4.5.4.3011Effets de la tâche et de la fréquence pour différents matériel

Trois tâches différentes, présentées ci-après dans un ordre théorique de degré de difficulté (semblable à la hiérarchie : rappel, rappel indicé, reconnaissance), devaient être évaluées concernant la mémorisation d'information sur les personnes : mémoire du nom, association nom / visage et reconnaissance de visage. Les moyennes d'évaluations s'ordonnent toujours dans l'ordre théorique mais les différences ne sont pas toujours significatives. Pour les données très familières, la performance évaluée par les sujets ne diffère pas entre les trois tâches (figure 4.13 et annexe 4.11). Par contre, quand les personnes sont peu connues ou célèbres, la tâche de reconnaissance de visage donne lieu à une meilleure auto-évaluation que les deux autres tâches qui ne diffèrent pas. Associer un nom à un visage est considéré comme une tâche de rappel de nom simple. Un résultat similaire est trouvé pour les évaluations concernant la mémoire des noms de lieux (villes, rues et pays) : pas de différence perçue entre tâche de rappel du nom et tâche d'association nom/lieu.

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Figure 4. 13 : Moyennes des évaluations relatives à la mémoire des personnes.

Il faut en outre signaler que la mémorisation des noms, l'association nom / visage et la reconnaissance des visages de personnes célèbres s'apparente à celle des personnes peu connues du sujet. L'exception est celle des sculpteurs qui, comme nous l'avons déjà mentionné, n'ont pas le même statut (!) que les autres personnalités.

Quant à la mémoire des lieux, les sujets ne mentionnent aucune différence entre « mémorisation» et « reconnaissance» quel que soit leur degré de fréquentation (figure 4.11). Le terme général « mémorisation» semble être assimilé à celui de « reconnaissance» pour ce type de matériel. Il est vrai que la récupération d'informations sur les lieux apparaît la plupart du temps in situ, c'est-à-dire dans le contexte d'une tâche de reconnaissance plutôt que de rappel libre ; il existe toutefois des situations d'évocation mentale de lieux, mais la forte contribution de l'imagerie les rend très similaires aux situations de reconnaissance. Il est alors logique que les deux évaluations soient similaires. Nous resterons prudente au sujet de ces différentes interprétations du fait de la formulation trop générale et ambiguë des questions sur la mémoire des lieux..

Après cette analyse ponctuelle de la structure des auto-évaluations, tournons-nous à présent vers une analyse exploratoire plus globale.