1.5.2.2011Les variables cognitives

Parmi les variables cognitives, nous pouvons distinguer la capacité individuelle, les stratégies de traitement, le niveau de connaissances acquises et la métacognition.

1.5.2.2.1011Les capacités

Il est possible de mettre en évidence, dans des situations de contrôle scrupuleux (du matériel, des conditions de mémorisation et des caractéristiques des sujets) des processus de mémoire totalement indépendants de l'utilisation de stratégies. Certains travaux recensés par Gaonac'h (1990) plaident en faveur d'une explication structurelle des différences individuelles. Les principaux résultats présentés portent sur la comparaison de personnes différenciées par ailleurs sur une dimension verbale (travaux de Hunt, Lunneborg et Lewis, 1975) ou d'empan mnésique (Lyon, 1977).

Les différences observées entre des sujets différenciés sur la dimension verbale indiquent par exemple que le temps de décodage – mesuré par la vitesse de reconnaissance d'une similarité verbale entre deux lettres présentées simultanément relativement à la reconnaissance d'une simple similarité physique (paradigme de Posner et Mitchell, 1967) – est plus court pour les sujets de niveau verbal élevé par rapport à celui des sujets de niveau verbal faible (Hunt et al., 1975).

Les résultats obtenus par Lyon sur une tâche de rappel ordonné d'une série de 10 chiffres montrent une absence de différence de performance entre deux groupes de sujets normaux répertoriés comme possédant un empan élevé ou faible quand la présentation est lente (1 chiffre / seconde). Par contre, en présentation rapide (3 chiffres / seconde), une plus grande capacité d'empan entraîne une meilleure performance de rappel ordonné, alors que cette situation efface toute possibilité d'utiliser une stratégie d'autorépétition. La différence observée ne peut donc pas être attribuée à l'utilisation d'une stratégie particulière mais plutôt à un facteur structurel stable qui distingue les personnes sur la capacité générale d'empan mnésique.

L'existence de différences structurelles stables entre les individus sous-entend la présence d'inégalités fondamentales et la difficulté sous-jacente de rééduquer les sujets déficients. Or, de nombreuses preuves expérimentales démontrent que l'intelligence est éducable (Paour, 1989) et que les seules différences réelles entre sujets normaux et retardés mentaux se situent au niveau de la vitesse du développement, de la fixation et de l'inachèvement des structures cognitives.