2.4.2.3011Différences dans les composantes de la métamémoire

Seules certaines dimensions de la métamémoire mesurées dans les questionnaires destinés aux populations vieillissantes sont affectées par le vieillissement : capacité, changement, locus (Dixon et Hultsch, 1983b ; Dixon, 1989 ; Hultsch et al., 1987). Il n'y a pas de différence dans la connaissance des tâches et dans l'utilisation de stratégies, malgré certaines observations contradictoires...(Hertzog et al., 1989). Les personnes âgées se trouvent moins efficientes, pensent que leur efficience mnésique s'est détériorée avec le temps et croient moins pouvoir contrôler leur mémoire que les jeunes. Dans leur étude des facteurs de haut niveau de la métamémoire, Hertzog et al. (1987) avaient inclus des groupes d'âges différents. Les poids factoriels sur le facteur nommé connaissance sont invariants d'un groupe à l'autre, alors que la configuration du premier facteur, croyances d'auto-efficacité, est différente. Plus particulièrement, chez les personnes plus âgées, les saturations des échelles de changement et de locus sont plus fortes. Les croyances d'auto-efficacité mnésique semblent donc être un élément important dans la représentation qu'ont les personnes âgées de leur mémoire. La mise en évidence de deux dimensions distinctes de métamémoire laisse entrevoir la possibilité que les personnes âgées ont une bonne connaissance du fonctionnement de la mémoire mais pensent que leur capacité à retenir dans un contexte donné est faible.

Les observations inconsistantes rapportées au sujet de l'utilisation des stratégies sont résolues si l'on distingue les stratégies internes des stratégies externes, ou plus exactement les stratégies d'encodage et les stratégies de planification (Loewen et al., 1990). Les personnes âgées disent utiliser plus de stratégies externes (planification) alors que les jeunes utilisent plus de stratégies internes. Cette association entre l'âge et la préférence stratégique défend l'hypothèse de mécanismes compensatoires face aux éventuelles difficultés d'ordre cognitif rencontrées par les personnes âgées.

Dans l'étude de Cavanaugh et Poon (1989), des sujets jeunes et âgés doivent à la fois répondre à des questionnaires de métamémoire (MIA et SIME) et réaliser deux tâches de mémoire verbale (passage en prose et liste de mots) à deux intervalles de rétention (immédiat / délai de 15 minutes). Leurs résultats peuvent être résumés en deux points :

Il apparaît donc que les relations entre mémoire et métamémoire reposent sur des dimensions différentes selon l'âge des sujets. En particulier, la perception d'un déclin mnésique et le mode d'attribution causale de l'efficience deviennent pertinents pour prédire la performance réelle chez la personne âgées au détriment de dimensions concernant plutôt la connaissance du fonctionnement mnésique.