1.1.4.2011Les structures cérébrales impliquées dans la mémoire

A un niveau plus élevé de fonctionnement que le simple neurone, se trouvent les structures cérébrales qui sont des ensembles de neurones rassemblés par paquets à l'intérieur du cerveau (noyaux) ou des parties de la surface du cortex dévolues à des activités spécifiques (aires). Les méthodes utilisées pour analyser l’implication de chaque structure dans la mémoire sont principalement la neurophysiologie, la psychologie animale et la neuropsychologie. Cette dernière est la moins précise dans ses résultats et interprétations car les lésions cérébrales observées chez l’homme sont rarement ponctuelles et délimitées à un territoire particulier (Laurent, Fischer et Trillet, 1985 ; Squire, 1982).

Comme nous l’avons souligné, les structures responsables de la mémoire sont indépendantes du stockage des souvenirs. Leur rôle se situerait plutôt au niveau du traitement des informations c'est-à-dire leur acquisition et leur rappel (Mishkin et Appenzeller, 1987 ; Perret, 1995).

Malgré les nombreuses tentatives de clarification du fonctionnement du système nerveux, il reste extrêmement difficile, voire impossible, d'attribuer une fonction particulière à un centre nerveux précis « ‘si celui-ci n'est pas en relation directe avec les neurones sensoriels ou moteurs’» (Perret, 1995, p.59). Au contraire, les relations multiples et réciproques entre les structures impliquent que chacune d'entre elles soit concernée par plusieurs fonctions supérieures. C'est pourquoi il est plus sage de parler de réseaux que de structures indépendantes.

Mauguière et al. (1985) proposent un inventaire des principaux réseaux de structures impliquées dans la mémoire (circuits limbiques), tout en considérant également les relations que ces dernières entretiennent avec d'autres régions du cerveau. Quatre circuits relient, par des connexions réciproques, des structures corticales (interface entre système limbique et néocortex associatif), la formation hippocampique (située sur la face interne du lobe temporal), des structures sous-corticales (amygdale, septum, thalamus et hypothalamus) et le tronc cérébral.

Dans le cadre de notre travail, une description anatomique de ces quatre circuits limbiques serait déplacée car trop « technique» par rapport à nos préoccupations, et trop peu informative sur les processus psychologiques sous-jacents. Une telle description anatomique laisse néanmoins entrevoir la complexité des phénomènes de mémorisation, et l'extrême difficulté à les expliquer selon cet unique point de vue.

Les lésions de ces structures cérébrales ou de leurs liaisons procurent des informations, parfois grossières, mais théoriquement essentielles pour une analyse fonctionnelle. Le point important est que ces différents circuits constituent une entité et sont reliés, de façon réciproque, à des structures extra-limbiques comme les aires associatives et le cortex frontal (Signoret, 1991).

Il faut ajouter que ce même lobe limbique participe massivement aux comportements motivationnels et émotionnels, notamment grâce à l'amygdale et à l'hypothalamus (Mishkin et Appenzeller, 1987 ; Panksepp, 1989). Il n'est donc pas surprenant de constater, au niveau psychologique, l'existence d'interactions entre les systèmes motivationnel, affectif et mnésique.