3.3.2011Concevoir l'expérience de laboratoire comme une expérience individuelle écologique

L'approche que nous souhaitons défendre consiste à considérer la participation à une expérimentation de psychologie en laboratoire comme une expérience particulière pour le sujet. En portant notre attention sur les impressions subjectives ressenties au cours de l'expérimentation, nous pensons satisfaire en partie la nécessité de privilégier le point de vue du sujet (L'Ecuyer, 1978) placé spécifiquement dans une situation de résolution d'un problème mnésique.

Cette conception nous permet en outre d'analyser l'implication des aspects cognitifs et conatifs et leurs relations réciproques au cours de la réalisation d'une tâche de mémoire. Il paraît en effet indispensable de considérer une dimension conative dans la modélisation de la métacognition. De plus, compte tenu de l'impact de certaines variables de personnalité sur la performance cognitive (voir par exemple les liens entre personnalité et styles cognitifs, Huteau, 1985), il nous a semblé souhaitable d'intégrer de telles dimensions dans notre analyse des relations entre mémoire et métamémoire. Noël (1997) démontre effectivement une configuration typique de relations, d'une part entre des variables conatives (anxiété face au test, origine du pouvoir d'action, motivation d'accomplissement, indépendance à l'égard du champ) et la performance et , d'autre part, entre ces mêmes variables et les jugements métacognitifs. Dans chaque cas, l'aspect positif de la dimension évaluée s'accompagne d'une performance et de jugements métacognitifs plus élevés.

Il est enfin intéressant de déterminer si les auto-évaluations spécifiques réalisées dans le contexte d'une tâche de laboratoire sont corrélées aux auto-évaluations de la mémoire quotidienne.