les étrangers hors CEE représentent 79% de la population étrangère (64% en 82). On dénombre 40 nationalités différentes avec une majorité d’origine maghrébine. Un tiers des étrangers ont moins de 25 ans, et la part des étrangers chez les moins de 25 ans est de 16%.On peut remarquer que ces chiffres sont quatre à six fois plus élevés que la moyenne nationale.

La population du quartier des Minguettes se caractérise par une population jeune : 34,2% des habitants ont moins de 20 ans et 40% ont moins de 25 ans.

Les ménages de 5 personnes est 2 fois plus important sur le quartier par rapport à l’ensemble de la ville (le nombre moyen de personnes par ménage sur la ville: 2,81 en 1990; 3,3 en 82).

Toutefois, le taux de familles monoparentales est en constante augmentation ; 15% en 1990. Sur la commune, plus de 2 800 enfants mineurs vivent avec un seul de leur parents (10% des enfants de moins de 3 ans). Une étude d’Irène Théry179 sur la famille en France, montre qu’aujourd’hui plus de 2 millions d’enfants mineurs vivent avec un seul de leur parent. 85% d’entre eux vivent avec leur mère, 9% avec leur père , 6% sans aucun de leurs deux parents. Les enfants vivant avec leur mère voient leur père une fois par semaine (20%) ou tous les quinze jours (20%), 24% d’entre eux ne le voient plus.

En observant ces indicateurs, on remarque une forte disparité entre les quartiers défavorisés et le reste de la zone urbaine. Le déclin de la famille traditionnelle a renforcé la tendance d’inégalités et accru les risques d’exclusion. L’augmentation du nombre de divorces, de personnes vivant seules, de familles monoparentales, de personnes sans domicile et autres montre que les structures de soutien familial sont en recul et que le risque d’isolement croît.

Notes
179.

THERY I., Couple, filiation et parenté aujourd’hui, Paris : Odile Jacob, 1997.