3.2.2.1011Intention, profondeur de traitement et performance mnésique

La première sous-hypothèse (H.2.1.) examine plus particulièrement l'effet de l'encodage intentionnel sur la performance mnésique. Nous avons construit deux expérimentations visant à comparer une situation d'encodage incident et une situation d'encodage intentionnel. Dans les deux cas, nous avons utilisé le paradigme de la profondeur de traitement comme situation de base car il présente l'avantage de proposer une tâche initiale utilisable dans les situations de mémorisation incidente.

Dans la première expérience, nous avons manipulé le mode d'encodage (intentionnel versus incident) dans un plan intra-sujets. Le matériel présenté est constitué de paires de mots arborant trois niveaux de relations (non-reliés, relation phonétique et relation sémantique) ou, si l'on préfère, trois niveaux de difficulté. La relation intra-paire détermine le niveau de profondeur de traitement.

Dans la seconde expérience, nous avons utilisé le paradigme classique de la profondeur de traitement (Craik et Tulving, 1975) en présentant des questions d'orientation destinées à induire trois niveaux de traitement du matériel (orthographique, phonétique, sémantique). Le mode d'encodage est ici manipulé dans un plan inter-sujets et le matériel est une liste de trente mots catégorisables. Un groupe contrôle qui n'effectue pas la tâche d'orientation a été ajouté afin de déterminer l'effet de l'encodage intentionnel lorsque le sujet est laissé totalement libre de son processus de mémorisation.

Dans les deux expériences, nous posons l'hypothèse que l'encodage intentionnel débouche sur une meilleure performance, et que cet effet est surtout valable pour les éléments du matériel les plus difficiles à retenir. Nous prédisons donc une interaction entre le mode d'encodage et le type de stimuli : type de paires pour la première expérience (H.2.1.1.) et type de question d'orientation pour la seconde expérience (H.2.1.2.).