1.4.1.1011Encodage – Entrée des informations en mémoire

L'encodage opère des transformations de l’information provenant de l'environnement extérieur (stimulations) ou résultant de traitements cognitifs. L'aboutissement des opérations d'encodage est l'intégration des données sous un format de représentation mentale. Un certain nombre de facteurs vont avoir une influence sur cette première phase du processus.

La phase d'entrée dans le système n'est pas équivalente au rangement hasardeux d'une série d'objets divers dans un même placard sans rayonnage. Tout d'abord, le système procède par sélection des données, c'est-à-dire qu'il n'engrange pas toutes les informations qu'il rencontre. Puis les données subissent un certain nombre de traitements ou transformations, de telle sorte que l'encodage ne se limite pas à une simple copie conforme des informations. Les mécanismes attentionnels jouent un rôle de tri. La sélection et la transformation des données se basent également sur l'organisation du système préexistant ; elles sont appréhendées et interprétées grâce aux connaissances antérieures que le sujet possède sur le monde, mais aussi grâce à ses attentes, ses intérêts... Le mécanisme d'encodage implique donc l'activation de contenus et de procédures mnésiques existants, ce qui correspond finalement à des activités de récupération spécifiques au traitement de l'information (activation sémantique, reconnaissance d'objets et de mots...). Pour reprendre l'analogie du placard, nous considérerons que les étagères sont organisées selon une structure logique qui détermine la place de chaque nouvel élément à ranger. De plus, les rayonnages sont plus ou moins accessibles selon que l'on a besoin (ou envie) ou non d'accéder aux objets.

Les contraintes situationnelles déterminent également la manière dont seront traitées et enregistrées les informations (consignes, délais, mode de présentation des données, contexte). L’intégration des informations dépend en outre d'une autre forme de contexte constitué par l’état interne du sujet, y compris son état affectif (§ 1.1.5).

Enfin, lors de l'encodage, le sujet a la possibilité d'émettre un choix entre plusieurs stratégies ou modes de traitement pour mieux intégrer ces nouvelles données (contrôle des processus mnésiques) lorsqu'il le juge nécessaire (planification du rappel futur, intention de retenir une donnée jugée comme pertinente ou importante). Cette caractéristique nécessite d'opérer une distinction, parmi les divers encodages possibles, entre ceux qui sont décidés par le sujet et ceux qui sont réalisés indépendamment de sa volonté (encodage incident versus intentionnel).

Au final, l’intégrité des systèmes sensoriels et attentionnels, la redondance des informations, le niveau de traitement, la compréhension et l’analyse des stimuli sont autant de facteurs qui seront déterminants pour un bon encodage de l’information.