5. Le climat social et l’insécurité :

Au nombre d’incidents (715 en 1997), Vénissieux se situe au 12e rang des villes les plus touchées par les phénomènes de violence. En effet, l’Observatoire de la Délinquance constate que les chiffres ont triplé en trois ans. En 1995, 48 mineurs ont été interpellés et présentés à la justice, alors qu’en 1997, c’est 150 cas de mineurs recensés.¹⁸³

Tous les faits observés sont classés selon huit niveaux, un peu à l’image de l’échelle de Richter, qui mesure la gravité des tremblements de terre. Au premier niveau, on trouve les ’incivilités’ propres à perturber la vie des habitants d’une cité. Ce défoulement en bandes, tourné contre des personnes et des biens (véhicules, abris-bus, etc.) progresse fortement (39% en 1992, 55% en 1997 de la part totale des faits).Tel n’est pas le cas pour les échelons supérieurs, où s’inscrivent les émeutes ou mini-émeutes (niveau 6 à 8), en recul par rapport au début de la décennie.

Or, le sentiment d’insécurité est souvent engendré par les incidents de niveau ’1’, et la poussée des faits mineurs suffit à expliquer le sentiment de crainte de la population, confrontée au vandalisme et la violence.

La deuxième difficulté repérée dans l’analyse est liée aux différences d’origine culturelle qui perturbent la communication avec les autres groupes dans la sociét. et qui sont également à l’origine de situations de rejet, qui peuvent être plus ou moins bien vécues par les individus ou les groupes. A ce titre, le Haut Conseil à l’intégration note «Le risque apparaît que nos grands principes relatifs à l’intégration, et à ce juste équilibre entre identités individuelles et culture commune, ne soient discrédités par un tel contexte »¹⁸⁴. Cette institution repère deux grandes tendances, ou deux tentations : l’individualisme poussé jusqu’à l’anomie, d’une part, le repli sur des identités communautaires, d’autre part.