1.4.2011Des lois sur le fonctionnement de la mémoire

1.4.2.1011Généralités

1.4.2.1.1011Lois de l'apprentissage

Un certain nombre de lois générales ont été énoncées pour rendre compte du fonctionnement de la mémoire.

Par exemple, la loi de Ribot (1881 ; voir Schacter et Tulving, 1982) révèle que les informations nouvellement mémorisées disparaissent avant les anciennes. La mémoire devient plus résistante avec le passage du temps, avec l'expérience. Ainsi, dans l'amnésie, les nouvelles acquisitions sont impossibles, alors que les connaissances prémorbides anciennes peuvent être relativement préservées. D'après Ribot, cette loi est la manifestation psychologique d'une loi plus générale applicable à l'ensemble des faits biologiques (la loi de la vie) : les structures formées en dernier lieu sont les premières à disparaître.

Le psychologue Hebb (1949, cité par Frégnac, 1988) a été le premier à proposer un principe de plasticité synaptique adopté par la suite en neurophysiologie et transposable aux mécanismes psychologiques. Quand une cellule est liée de façon répétitive à une autre cellule, une modification métabolique se produit de telle sorte que cette association devient une caractéristique permanente du système. Les modèles connexionnistes de la mémoire (e.g., les mémoires associatives distribuées) sont entièrement basés sur ce principe élémentaire (Tiberghien et al, 1990).

L'associationnisme empiriste a également fourni un certain nombre de lois pour expliquer comment les sensations originales (issues de la perception) se transforment en connaissances plus complexes (Lieury, 1992 ; Huteau, 1995). Ces principes sont à l'origine d'un grand nombre de théories sur l'organisation et le fonctionnement de la mémoire, par exemple la théorie des réseaux sémantiques précédemment évoquée (§ 1.3.4.3).

Les principes de contiguïté temporelle et de contiguïté spatiale énoncent que deux stimulations rencontrées en un même épisode ou un même lieu seront associées en une représentation intégrée. De même, des éléments peuvent être associés sur la base d'un lien de causalité (x implique y) ou d'un lien de similitude (x a des propriétés identiques à celles de y). Les associations seront renforcées si l'expérience se répète et si elles revêtent une utilité pour le sujet (loi de l'effet de Thorndike, 1932, ou loi du renforcement de Hull, 1932 ; voir Florès, 1972).