2.4.2.2011Domaines de plainte et domaines préservés

Dans les questionnaires, les personnes âgées s'auto-évaluent plus faiblement que les jeunes pour certains types de tâches et de matériels écologiques : mots, noms propres, événements récents, actions, conversations, localisation des objets (West, 1989 ; Perlmutter, 1978) . Il existe néanmoins des domaines où les personnes âgées ne se différencient pas des jeunes ou se trouvent meilleures : courses, étourderies, lieux, faits, rendez-vous92 (Bennett-Levy et Powell, 1980 ; Chaffin et Herrmann, 1983).

Dans les études de laboratoire, les différences de performances sont systématiques et importantes, au moins concernant les tests de mémoire explicite (§ 1.5.3). Dans les tâches utilisant un matériel écologique ou dans les études simulant des tâches écologiques (rendez-vous, prise de médicaments,...) les personnes âgées réussissent parfois mieux que les jeunes (stratégies compensatrice, Dobbs et Rule, 1987 ; Harris, 1984 ; Sinnott, 1989b), mais cette observation n'est pas systématique (Bahrick, 1984a ; Cohen et Faulkner, 1986 ; Light, 1991 ; West, 1989) ; les personnes âgées réussissent pourtant mieux dans les tests de connaissances sur le monde (faits historiques ; Perlmutter, 1978).

Les résultats obtenus sont parfois contradictoires d'une étude à l'autre et les données d'auto-évaluation ne sont pas systématiquement en accord avec les données issues de l'expérimentation. Les résultats sont un peu plus clairs lorsque l'on prend en compte les différence d'évaluation sur des dimensions plus générales de la métamémoire.

Notes
92.

Notons l'importance des échelles d'évaluation utilisées : par exemple, on observe moins de différences avec une échelle de fréquence des oublis, comme celle du MFQ qu'avec une échelle d'accord (facteur méthodologique – Hertzog et al., 1989).