1.3.5011Synthèse sur les modèles structuraux de la mémoire

Dans cette partie, nous avons présenté des modèles qui préconisent l'existence de différentes formes ou différents systèmes de mémoire : MCT versus MLT, composantes de la mémoire de travail, oppositions sémantique / épisodique ou déclarative / procédurale dans la MLT... Les distinctions sont généralement émises suite à l'observation de patients atteints de lésions cérébrales ou suite à la mise en évidence expérimentale de dissociations fonctionnelles. Les sous-systèmes ainsi déterminés sont supposés traiter et stocker des informations distinctes et mettre en oeuvre des processus différents de traitement des informations.

Sherry et Schacter (1987) ont insisté sur les conditions nécessaires pour affirmer l'existence de différents systèmes de mémoire. Selon eux, un système ne se définit pas par le type d'information qu'il traite, ni par l'existence d'une structure cérébrale spécifique qui lui serait associée, mais uniquement par les processus de mémorisation qu'il utilise. Ainsi, un même système mnésique peut servir à mémoriser différents types de données et peut impliquer différentes structures cérébrales. Le point de vue des systèmes multiples ne doit pas être superposé à la notion de modularité (Fodor, 1983). En effet, un module est une unité spécialisée dans le traitement d'un certain type d'information, mais il ne possède pas nécessairement son propre système de mémorisation ; différents modules peuvent communiquer avec un système mnésique unique. Enfin, même si différents modules possèdent leurs propres systèmes de mémoire et qu'ils obéissent aux même règles de fonctionnement, on ne peut pas véritablement parler de systèmes de mémoire multiples. Des systèmes distincts doivent essentiellement se distinguer par leur mode de fonctionnement.

Les modèles structuraux de la mémoire ont rencontré un certain nombre de critiques et certains préfèrent considérer l'unicité de la mémoire. Il convient alors d'examiner le fonctionnement de la mémoire et de dégager des lois qui puissent expliquer les résultats empiriques attribués précédemment à l'existence de différents systèmes.