1.2.4011Mesures écologiques

1.2.4.1011Méthodologie générale

Bien qu'il ait toujours existé une certaine tension entre l'approche simplificatrice, mais rigoureuse, issue des travaux d'Ebbinghaus et le besoin d'accéder à toute la richesse du fonctionnement mnésique (exemplifié par les travaux de Bartlett, Galton et James), un regain d'intérêt pour la validité écologique a vu le jour avec la psychologie cognitive, comme réaction à la théorie associationniste dominante (Neisser, 1978).

Claxton (1980) souligne des différences importantes entre laboratoire et vie quotidienne : différence de contexte, de buts, d'environnement, de matériel, de complexité... Ainsi, les données obtenues en psychologie expérimentale ne sauraient informer directement et de façon fiable le chercheur sur le fonctionnement cognitif en milieu naturel. Selon lui, « ‘la tendance actuelle vers une « validité écologique» n'est pas sentimentale : c'est un appel à une meilleure science’» (p.19).

Depuis une vingtaine d'années, ce souci de validité écologique a permis le développement de techniques et de mesures différentes des mesures classiques et très dépendantes des situations. Le but est de s’approcher autant que possible des situations de mémoire de la vie quotidienne. Curran (1980) souligne qu'il n'existe pas de véritable consensus sur la notion de validité écologique et « ‘qu'elle est le plus souvent utilisée pour signifier la possible généralisation des principes (basés sur le laboratoire) de la cognition au fonctionnement cognitif quotidien dans le mondé réel’» (p.301). Le problème est de savoir déterminer si les lois et théories construites à partir de la psychologie expérimentale peuvent être élargies à d'autres situations, contextes, matériels, tâches et sujets (Neisser, 1982).