4.4.2.2011Stratégies : question générale

4.4.2.2.1011Stratégies internes et externes

De façon cohérente avec les résultats commentés jusqu'alors, les stratégies dites internes sont le plus fréquemment citées face à la question « utilisez-vous des trucs pour vous souvenir de certaines choses ?» (57% contre 30% pour les stratégies externes). Dans près de 10% des cas, les sujets déclarent n'utiliser aucune aide (annexe 4.8 ; question I-5).

Outre leur supériorité numérique, les stratégies internes sont plus consensuelles avec un indice de congruence de 8,13 face à 3,78 pour les stratégies externes. L'interprétation de ce résultat peut se baser sur la dimension générale / spécifique des stratégies citées : alors que les réponses classées comme reflétant une aide interne peuvent s'appliquer à un plus grand nombre de situations (i.e., il nous a été plus aisé d'extraire des généralités à partir des stratégies citées), les aides externes sont individuelles et plus dépendantes de l'information à laquelle elles s'adressent (sauf les réponses concernant la prise de notes). Même en ôtant la catégorie nommée « moyens mnémotechniques» (23) dont certains sont clairement spécifiques à l'information à retenir, l'indice de congruence de la catégorie interne reste élevé (6).

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Figure 4. 9 : Typologie des stratégies internes et externes de la vie quotidienne.

Remarquons que les aides internes sont relativement proches des opérations cognitives de base : répétition, organisation, imagerie mentale, associations contextuelles (figure 4.9, ci-après). Il est alors utile de se demander, comme l’a fait Harris (1980), si elles doivent réellement être considérées comme des stratégies utilisées délibérément par le sujet ou comme des opérations de base du système mnésique. Dans cette deuxième éventualité, il faudrait admettre que les sujets prennent conscience (ont connaissance) des opérations efficaces pour la mémorisation et la restitution des informations... et qu'ils utilisent volontairement ces potentialités dans le but explicite de mémoriser. Leur stratégie reviendrait alors à s'appuyer sur les caractéristiques de la mémoire afin d'optimiser leur performance. Ce point est important car il engage la réflexion sur la notion de métamémoire et, plus précisément, sur sa validité.