2.4.3.1011Troubles dans la connaissance de la mémoire

Dans un premier temps, il s'agit de déterminer si les troubles de mémoire s'accompagne d'une méconnaissance du fonctionnement de la mémoire.

Les observations neuropsychologiques dans ce domaine révèlent que l'altération de la métamémoire / connaissance n'est pas systématique selon les pathologies cérébrales. En effet, dans les amnésies temporales ou dans la sclérose en plaques (Beatty et Monson, 1991), les patients sont capables de déterminer les facteurs qui influencent la qualité de la mémoire et ont une bonne connaissance des stratégies. Par contre, les patients Korsakoff se caractérisent par une altération de la connaissance des stratégies de mémoire (Hirst, 1982 ; Hirst et Volpe, 1984). Ils ont une métamémoire, mesurée par une version du questionnaire de Kreutzer et al. (1975) adaptée aux adultes, similaire à celle des enfants de cinquième grade (environ 10 ans). Par exemple, ils ne fournissent qu'une ou deux stratégies pour se souvenir d'une fête organisée par un ami, alors que les adultes normaux en donnent quatre ou cinq. De plus, ils ont besoin de plus de temps pour mettre en oeuvre une stratégie connue et l'utilisent moins efficacement. Etant donné que d'autres amnésiques ne manifestent de telles diminutions dans la connaissance du fonctionnement mnésique, il faut reconnaître qu'un trouble particulier de métamémoire ne peut pas à lui seul expliquer le phénomène d'amnésie. Cependant, on peut envisager que ce type de trouble puisse parfois aggraver l'amnésie. Il pourrait en effet expliquer le grand nombre d'erreurs de récupération (voire les fabulations) observées chez certains patients qui seraient incapables d'évaluer la pertinence de leurs « souvenirs» et de contrôler leur processus de récupération.

Ainsi, concernant les facteurs « tâches» et « stratégies» de la métamémoire, on peut établir une différence dans l'adéquation de la connaissance selon la pathologie cérébrale responsable des troubles mnésiques. Ce manque de connaissance pourrait contribuer à aggraver les troubles.